Nouvelles avancées dans la coopération Chine-Europe |
La Chine et l'Europe explorent de nouvelles possibilités de promotion de la coopération économique et commerciale. Li Weiwei, chercheur adjoint à l'Institut des études internationales de Chine Le cinquième dialogue stratégique entre la Chine et l'UE a débuté le 1er septembre. Dai Bingguo, conseiller d'Etat, et Catherine Ashton, haute représentante de l'UE pour les affaires étrangères, ont co-présidé cette conférence d'une journée, qui s'est tenue à huis clos. Cela prouve que les deux parties attachent une plus grande importance à leur dialogue, les quatre précédents cycles s'étant déroulés sous la direction de plusieurs vice-ministres des affaires étrangères de Chine et des pays assurant la présidence tournante de l'UE. Cette fois, le passage à un niveau plus élevé révèle leur souhait d'élargir les intérêts communs par le renforcement de la compréhension mutuelle et la recherche du consensus.
L'essor de la coopération économique et commerciale revêt une grande portée stratégique pour les relations bilatérales entre la Chine et l'UE. En 2004, l'UE est devenue le premier partenaire commercial de la Chine. En 2006, les Etats-Unis ont cédé à l'Europe leur statut de premier marché d'exportations chinoises. En janvier 2009, l'UE est devenue la plus grande source d'importations chinoises. En outre, l'UE est le premier fournisseur de technologies pour la Chine et sa quatrième source d'investissement. Même en 2008, l'année de l'éclatement de la crise financière internationale, le volume du commerce bilatéral Chine-UE a atteint les 425,58 milliards de dollars, en hausse de 19,5 % par rapport à l'année précédente. En 2009, avec l'approfondissement de la crise et le déclin économique de la zone euro, le PIB de l'UE-27 a baissé de 4,1 % ; et celui des 16 pays de la zone euro, de 4,2 %. En conséquence, le commerce et l'investissement Chine-UE ont connu un ralentissement, et leur volume d'échanges a chuté à 364,1 milliards de dollars. Mais avec la reprise de l'économie de l'UE et de la zone euro, et notamment la croissance rapide de l'économie chinoise, pendant le premier semestre de 2010, le volume des échanges commerciaux est vite remonté, pour dépasser les 210 milliards de dollars, soit une augmentation de 37 % par rapport à la même époque de l'année dernière, revenant au même niveau qu'avant la crise. Cependant, l'impact cruel de la crise financière mondiale est en parallèle avec la panique causée par la crise des dettes souveraines grecques au début de cette année. Donc la reprise modérée de l'UE et de l'économie de la zone euro est encore fragile. Le 2 septembre, la Banque Centrale Européenne (BCE) a relevé ses prévisions de croissance pour 2010 et 2011, tablant désormais sur une augmentation comprise entre 1,4 et 1,8 % cette année. Pour 2011, elle prévoit une fourchette de 0,5-2,3 %. En même temps, elle a décidé de maintenir ses taux d'intérêts à un point bas record pour le 16e mois consécutif. De plus, la BCE a également confirmé son engagement d'offrir un accès à la liquidité sans limite jusqu'à la fin de cette année. La reprise de l'économie de la zone euro est une question complexe. Elle est toujours sujette à une perturbation résultant de l'incertitude des facteurs économiques externes et des facteurs internes du marché de l'emploi. En juillet, le taux de chaumage de la région était toujours de près de 10 %. L'économie européenne n'est pas complètement sortie de la crise. Par conséquent, il est très important pour l'UE d'explorer de nouvelles possibilités de coopération avec la Chine, notamment en matière de commerce et d'investissement, afin d'assurer la stabilité de la reprise économique pendant la période post-crise. C'est un sujet très important du dialogue stratégique Chine-UE. Avec un rythme de croissance jamais ralenti, la Chine est évidemment un important marché d'exportation de l'UE et son principal partenaire commercial. Lors du dialogue, Catherine Ashton a insisté sur les échanges commerciaux entre la Chine et l'UE, et notamment sur les exportations de l'UE vers la Chine. Selon elle, en dépit de l'augmentation rapide du commerce bilatéral, les exportations de l'UE vers la Chine étaient encore inférieures à celles vers