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Publié le 19/03/2012
Huang Youyi : Comment mieux présenter la Chine au monde ?

Zeng Wenhui

Exporter la culture chinoise et réformer le système culturel constituent deux points chauds des débats lors des « deux sessions annuelles ». Huang Youyi, sous-directeur du China International Publishing Group (Groupe de publication international de Chine), et membre du 11e Comité national de la CCPPC, a abordé toutes ces questions lors d'une interview accordée à Beijing Information.

Huang Youyi (Shi Gang/Beijing Information)

Beijing Information : L'exportation de la culture chinoise concerne souvent la seule culture traditionnelle. Lors d'une activité nommée « La sinologie traditionnelle et la Chine d'aujourd'hui » organisée par la Chine, invitée d'honneur de la Foire du Livre de Francfort 2009, vous avez bien souligné « la Chine d'aujourd'hui ». Alors, devons-nous mettre l'accent sur les éléments modernes dans le promotion de la culture chinoise à l'étranger ?

Huang Youyi : Je tiens toujours ce discours. Certes, les étrangers s'intéressent beaucoup aux cinq millénaires de la culture traditionnelle chinoise, mais à l'heure actuelle, ils ont besoin de connaître la Chine d'aujourd'hui pour faire des contacts en matière de commerce, d'études, d'emploi et de tourisme. Leur vie est étroitement liée à celle des Chinois. Ainsi les aspects modernes sont aussi importants que les traditions dans la présentation de la Chine au monde.

Je demande souvent aux étrangers ce qu'ils veulent connaître, et leurs attentes concernent surtout des sujets actuels, tels que le cinéma, la télévision, la vie de la famille, les jeunes, le logement, les études et le mariage. Les contacts et les échanges étant de plus en plus fréquents et étroits entre la Chine et le monde, les étrangers demandent des informations sur la Chine d'aujourd'hui. En plus de la culture traditionnelle, un sujet éternel, il faut renforcer la présentation de la Chine d'aujourd'hui au monde.

BI : Comment les médias traditionnels affrontent-ils le choc causé par les nouveaux médias ?

Huang : Tous les médias traditionnels doivent poursuivre et maîtriser les nouvelles technologies, ce qui ne signifie pas l'abandon de leurs produits traditionnels.

J'ai eu une occasion de visiter le Wall Street Journal, et j'ai vu que ses revenus publicitaires ne grossiront qu'avec l'augmentation des publications papier, et non celle des publications électroniques. Ce qui montre que même dans un pays comme les Etats-Unis où les nouvelles technologies sont très avancées, on n'a pas trouvé de modèle économique pour les publications en ligne. Le Wall Street journal ne peut pas abandonner sa version papier, ce qui montre que les médias traditionnels possèdent toujours leur propre rôle et vitalité. Nous devons donc développer les nouveaux médias pour intéresser les jeunes lecteurs, tout en maintenant les publications papier qui restent encore préférées par les bibliothèques, les établissements de recherche et les lecteurs plus âgés.

Toute publication a ses atouts. Nous devons déployer des efforts pour rendre le contenu des articles plus attrayant aux yeux des étrangers. De plus, il ne faut pas se couper du marché international, ni se déconnecter de la réalité. Aujourd'hui, le marché chinois et le marché international sont inséparables, et c'est aussi valable pour les médias.

BI : Comment renforcer la compréhension et la connaissance de la communauté internationale sur la situation nationale, les valeurs, la voie de développement, ainsi que les politiques intérieures et extérieures de la Chine ?

Huang : Tout d'abord, il faut réaliser des innovations en termes de méthode de diffusion. Premièrement, il s'agit de l'innovation dans le domaine des technologies, comme la vidéo, l'Internet, et l'Ipad, un nouveau défi pour tous les médias. Les nouvelles technologies n'apportent pas de profits, mais elles joueront un rôle positif dans les effets de la présentation et de la diffusion. Deuxièmement, il s'agit de l'innovation en matière de gestion. En effet, on avait l'habitude d'écrire les articles entre nous. Par exemple, si Beijing Information veut renforcer la diffusion en Amérique du Nord, il faut recruter des employés américains locaux, pour rédiger avec les employés chinois des articles qui s'adaptent aux lecteurs américains. En plus des journalistes et rédacteurs, il faut collaborer avec les médias locaux sur le plan de l'impression et de la vente.  

Dans la présentation de la Chine au monde, nous devons bien comprendre ce qui intéresse le lecteur étranger, et lui répondre dans un langage qu'il comprendra. Par exemple, les étrangers attachent une haute importance à « la théorie de la menace chinoise ». Certes, la croissance de la Chine influe dans certaine mesure sur leurs intérêts. Ainsi, nos explications claires sont importantes pour réaliser une situation gagnant-gagnant. En plus, les étrangers éprouvent un ressentiment à l'égard du volume considérable de l'exportation chinoise. Mais en fait, c'est à cause du haut prix de revient et du sous-développement des moyens de certaines de leurs industries traditionnelles. La Chine n'est pas coupable de s'emparer de leurs activités. Mais dans le même temps, nous devons également exprimer nos remerciements. S'ils n'achetaient pas nos produits, de nombreuses entreprises qui s'appuient sur l'exportation affronteraient des difficultés, voire la faillite. Face à l'intégration de l'économie mondiale, les pays sont étroitement liés. Il faut affirmer les intérêts chinois tout en sachant être reconnaissant. 

BI : Selon vous, comment mieux promouvoir les ouvrages traduits à l'étranger ?

Huang : Concernant la traduction, je crois qu'il faut tout d'abord trouver des ouvrages que les étrangers veulent connaître, et sur cette base, nous pourront proposer d'autres ouvrages qu'ils ne connaissent pas encore.

Pour le moment, le nombre de nos ouvrages traduits reste très faible, d'autant plus que certains d'entre eux se vendent mal à l'étranger. Pourquoi ? Parce que les traducteurs doivent s'améliorer. En outre, la participation des étrangers est nécessaire. Sans leurs corrections, rédaction et relectures, les traductions des Chinois seront bancales.

Annexe :

Huang Youyi, musulman, est né en juin 1953 à Beijing, capitale chinoise. Diplômé en 1975 de l'Institut des langues étrangères de Beijing, et en 1985 de l'Université du Massachusetts aux Etats-Unis, il assume, depuis janvier 2004, les fonctions de sous-directeur du Groupe de publication international de Chine, de rédacteur en chef et de directeur du site China.org.cn.

En 2002, il a été élu membre du Conseil de la Fédération internationale des traducteurs (FIT), en 2005, vice-président de l'organisation et en 2008, premier vice-président. Il est le premier Chinois à assumer des fonctions de haut niveau au sein de la FIT.

Il est également vice-président et secrétaire général de la Fédération nationale des traducteurs de Chine ainsi que directeur de la Commission des experts en anglais du Test chinois de l'aptitude à la traduction.

En 2008, le célèbre traducteur a été élu membre du XIe Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois pour un mandat de cinq ans.

 

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