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Publié le 02/11/2011
La participation de la Chine à la réforme du système commercial international

Chen Youjun

En tant que pilier de la croissance durable et stable de l'économie mondiale, le système commercial international, établi dans le cadre du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) et de l'OMC (Organisation mondiale du Commerce), a contribué à la globalisation économique et à la libéralisation commerciale après la Seconde Guerre mondiale. Grâce à son bon fonctionnement, les rapports commerciaux internationaux ont été largement améliorés, et l'envergure de l'économie mondiale et du commerce international s'est élargie de manière surprenante. Avec l'adhésion continue de pays au système commercial international, le réajustement des structures mondiales politique, économique et commerciale est entré dans une nouvelle étape. L'épanouissement des pays émergeants, représentés par la Chine, a accéléré davantage la réforme commerciale.

Au fur et à mesure des grandes évolutions du commerce, tant dans son contenu, sa forme et ses moyens, ainsi que des modes de paiement, la réforme du système commercial n'a cessé de réaliser des percées. Cependant, il faut dans le même temps constater les nombreux échecs des pourparlers du cycle de Doha, qui reflètent réellement et objectivement les difficultés, la nécessité et l'urgence de la réforme, et qui dévoilent les contradictions et les déséquilibres à l'intérieur de l'actuel système.

En effet, les mécanismes de décision, l'élaboration des standards et les buts de développement de l'actuel système commercial dépendent principalement des pays développés, tandis que la position subordonnée des PED leur confère moins de droit à la parole. La confrontation d'intérêts entre ces deux camps est devenue l'essentielle manifestation des contradictions à l'intérieur du système. Des questions traditionnelles et délicates comme l'accès au marché et les subventions à l'exportation agricole, qui concernent non seulement la coordination et l'attribution des intérêts réciproques, mais également la sécurité et la stabilité de divers pays membres, ne sont pas encore réglés malgré le développement du système. En plus, la conclusion des accords commerciaux régionaux constituant une nouvelle particularité de l'élargissement du système commercial multilatéral, le développement complet des coopérations économiques régionales a accéléré la réforme du système.

Par ailleurs, l'actuel système n'a pas bien réprimé le protectionnisme, qui entrave en retour la réforme et le développement du système commercial mondial. Dans ces conditions, la réforme constitue une mission urgente et nécessaire pour l'actuel système commercial international.

En tant qu'acteur important du commerce international et adhérent actif à la réforme du système commercial, la Chine renforce sans cesse les échanges et les coopérations avec les PED, en espérant que la réforme se développe bien et dans le bon sens. Le 27 juin 2010, le présidant chinois Hu Jintao a appelé, lors du Sommet du G20 à Toronto, à accélérer l'établissement d'un système commercial international ouvert et libéralisé, pour stimuler un développement fort, durable et équilibré de l'économie mondiale. Cela prouve la résolution, la confiance et l'espérance de la Chine dans la réforme.

组图:胡锦涛出席二十国集团多伦多峰会 (2) 
Hu Jintao lors d'une séance du sommet G20 tenue le 27 juin 2010 à Toronto 

Le Cycle de Doha piétine sous la domination ancienne des pays développés, d'autant plus que « la libéralisation commerciale sélective » engendre de nombreux déséquilibres et imperfections du système. La participation de la Chine briserait la rivalité des puissances traditionnelles, favorisant la protection des intérêts des PED et des pays sous-développés. Par exemple, la Chine a adhéré au G20 composé des pays en développement dont le Brésil, l'Inde, l'Argentine, l'Afrique du Sud, l'Indonésie et la Thaïlande, qui vise à défendre les intérêts des pays en développement, à démêler les politiques commerciales déformées des pays développés, et à stimuler l'ouverture du marché des pays développés aux PED en leur accordant certains traitements privilégiés. En plus, la Chine est pays observateur du G33 (groupe de pays en développement très dépendants de quelques produits agricoles), organisé à l'initiative de l'Indonésie, et qui comprend Cuba, le Kenya, le Nigeria, le Pakistan, les Philippines, la Turquie, etc. Le Groupe 33 s'applique à établir une alliance de produits stratégiques et de système de protection, en soulignant la nécessité de fournir des subventions aux produits agricoles stratégiques. En somme, la Chine fera tout son possible pour accorder des privilèges commerciaux aux PED et surtout aux pays sous-développés, pour réaliser une compétition égalitaire dans un même système entre les pays développés et les PED.

 
 Yu Ping (au milieu), vice-président du Conseil chinois pour la promotion du commerce international, à la 2e édition de l'Asian Business Summit

La position de la Chine sera plus stable et importante dans le nouveau système commercial international. En tant que grande puissance commerciale et représentant de poids des PED, sa participation a provoqué de nouveaux réajustements du système commercial international, et perfectionné le système de coopération multilatérale en matière de commerce international. Le plus important, c'est que la Chine passera du statut de participant passif à la réforme du système à celui de coordinateur actif de l'approfondissement de la réforme du système multilatéral et de l'orientation du droit à la parole en matière de commerce, et deviendra même un leader important dans plusieurs domaines. Par exemple, lors des négociations de l'OMC sur le commerce et les services, la Chine a été invitée à plusieurs reprises dans les discussions et pourparlers de divers ordres.

La réforme du système commercial nécessitant un processus d'optimisation continuelle et d'amélioration graduelle, le nouveau protectionnisme s'habille sous de nouvelles formes, par exemple avec la question de l'environnement, ayant pour objet de produire de nouveaux remparts contre les PED, et de ralentir la vitesse de la réforme. Lutter contre les nouvelles contradictions et difficultés, et protéger les intérêts clé des pays en développement, voilà l'une des responsabilités de la Chine au cours de sa participation à la réforme du système commercial international, et une voie importante pour fortifier sa position et élargir son influence internationale. Ainsi, l'influence de la participation chinoise ne se limite pas seulement aux principes généraux de la réforme.

Le 17 août 2007, le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a défini dans son discours les défis d'aujourd'hui : « résister aux tendances protectionnistes, adopter des politiques qui garantissent une répartition équitable des avantages commerciaux entre les pays et dans chaque pays et investir dans un système commercial multilatéral stable ». Le développement pacifique de la Chine répond sans aucun doute aux souhaits de M. Lamy. En tant que participant important au Cycle de Doha, la Chine est une force clé pour restreindre le protectionnisme commercial et pour faire réussir le Cycle de Doha.

Bien sûr, la participation de la Chine à la réforme du système commercial international exige des mesures adoptées à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Le système multilatéral du commerce mondial affrontant actuellement de grands défis, la Chine doit attacher une haute importance au développement du marché intérieur, en accélérant la transformation de la structure économique. En effet, la Chine est le principal bénéficiaire de la globalisation économique et de la libéralisation commerciale. Elle doit ses résultats économiques obtenus après la réforme et l'ouverture du pays à la libéralisation commerciale. Cependant, du fait que son économie orientée vers l'exportation dépend de la main-d'œuvre à bas prix, ce qui rend les produits d'exportation chinois peu compétitifs, la Chine fait facilement l'objet d'attaques protectionnistes étrangères. La transformation du mode économique chinois favorisera la transformation de la structure commerciale mondiale. En outre, l'exploration et l'ouverture continues du marché chinois fourniront une plate-forme de soutien et une impulsion au développement du libre-échange mondial, et favorisera la progression ordonnée et stable de la réforme du système commercial international.

(L'auteur est chercheur adjoint à l'Institut des Etudes internationales de Shanghai)

 

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