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Publié le 10/06/2011
Lagarde dans la dernière ligne droite - le FMI en vue

En Chine, si candidature de la ministre française de l'économie à la tête du FMI n'est pas du goût de tous, le pragmatisme semble en passe de l'emporter.

Guillaume Brandel

Christine Lagarde tente de convaincre la Chine (Liu Jin / AP)

Décidée à succéder à Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI, écarté suite à l'affaire du Sofitel de New York, la ministre française de l'Economie a entamé une tournée internationale afin de rallier les principales capitales à sa candidature. Après avoir tenté d'obtenir le soutien du ministre des Finances indien, Christine Lagarde était à Beijing les 8 et 9 juin.

Donner des gages aux Chinois

Au vice-premier ministre chinois Wang Qishan, la Française a promis, si elle prenait la tête du Fond monétaire, de porter les droits de vote de la Chine à 6,4%, contre 6,19 aujourd'hui. Christine Lagarde a par ailleurs estimé que le poids des pays émergents au sein de l'institution internationale se devait d'augmenter, et que la présence de représentants chinois était « très légitime ». Concernant la monnaie chinoise, Christine Lagarde, saluant l'appréciation du yuan de près de 5% en un an, a affirmé : « Le FMI va contribuer à son internationalisation, et aidera à faciliter ce processus ».

A l'issue de ses entretiens avec Yang Jiechi, Xie Xuren et Zhou Xiaochuan, respectivement ministre des Affaires étrangères, ministre des Finances, et Gouverneur de la Banque centrale chinoise, Christine Lagarde s'est déclarée très satisfaite de ses échanges positifs avec des interlocuteurs de haute qualité. Elle n'a néanmoins pas révélé si la Chine comptait ou non soutenir sa candidature.

En Chine, une candidature controversée

En coulisse, certaines voix critiquent la mainmise du Vieux Continent sur ce poste convoité. Fin mai, dans un communiqué commun, les pays du Brics s'opposaient à la nomination d'un Européen. En effet, nombreux sont ceux à penser qu'un candidat originaire d'un émergent serait davantage représentatif de l'équilibre international actuel, l'Europe étant perçue comme une puissance déclinante.

Par ailleurs, le ministre français du Budget, François Baroin, avait récemment assuré que la Chine soutenait la candidature de Christine Lagarde, affirmation non confirmée par la partie chinoise.

Plusieurs quotidiens chinois ont milité pour une candidature de Zhu Min, conseiller spécial de DSK au FMI. « La Chine sait qu'il est encore trop tôt, pour elle ou un autre émergent, mais elle veut que les réformes avancent », a cependant tempéré Shi Yinhong, professeur de relations internationales à l'Université du Peuple de Chine, pronostiquant un soutien chinois à la candidate française.

Conférence de presse à l'ambassade de France en Chine le 9 juin

Pour autant, les émergents ne sont pas parvenus à un consensus sur un candidat commun. Le seul adversaire de Christine Lagarde serait alors le Gouverneur de la Banque centrale mexicaine, Augustin Carstens, actuellement soutenu par une douzaine de pays d'Amérique latine. La principale menace pour la ministre de l'Economie concerne donc un dossier franco-français, l'affaire Tapie-Crédit Lyonnais, sur lequel la Cour de justice de la République doit se prononcer ce vendredi. Hasards du calendrier, il s'agit du jour de dépôt de candidature pour le poste de Directeur du FMI…

 

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