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Publié le 07/12/2011
Les nouvelles économies menacées de déficits jumeaux

Zhang Jing

Selon des statistiques récemment publiées, les pays émergents, tels que l'Inde, la Russie, le Brésil et l'Afrique du Sud ont vu ralentir leur croissance économique. Le taux d'inflation en Inde comme en Russie approche la barre des 10 %. Leurs monnaies, qui continuaient à s'apprécier, connaissent pour l'instant une dévaluation considérable. Dans un contexte de ralentissement du redressement économique mondial et de dégradation de la crise des dettes américaines et européennes, leurs conséquences négatives se répandent graduellement sur les nouvelles économies de marché, notamment celles qui souffrent de déficits jumeaux.

Car cette fois, le déficit du commerce et celui des finances publiques attaquent de pair. Au Viet Nam par exemple, selon les estimations du FMI, la proportion de ces deux déficits dans le PIB du pays atteindra respectivement 4,7 et 3,9 % en 2011. La balance des recettes et dépenses internationales du pays est déséquilibrée. Les réserves en devises étrangères diminuent amplement. Le risque d'une crise des dettes souveraines augmente. Le déficit constant du commerce extérieur et la hausse progressive de l'inflation ont conduit à la dévaluation de la monnaie vietnamienne. Afin de maintenir la stabilité du taux de change, le gouvernent est obligé de puiser dans les réserves en devises et les recettes financières. Un cercle vicieux s'est ainsi formé.

Actuellement, les pays émergents affrontent principalement quatre défis : premièrement, l'économie réelle est touchée et subit un risque inflationniste. Deuxièmement, les influences négatives de la crise des dettes américaines et européennes se répandent du domaine commercial au milieu financier. Le risque d'un flux de capitaux d'envergure augmente. Troisièmement, la dévaluation de la monnaie nationale impacte la stabilité financière. Quatrièmement, l'élaboration des politiques devient très complexe. Surtout pour les pays souffrant de ce double déficit, la situation ressemble beaucoup à celle de la crise asiatique de 1997. L'unique différence, c'est que l'environnement économique extérieur est bien pire aujourd'hui qu'à l'époque…

Face à ces risques, les nouvelles économies de marché doivent avant tout garder leur sang froid, et empêcher les pays avancés de déverser les conséquences de la crise. Il faut suivre de près l'évolution de la situation, bien analyser les mesures des pays avancés contre la crise financière et les influences éventuelles, et renforcer de manière adéquate la flexibilité des politiques macroéconomiques et financières nationales. Les pays concernés doivent traiter avec prudence le rapport entre le maintien d'une croissance constante et la lutte contre l'inflation, de manière à éviter de fortes fluctuations économiques. Quant aux pays perturbés par le haut déficit budgétaire et les dettes publiques lourdes, dont l'Inde et le Viêt-Nam, il faudrait qu'ils restreignent strictement les dépenses financières, et améliorent la structure des finances, afin de réduire au plus tôt les risques financiers et de réaliser l'équilibre entre les recettes et les dépenses.

A long terme, l'accélération du réajustement de la structure économique constitue l'unique moyen pour les nouvelles économies de marché pour se libérer de leur trop forte dépendance aux pays avancés. Il est raisonnable de déplacer la priorité sur l'augmentation de la demande intérieure, l'élargissement des facteurs de croissance interne ainsi que le renforcement de la créativité. D'une part, des efforts doivent être faits pour libérer le grand potentiel de la demande domestique à travers l'augmentation des revenus des habitants et le renforcement de leur pouvoir d'achat. D'autre part, il faut élever énergiquement la capacité de création scientifique et technologique, cultiver sans délai les nouvelles industries stratégiques, et former progressivement une structure industrielle caractérisée par la compétitivité nationale.

Développer vigoureusement le secteur des services favorisera également la transformation de la structure économique. Les pays émergents doivent intensifier le soutien politique et financier au secteur, accélérer les réformes concernées, optimiser l'environnement de développement du secteur, afin de faire de ce secteur un nouveau moteur de croissance.

Enfin, un système financier complet et bien géré permettra d'absorber efficacement les investissements étrangers, et de réduire la fragilité financière, conséquence des afflux massifs de capitaux. Dans un tel système, les effets des politiques monétaires se transmettent de façon fluide, permettant de contrôler effectivement les fluctuations périodiques de l'économie. Surtout dans un contexte d'instabilité financière mondiale, les nouvelles économies de marché doivent toujours pousser en avant les réformes du marché financier national, renforcer la fonction de ce marché et la capacité anticrise des institutions financières telles que les banques.

 

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