la Suisse, un pays de petite taille. L'UE se préoccupe également de l'accès de ses entreprises au marché chinois, en particulier en termes d'achat public et dans le tertiaire, comme les finances et les assurances. En même temps, l'économie chinoise consacre des efforts inlassables à la restructuration et à l'élargissement de la demande intérieure. La réalisation de cette stratégie permettra de réduire sa dépendance aux exportations et d'accroître ses importations venues de l'Europe. Mais cela ne veut pas dire que la Chine est disposée à voir l'UE recourir au protectionnisme, ostensible ou non, sous prétexte de sa lente croissance économique, de son taux de chômage élevé et de sa demande intérieure inerte. En tant que premier pays en voie de développement, la Chine oeuvre à l'édification d'une société durable et respectueuse de l'environnement, adopte une attitude ouverte pour l'importation des technologies de pointe de l'UE en matière de protection de l'environnement et de nouvelles énergies. Si l'UE met trop de barrières au transfert de technologie, en invoquant la protection de la propriété intellectuelle, cela portera gravement atteinte à la coopération sino-européenne. Pour maintenir l'ouverture de son marché vers la Chine et promouvoir son partenariat stratégique avec la Chine, il faut que l'UE s'ouvre à une intégration profonde, une coordination de plus en plus précise en matière de politique commerciale, ainsi qu'à une volonté plus profonde de développement de ses relations avec la Chine. Le 19 novembre 2009, Mme Ashton est désignée en tant que Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Le Service européen pour l'action extérieure, un organe institutionnel de l'UE, est désormais directement sous sa direction. La création du SEAE découle du Traité de Lisbonne entré en vigueur le 1er décembre 2009, avec comme objectif de réajuster les politiques extérieures de l'UE. Réexaminer la politique de l'Europe vis-à vis de la Chine fait partie intégrante du travail de cette femme politique britannique. En revenant sur l'après-crise, on s'aperçoit de la ferme détermination de la Chine à traverser ce moment difficile avec l'UE. Par exemple, la Chine a proposé des dialogues de haut niveau en matière économique et commerciale avec l'UE, dialogues respectivement tenus à Beijing en 2008 et à Bruxelles en 2009. De plus, elle s'est entretenue en toute franchise avec l'UE sur le taux de change de RMB contre l'euro, envisageant l'achat des euro-obligations pour aider l'Europe à résoudre les problèmes de liquidité et à stabiliser l'euro, participant à multiples coopérations dans une série de cadres multilatéraux comme le G20, prenant diverses mesures pour relever des défis globaux tels que le changement climatique, etc.. Si l'UE ferme les yeux sur toutes ces actions, qui témoignent du sens de responsabilité de la Chine, elle ne pourra prendre de décisions objectives lors de l'établissement de sa nouvelle politique à l'égard du plus grand pays asiatique. La Chine, de son côté, souhaite que la visite de Mme Ashton dans ses régions centrales et occidentales lui permette d'avoir une vision plus complète de la Chine. Si tout va bien, ce voyage pourra aider l'Europe à mieux comprendre la Chine et construire une base solide pour les futurs dialogues stratégiques. Dans cette période de post-crise, le déséquilibre du développement économique entre les pays membres de l'UE a tendance à s'aggraver, et l'administration de l'UE évolue donc vers l'inter-gouvernementalisme. De plus, le nouvel organisme établi sous le Traité de Lisbonne a besoin de temps pour fonctionner sans à-coups. Tout cela pèsera dans le processus d'établissement de la politique extérieure de l'UE, fera obstacle à sa recherche de nouveaux accords stratégiques avec la Chine, et empêchera les deux parties d'explorer de nouvelles possibilités de coopération économique et commerciale. La Chine et l'UE doivent renforcer l'échange et la compréhension mutuelle, réfléchir à la place de l'autre face aux problèmes du développement socio-économique. Le respect du principe d'avantage réciproque et gagnant-gagnant est la meilleure façon de réaliser le développement durable de leur coopération économique et commerciale. Beijing Information |