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Publié le 25/04/2012
La Mongolie intérieure en pleine restructuration

Développer l'économie au cours de la transition, renforcer la protection de l'environnement et l'édification écologique au fur et à mesure du développement, voici le chemin du progrès socio-économique que prend la Mongolie intérieure.

Lan Xinzhen

Un carreau végétal pour fixer le sable

Dans le nord de la Chine, se trouve la Région autonome de la Mongolie intérieure, où vivent à fortes concentrations des habitants mongols. L'une des cinq régions autonomes pour les ethnies minoritaires du pays, la Mongolie intérieure avoisine la République de Mongolie et la Russie, s'étend sur une superficie de 1,18 million de km2, et compte une population de 24 millions de personnes.

En 2011, le PIB de la Mongolie intérieure a augmenté de 14,3 % par rapport à l'année précédente, enregistrant une vitesse de croissance qui se classait au cinquième rang du pays, soit supérieure de 5,1 % au niveau moyen du pays. Pendant sept ans consécutifs jusqu'à 2011, la vitesse de croissance économique de la Mongolie intérieure était la plus forte de tout le pays.

D'après Feng Renfei, vice-secrétaire général du gouvernement de la Mongolie intérieure, le ralentissement de la vitesse de croissance est dû à l'environnement économique international, ainsi qu'à la restructuration de l'économie régionale conformément à la politique nationale sur le développement durable de l'économie.

« Notre objectif pour cette année est de réaliser une croissance de 13 %. Nous faisons diminuer la vitesse de croissance pour faciliter la restructuration économique », a dit Feng.

La transition a débuté

Actuellement, les fonctionnaires de Mongolie intérieure sont unanimes à soutenir la transformation du mode de croissance économique. « Pour le développement durable à long terme, nous devons nous débarrasser de la dépendance aux ressources et aux énergies », a indiqué Wei Xiaoming, inspecteur de la Commission régionale pour le développement et la réforme.

Selon lui, certaines régions qui ont réalisé un développement brillant se trouvent maintenant dans une situation difficile après avoir épuisé leurs ressources. La Mongolie intérieure doit tenir compte de cette leçon car elle est aussi confrontée à ce problème. En 2011, son industrie houillère réalisait 12 % du PIB local, et la production charbonnière apportait la moitié des bénéfices industriels. Mais ce genre de structure industrielle caractérisée par la prépondérance d'un seul secteur est très périlleuse et n'est pas durable.

Wei a révélé que le gouvernement régional envisageait de faire sortir son économie du piège des ressources. La première tâche est d'accélérer l'optimisation des secteurs liés aux ressources. Par exemple, sur 1 milliard de tonnes de charbons produits en 2011, 610 millions de tonnes ont été transportées vers d'autres régions, et moins de 30 % ont subi une conversion in situ. « Dans les cinq ans à venir, nous allons faire augmenter le taux de conversion houillère à plus de 40 %, afin de réaliser une valeur ajoutée plus élevée », a indiqué Wei.

La Mongolie intérieure attache aussi de l'importance au développement des autres secteurs qui ne sont pas liés aux ressources. « C'est la priorité des priorités pour le développement ultérieur de notre région. Cette tâche n'est pas moins importante que l'optimisation des secteurs liés aux ressources », a ajouté Wei.

D'après le Bureau de l'information de la Région, dans les cinq ans à venir, la contribution des secteurs non énergétiques à l'économie industrielle dépassera les 50 %, et les nouveaux secteurs stratégiques deviendront les piliers économiques en réalisant 8 % de valeur ajoutée.

Le secteur tertiaire sera le pionnier de la transition. Dans les cinq ans à venir, l'industrie du service moderne représentera 40 % du PIB local, contre 30 % actuellement.

La Mongolie intérieure a un grand potentiel de développement de son secteur tertiaire. L'Académie des sciences sociales de Chine divisent les provinces du pays en trois groupes d'après leur PIB par habitant. Les trois villes relevant directement des autorités centrales comme Tianjin, Shanghai et Beijing sont dans le premier groupe, avec un PIB de plus de 80 000 yuans. La Mongolie intérieure appartient au deuxième groupe, avec 57 515 yuans en 2011. Dans le deuxième groupe, se trouvent aussi toutes les provinces côtières de l'Est très développées, lesquelles se classent aux premiers rangs en Chine pour leurs secteurs tertiaires.

