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Publié le 09/05/2012
Pourquoi Hollande a gagné, Sarkozy a perdu?

Au second tour de la présidentielle française, le 6 mai, François Hollande l'a emporté avec environ 51,6% des voix, devant son adversaire, le président sortant Nicolas Sarkozy. Pourquoi l'un a gagné, pourquoi l'autre a perdu ? Voici certains des principaux facteurs qui ont contribué à l'obtention de ces résultats.

La crise a joué son rôle

Si l'on examine le mandat de Nicolas Sarkozy au cours des cinq dernières années, la récession économique mondiale à partir de 2008, puis la crise de la dette souveraine dans la zone euro à partir de 2009 ont forcé le président à abandonner sa posture de réformateur et à se transformer en "pompier", avant d'être finalement évincé, tout comme dix autres leaders européens depuis l'éclatement de la crise.

Sarkozy est incapable à tenir les promesses faites pendant la campagne présidentielle de 2007

La croissance stagne, la dette publique a grimpé en flèche, et surtout, le taux de chômage a atteint 10 %, un taux record en 13 ans, qui contraste fortement avec les 5 % promis par M. Sarkozy.

Hollande a réussi à promettre d'être "un président normal"

La crise actuelle a cependant amélioré les chances de M. Hollande. Exploitant au mieux le désavantage de son rival, M. Hollande a réussi à promettre la justice sociale et la croissance économique, tout en se présentant comme l'exact opposé de M. Sarkozy, ou selon sa propre formulation, comme "un président normal".

De plus, en tant que plus grand parti de gauche en France, le Parti socialiste s'est toujours présenté comme le gardien des droits des citoyens, de la démocratie, de la liberté et de l'égalité. Le PS semble ainsi une bonne option pour de nombreux électeurs, rendus inquiets par la crise économique et sociale et par les promesses d'austérité de l'UE.

La personnalité "bling-bling" de Nicolas Sarkozy a déplu à beaucoup

Pour ajouter l'insulte à l'injure, le comportement tapageur de M. Sarkozy, souvent rapporté en détails par les médias internationaux, lui a valu la colère de nombreux électeurs, y compris certains de ses plus anciens partisans, qui ont fini par lui tourner le dos, faisant de M. Sarkozy le premier président à ne pas être réélu en plus de 30 ans.

"Je vote pour Hollande, non parce que je suis pour lui, mais parce que je suis contre Sarkozy", déclare ainsi Marjorie Besson, 29 ans, travailleuse sociale et électrice inscrite à Paris.

"Du point de vue du public, Sarkozy n'a pas convaincu en termes sociaux et économiques, et son style personnel est inapte à incarner la fonction présidentielle", a déclaré M. Fougier dans une interview accordée à Xinhua.

Sarkozy a fait l'erreur de sous-estimer son rival

Comme l'a déclaré M. Hollande pendant sa campagne, il n'a jamais sous-estimé M. Sarkozy, alors que le président sortant a fait l'erreur de sous-estimer son rival.

M. Sarkozy a déclaré sa candidature très tard et n'a pas présenté de programme spécifique pendant une longue période, tandis que M. Hollande s'est montré actif du début jusqu'à la fin.

La position de Hollande a été largement renforcée après le premier tour

La position de Hollande a été largement renforcée après le premier tour, par le refus de Mme Le Pen et du centriste François Bayrou de soutenir M. Sarkozy au second tour.

L'avance de M. Hollande au premier tour du scrutin avait posé des bases solides en termes de moral et de stratégie. Le leader d'extrême-gauche Jean-Luc Mélenchon ne s'étant classé que cinquième, François Hollande n'a pas eu à courtiser les électeurs d'extrême-gauche et à risquer de perdre les voix des centristes.

M. Sarkozy, de son côté, s'est retrouvé confronté au dilemme de devoir, soit courtiser l'extrême-droite, dont la leader Marine Le Pen avait remporté 18% des voix au premier tour, soit sécuriser les votes centristes.

M. Hollande devient ainsi le premier chef d'Etat socialiste depuis François Mitterrand, qui a quitté ses fonctions en 1995, rejoignant une minorité de gouvernements de gauche en Europe.

 

Source: Xinhua



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