Fu Xiaoqiang

Le terrorisme constitue une grande menace pour la paix et la sécurité du monde à l'heure actuelle. Depuis les attaques du 11 septembre 2001, le terrorisme et la lutte internationale contre le terrorisme sont devenus des priorités de la sécurité internationale. En tant que membre permanent du conseil de Sécurité des Nations Unies et grand pays dédié au développement pacifique, la Chine a largement contribué à la lutte internationale contre le terrorisme au cours de la dernière décennie.

Contributions théoriques

Déjà la la fin des années 1990, le gouvernement chinois rendit compte que le terrorisme était une menace commune pour la planète. A travers la pratique de la lutte internationale contre le terrorisme en Chine, l'observation de la situation mondiale et le bilan des expériences historiques, l'ex-président Jiang Zemin et le président Hu Jintao ont lancé successivement une série de réflexions et de points de vue sur la lutte contre le terrorisme.

Suivant le nouveau concept de sécurité, sous la direction de Jiang Zemin, les problèmes de sécurité non traditionnels qui constituent des menaces pour la paix mondiale, surtout le terrorisme international, résultent non seulement des contradictions en termes de politique, économie, nations et religions, mais également de circonstances historiques et culturelles. Par ailleurs, la pauvreté, les écarts de développement, ainsi que l'injustice sociale sont également des causes du terrorisme.

Dans la lutte contre le terrorisme, la Chine se base sur la coopération internationale, qui met l'accent sur les ressources politiques, économiques, diplomatiques, militaires et juridiques. Il ne faut pas s'appuyer sur la force, mais au contraire préconiser le dialogue et la coopération, régler les problèmes de manière fondamentale, et arracher les racines du terrorisme. Après les attaques du 11 septembre, la Chine a participé très activement à la lutte internationale contre le terrorisme, y compris le développement des négociations, les échanges d'informations, et le renforcement de la coopération financière comme le blocage des actifs des organisations terroristes. Il s'agit d'un essai réussi dans le domaine de la sauvegarde de la sécurité commune à travers des collaborations réciproques dans les nouvelles circonstances, qui porte d'importantes significations.

Le développement pacifique et le monde harmonieux préconisés par la Chine s'appliquent également à la lutte internationale contre le terrorisme. Après une décennie, la politique anti-terroriste chinoise peut être résumée en quatre points. Premièrement, ne pas fixer de doubles standards, en considérant les intérêts communs de divers pays et la sécurité commune de la communauté internationale. Quel que soient le lieu, le moment, la cible ou le type d'actes terroristes perpétrés, la communauté internationale doit lutter en adoptant la même position.

Deuxièmement, la lutte contre le terrorisme doit être guidée par le Conseil de Sécurité des Nations unies, et toutes les activités doivent respecter les principes de la Charte des Nations unies et les règles du Droit international. Il faut apporter des preuves irréfutables, en épargnant les innocents, et sans élargir arbitrairement la sphère des attaques.

Troisièmement, la lutte contre le terrorisme nécessite de régler à la fois les problèmes apparents et les problèmes fondamentaux. La réduction des écarts entre le Nord et le Sud constitue une condition importante. Dans la nouvelle situation où persiste le choc de la crise financière globale, la communauté internationale doit faire plus attention aux questions liées au développement.

Quatrièmement, la lutte contre le terrorisme est une confrontation entre la paix et la violence, et non pas un conflit entre diverses nations, religions ou civilisations. Il ne faut pas lier le terrorisme, fait d'une minorité, avec les nations et les religions. La Chine encourage la coexistence à long terme de divers systèmes sociaux et civilisations, la complémentarité mutuelle, et le développement dans la recherche de l'identité tout en mettant de côté les divergences. En fait, l'attitude de la Chine sur la lutte contre le terrorisme est appréciée et soutenue par la majorité des pays en développement.

Participation active

En tant que membre responsable de la communauté internationale, la Chine participe activement à la lutte internationale contre le terrorisme au cours des dernières dix années, en renforçant la coopération à divers niveaux.

Tout d'abord, la Chine, prônant la coopération, a proposé de lancer une lutte conjointe contre le terrorisme en 1998, lors du troisième sommet des chefs d'Etat de Shanghai Five (ancienne Organisation de Coopération de Shanghai). Au mois de juin 2001, la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ukraine ont signé la Convention de Shanghai sur la lutte contre le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme, écrivant une nouvelle page juridique dans la lutte conjointe contre le terrorisme entre ces six pays.