« Se débarrasser de la dépendance aux ressources sera difficile. Il faudra du temps et de la sagesse pour réussir la restructuration », a expliqué Wei Xiaoming.

Renforcer l'édification écologique

Au printemps, les Pékinois sont souvent noyés par les tempêtes de sable venues de Mongolie intérieure. Dans cette région, s'étendent de larges déserts occupant la moitié de la superficie du territoire.

La Mongolie intérieure couvre trois types de la zone climatique tempérée, à savoir semi-humide, semi-aride et aride, servant de passage pour les moussons septentrionales du continent eurasiatique. Le gouvernement chinois considère la Mongolie intérieure comme la première ligne de défense écologique pour les régions du nord-est, de l'est et de l'ensemble du pays. En 2011, le Conseil des affaires d'Etat a publié le document N°21 qui définit la Mongolie intérieure comme écran de protection écologique pour la Chine septentrionale.

D'après Wang Yuming, vice-président de la Mongolie intérieure, le concept de « priorité à la protection de l'environnement et à l'édification écologique » est bien respecté dans le développement de l'économie locale.

Dans cette région, le degré d'exigence en matière de protection de l'environnement à l'égard des entreprises est plus élevé que dans les autres provinces. Par exemple, dans une compagnie de fonderie de cuivre basée à Chifeng, on ne sent pas l'odeur désagréable typique de cette industrie, et pas d'émissions de fumées noires non plus. C'est un cas exceptionnel, parce qu'en Chine, les entreprises de traitement de métaux non-ferreux sont en général énergivores et hautement polluantes.

Selon le patron de cette compagnie, ils ont procédé à une transformation technique entre 2005 et 2008 d'après l'exigence gouvernementale, réalisant ainsi le recyclage de gaz usé, de résidus et d'eaux usées.

La Mongolie intérieure attache aussi de l'importance à la récompense en matière de protection écologique de la steppe. L'année dernière, 5 milliards de yuans de subventions ont été octroyés, le manteau végétal a réapparu sur 1 milliard de mu de pâturage grâce à l'arrêt du pacage et à la stabulation. De plus, le reboisement est effectué tous les ans afin de cultiver des rideaux de protection contre les tempêtes de sable.

Actuellement, la Mongolie intérieure est la plus grande région du pays pour sa superficie forestière et sa steppe (respectivement 355 millions de mu et 1,32 milliard de mu). « Notre région est le N°1 dans le pays pour la protection des eaux et du sol, l'entretien de sources, la purification de l'air, l'anti-désertification et les puits de carbone », a dit Wang Yuming.

Face à la force de nature, tous les efforts humains paraissent extrêmement faibles. Actuellement, la Mongolie intérieure n'en est pas moins la région la plus affectée par la désertification. Selon Wang, pour remédier radicalement à cette situation, une émigration écologique a été entamée à partir des années 1990 : les habitants qui ont vécu dans les zones désertifiées ont été transférés vers les zones écologiquement bonnes, pour commencer par la suite un reboisement contre les tempêtes de sable.

Depuis ces dix dernières années, plusieurs centaines de milliers de personnes ont bénéficié de l'émigration écologique. « La pratique prouve que cette méthode est très efficace pour résoudre le problème de pauvreté dans les zones de mauvais environnement, freiner la dégradation de l'environnement écologique, atténuer la pression démographique et rétablir l'écologie dans les zones d'émigration », a commenté Wang Yuming.

« Dans l'avenir, la Mongolie intérieure va investir davantage dans le programme d'émigration écologique, afin d'aider les pasteurs vivant dans les zones naturellement difficiles à sortir au plus vite de la pauvreté, et de faire de notre région une barrière de protection écologique dans le nord de la Chine », a répété Wang.

  

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