Les entreprises chinoises dans une période extrêmement difficile |
Sortir de l'impasse. Il en va de la survie des entreprises et du développement sain de l'économie nationale. Le gouvernement et les entreprises se devront de procéder à des opérations actives. Lan Xinzhen
D'après « Le rapport pour le développement des entreprises chinoises » publié le 8 janvier par le Centre des recherches sur le développement du Conseil des affaires d'Etat, l'année 2012 sera peut-être la plus difficile pour le développement des entreprises chinoises. En 2012, le développement des entreprises du pays sera dans une situation très complexe dans un contexte où l'économie nationale sera confrontée à beaucoup de difficultés, telles que le fléchissement de la demande sur le marché intérieur et le marché extérieur, la montée en flèche du coût de revient de la main d'oeuvre, la hausse continue des prix des matières premières, l'insuffisance croissante de terrains, la réévaluation du yuan, ainsi que l'augmentation des dépenses pour la protection de l'environnement. Tous ces défis vont mettre les entreprises dans une situation plus difficile que celle de l'année 2008 résultant de la crise financière qui avait balayé le monde entier. La vitesse de croissance de l'économie chinoise qui était en baisse l'année dernière va continuer à diminuer cette année à cause des difficultés que rencontreront les entreprises. Dans un souci de remédier à cette situation, le ministère de l'Industrie et de l'Informatisation envisage de lancer dans la première moitié de l'année une série de politiques en faveur des petites et moyennes entreprises, à savoir réduire leur fardeau fiscal, construire une plate-forme visant à leur offrir des services publics, soutenir le développement sain des entreprises à caractère d'innovation, d'emploi et de haute technologie. Le ministère a également baptisé l'année 2012 « année au service des petites et moyennes entreprises ». Davantage de facteurs non favorables au développement Selon le document précité, les entreprises chinoises feront face à des contraintes sans précédent imposées par l'environnement économique intérieur et extérieur. En 2011, malgré de fortes fluctuations, l'économie internationale était dans un processus de renouveau lent et incertain. La reprise de l'économie américaine manquait encore de vigueur ; l'Europe sombrait dans une crise qui avait tendance à s'amplifier ; l'économie japonaise qui était en déclin a eu du mal à connaître un renouveau véritable ; les économies émergentes étaient confrontées à l'inflation. De plus, la situation politique fluctuante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord a exercé une influence non négligeable sur l'économie chinoise. Le Centre de recherches sur le développement a employé trois méthodes différentes pour analyser le processus historique et les perspectives de croissance de l'économie chinoise. Les résultats montrent que le rythme de croissance est en train de diminuer. Le vrai défi pour la Chine consiste à résoudre les diverses contradictions structurelles, à minimiser les risques financiers, à remplacer l'ancien mode de croissance basé sur le faible coût de revient par un nouveau mode de croissance à caractère d'innovation pour figurer parmi les pays à haut revenu. De plus, l'impact de la crise financière internationale a dévoilé pas mal de problèmes dont souffrent la Chine au niveau de sa croissance économique, de sa structure industrielle et de son développement durable. A en juger par les prévisions et les analyses susmentionnées, l'année 2012 marquera peut-être la plus difficile période pour les entreprises chinoises au XXIe siècle. « Il leur faut réexaminer leur stratégie de développement et leur mode de développement, prendre en considération les dangers et les opportunités au moment critique, prendre l'initiative de rectifier, améliorer la gestion et l'efficacité, renforcer l'innovation et le prestige de marques, et se préparer à une compétitivité majeure », a indiqué le Rapport. Selon Li Wei, directeur du Centre de recherches sur le développement, sous l'effet de l'inflation, de la hausse du prix de l'actif et du changement de la politique économique chinoise, les contradictions profondes qu'avaient accumulées les entreprises se sont dévoilées il y a deux ans, notamment dans les domaines de la main d'oeuvre et de la levée de fonds. A la hausse du coût de revient des employés s'ajoutent la faible quantité de contrats de travail conclus et signés et l'instabilité de l'emploi. Le financement est notamment difficile pour les petites et moyennes entreprises, qui endossent de multiples fardeaux allant des intérêts du crédit aux frais d'inscription, de légalisation, d'aval, en passant par le paiement pour la vérification des comptes et la collecte de renseignements industriels et commerciaux. Les institutions financières qui ont déjà améliorés sensiblement leur service de financement sont encore dans l'impossibilité de satisfaire les besoins des petites et moyennes entreprises, à cause du manque de souplesse dans le délai de financement et de la rigidité des opérations. « Les zones orientales où les petites et moyennes entreprises sont les plus développées sont maintenant en proie à des problèmes très épineux. Certaines sociétés sont déjà dans une situation déficitaire », a dit Li. Action gouvernementale A la fin du mois de décembre 2011, le ministère de l'Industrie et de l'Informatisation s'est décidé à lancer en 2012 une campagne intitulée « l'année au service des petites et moyennes entreprises », dans l'optique de pousser tous les milieux sociaux à soutenir le développement des PME. Le 10 janvier 2012, une réunion au niveau du gouvernement central a été organisée pour matérialiser les diverses actions dans le cadre de l' « Année au service des PME ». La réunion était présidée par M. Zhu Hongren, ingénieur en chef du ministère de l'Industrie et de l'Informatisation et directeur du Bureau du groupe dirigeant pour la promotion des PME du Conseil des affaires d'Etat. Selon Zhu, le ministère va donner la priorité aux PME et notamment aux micro-entreprises à caractère d'innovation, de forte densité de main d'oeuvre, de start-up, améliorer et matérialiser d'une manière plus poussée les politiques de soutien, renforcer l'orientation et perfectionner ses services afin de créer un environnement de plus en plus favorable au développement des PME. A part la mise en application des mesures préférentielles en matière fiscale et financière déjà établies, une série de politiques visant à promouvoir le développement sain des PME sera lancée dans la première moitié de cette année. Actuellement, le travail est centré sur le lancement d'une action spéciale visant à alléger le fardeau des entreprises, à pousser les banques à fournir plus de soutien de crédit aux micro-entreprises, à mettre en place des institutions de réengagement destinées aux PME dans les régions en condition. De plus, il faut multiplier les canaux de financement en faveur des PME et encourager la création de plates-formes au service de la levée de fonds. En même temps, il faut amener les PME à accélérer la transformation de leur mode de développement, mettre en valeur le fonds spécial destiné aux PME, et soutenir prioritairement leur optimisation au niveau technique. « Le ministère s'est fixé l'objectif préliminaire de faire en sorte que le nombre des PME inscrites aux départements de l'industrie et du commerce augmente de 8 % par an, que le nombre de PME dont le revenu annuel issu des activités principales est supérieur à 20 millions de yuans augmente de 6 % par an, et que la valeur ajoutée des PME industrielles augmente de 8 % par an. Dans le domaine de l'innovation technique, on va encourager les PME à investir davantage dans la R&D, afin d'élever leur capacité d'innovation et d'occuper une position supérieure au niveau de la propriété intellectuelle et de la marque. Quant à la structure industrielle, il faut renforcer la présence des PME dans les secteurs du service moderne, de l'agriculture moderne et de l'industrie à haute technologie », a souligné Zhu. Dans les cinq ans à venir, le ministère va mettre en place et perfectionner 4 000 plates-formes fournissant des services publics au PME, dont 500 de niveau national. Un réseau du genre caractérisé par le partage des ressources et la coordination des services va se former fondamentalement dans plus de 80 % des régions au niveau provincial.
Beijing Information
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