L'Organisation de Coopération de Shanghai est la première à avoir lancé clairement une proposition de lutte conjointe avant les attaques du 11 septembre, proposant des principes tels que ne pas chercher des excuses aux terroristes présumés dans aucune condition ou pour quelques raisons politique, idéologique, raciale, ethnique ou religieuse. Cette convention est d'une portée significative à l'échelle internationale.

L'Organisation séparatiste du Turkestan oriental était considérée comme une organisation terroriste, son attaque par la Chine contribue à la lutte internationale contre le terrorisme. A l'intérieur et à l'extérieur de la Chine, l'organisation séparatiste du Turkestan oriental perpétue de nombreuses attaques terroristes, causant de lourdes pertes humaines et matérielles, ce qui menace non seulement la sécurité de la Chine, mais également la paix et le développement régional et international. La Chine renforce sa défense contre les attaques contre l'organisation séparatiste du Turkestan oriental, fixe et publie successivement la liste des terroristes, en obtenant le soutien d'autres pays y compris les Etats-Unis.

Troisièmement, la Chine préconise le renforcement de la coopération régionale dans la lutte anti-terroriste, participe activement aux activités de l'Organisation de Coopération de Shanghai et de l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique, et pousse l'Organisation de Coopération de Shanghai à établir des organismes régionaux permanents de la lutte contre le terrorisme. En outre, le gouvernement chinois organise des manœuvres militaires communes avec les pays voisins, pour dissuader les terroristes. Depuis août 2003, date des manœuvres militaires communes entre la Chine et les pays membres de l'Organisation de Coopération de Shanghai, la Chine a organisé successivement des manœuvres militaires communes avec le Kirghizistan, la Palestine et l'Inde, déployant des efforts pour sauvegarder la stabilité régionale.

Quatrièmement, la Chine prend en haute considération la sécurité internationale et la sécurité de l'homme, et soutient le rôle de guide des Nations Unies dans la lutte internationale contre le terrorisme en adoptant des mesures concrètes. En tant que pays hôte, la Chine a ajouté les problèmes sur l'anti-terrorisme à l'ordre du jour de la conférence de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) au mois d'octobre 2001, et a poussé la conférence à publier la Déclaration sur l'anti-terrorisme des dirigeants des entités économiques de l'APEC, ce qui équivaut à un fort soutien moral pour les Etats-Unis qui s'engageaient dans la guerre en Afghanistan. Après la guerre d'Afghanistan, la Chine a témoigné sa sympathie pour l'Afghanistan et soutenu la reconstruction du pays, faisant des efforts pour sauvegarder la stabilité régionale. De plus, la Chine continue d'élever le niveau des activités anti-terroristes à l'intérieur du pays, comme la modification des lois liées aux crimes terroristes, le perfectionnement du système de collaboration anti-terroriste, la fondation de puissances professionnelles anti-terroristes, l'amélioration de divers projets de lutte contre le terrorisme, et le renforcement des mesures anti-terroristes.

A l'heure actuelle, avec le développement approfondi de la globalisation et l'ère de l'informatique, le terrorisme international et la lutte anti-terroriste internationale sont entrés dans une nouvelle époque, en particulier après la mort de Ben Laden ainsi que le bouleversement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. D'une part, bien que la force de frappe d'Al-Qaïda ait été affaiblie, son idéologie et son influence persistent, et les branches régionales et les puissances concernées continuent d'agir, plongeant dans la tourmente certains pays et régions. D'autre part, les menaces terroristes présentent une tendance de dispersement et de dépendance à internet. Devant désormais composer avec la cyber-menace terroriste, la communauté internationale nécessite le renforcement de la coopération et de la coordination. En outre, les séquelles de la crise financière globale continuent de se faire ressentir, les bouleversements sociaux et les actions de l'extrême-droite européenne se sont aggravés, les menaces venant du terrorisme et des crimes individuels augmentent. La lutte internationale contre le terrorisme se complexifie de jour en jour.

Au regard de ces éléments, la prévention et la lutte contre le terrorisme constituent toujours une question d'importance pour la sécurité de tous les pays, d'autant plus que cette question se complique de jour en jour. Actuellement, les Etats-Unis s'activent pour créer un nouveau forum mondial de lutte contre le terrorisme. Cependant, quelle que soit la forme de ce nouveau forum, la direction des Nations unies et le règlement des problèmes de manière fondamentale demeurent la clé de la résolution des questions terroristes. Donnant la priorité au développement pacifique, la Chine entend déployer ses efforts, avec tous les pays épris de paix, pour sauvegarder la stabilité régionale, accélérer la lutte anti-terroriste internationale, afin qu'émerge un monde pacifique et harmonieux.

(L'auteur est directeur du Centre de recherche sur la lutte contre le terrorisme relevant de l'Institut des relations internationales contemporaines)

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