La Clé de la coopération du climat |
Les entretiens sur le changement climatique devraient être basés sur un mécanisme de négociation à deux voies.
Récemment, les délégués de presque 190 pays se sont réunis dans la ville allemande de Bonn pour un nouveau round des négociations sur le changement climatique de l'ONU. Il s'agit de la première réunion depuis le Sommet de Copenhague en décembre 2009. La confrontation de différents points de vue allait de pair avec une haute tension durant le processus entier. Pour promouvoir la coopération internationale en matière de climat, un mécanisme de négociation à deux voies a été mis en place en décembre 2005 lors de la Conférence de l'ONU sur les changements climatiques à Montréal. D'une part, les participants continueraient à discuter et décider des engagements de réduction des émissions post-2012 pour les pays de l'annexe I dans le cadre du Protocole de Kyoto. Pour ce faire, ils ont fondé le Groupe de travail ad hoc sur les nouveaux engagements des parties, lequel était chargé de rédiger le texte de négociation. D'autre part, selon la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, les parties concernées ont lancé un processus de dialogue sur l'action coopérative, en vue de pousser les pays développés à fournir un soutien financier et technologique aux pays en voie de développement. Après deux ans, en décembre 2007, la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique tenue à Bali a adopté le Plan d'Action Bali, créant le Groupe de Travail ad hoc sur l'action coopérative à long terme. Mais quelques pays développés ont attaqué le mécanisme à deux voies à plusieurs reprises, essayant de recommencer à zéro en dehors du cadre de l'ONU. Par exemple, l'ancien Président américain George W. Bush a tenu une réunion sur le changement climatique rassemblant les 16 principales économies, et son successeur Barack Obama a aussi créé un forum de l'énergie et du climat accueillant 17 grandes économies. De telles tentatives étaient cousues de fil blanc. En attendant, ils ont essayé de faire du processus de négociation à deux voies une unité simple. Avant la Conférence de Copenhague, l'apparition d'un projet de texte danois a semé le trouble et crispé les pays en développement. Le document, rédigé frauduleusement par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d'autre pays développés, visait à dévier des deux groupes de travail ad hoc pour être mis à l'ordre du jour de la conférence, voire même soumis directement aux réunions supérieures du Sommet. Après la conférence, certains pays ont même préconisé de remplacer les textes soumis par les deux groupes de travail ad hoc par l'Accord de Copenhague, adopté lors de la conférence, pour servir de base aux négociations ultérieures. L'objectif de ces actions était de forcer les pays en voie de développement à endosser les mêmes responsabilités que les pays développés. Ceux-ci ont tenté d'imposer l'obligation de réduction des émissions aux PVD, aux mépris de leurs faibles forces économiques et de leur faible capacité d'adaptation au changement climatique. Avec ces mesures, les pays développés ont essayé de minimiser leurs réductions, et de se débarrasser des devoirs en faveur des PVD stipulés dans le Protocole de Kyoto et d'autres traités internationaux, tels que l'aide financière et le transfert technologique. Le mécanisme à deux voies est une base pour maintenir la justice des négociations sur le changement climatique, et approfondir la coopération internationale à cet égard. Premièrement, il est la continuité du processus de négociation internationale sur le changement climatique dans le cadre de l'ONU. Dans les années 1970, le problème du climat a été inscrit à l'agenda politique international. Dès lors, plus de 20 ans se sont écoulés avant la genèse de la CCNUCC et du Protocole de Kyoto, deux documents phares dans l'histoire. En même temps, se formaient graduellement une série de règles et de décisions, visant à inviter toutes les nations à passer de la parole aux actes. Le mécanisme de négociation à deux voies fait justement partie de celles-ci. Deuxièmement, le mécanisme de négociation à deux voies traduit les principes de base établis par des traités internationaux comme la CCNUCC. « Responsabilités communes mais différenciées », « développement durable » et « coût-efficacité » sont des principes correspondant aux intérêts fondamentaux de la communauté internationale, devenant le consensus qui dirige l'action collective de différents pays sur le changement climatique. Troisièmement, la CCNUCC, le Protocole de Kyoto et d'autres documents juridiques internationaux constituent la base légale pour des négociations internationales sur le climat. Conçu selon leur principe, le mécanisme de négociation à deux voies est le plus légitime et devrait être respecté et soutenu par toutes les parties. Le nier équivaut à nier entièrement les négociations sur le changement climatique. Sans mécanisme, le système international sur le changement climatique, basé sur la CCNUCC et le Protocole de Kyoto, ne serait qu'une coquille vide. La conséquence est grave : les succès que le monde entier avait réalisés au cours des dizaines d'années s'évaporeraient en un instant ; la protection des droits et intérêts des PVD en matière d'environnement et de développement ne serait plus que de jolis mots sur le papier. Par conséquent, le mécanisme de négociation à deux voies dans le cadre de l'ONU est le principal canal des négociations internationales sur le changement climatique. D'autres plates-formes telles que le Sommet G20 et le Forum des économies principales sur l'énergie et le climat, peuvent jouer un rôle complémentaire. Lors d'une réunion de travail en avril, deux groupes de travail ad hoc ont adopté une série de plan de travail, dont « Organisation et Méthodes de Travail en 2010 ». Et le groupe de travail sur l'action coopérative à long terme a avancé un nouveau texte de négociation rédigé par sa présidente à la mi-mai. Jusqu'ici, malgré de nombreuses réticences à différents niveaux, le processus de négociation fonctionne toujours sur le mécanisme à deux voies. Les futurs entretiens devraient continuer à se dérouler sur la base de ce mécanisme, et à mettre en application le principe des « responsabilités communes mais différenciées ». Dans ce sens, les parties concernées pourraient pousser les pays développés à remplir l'obligation de réduction des émissions pour la deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto au delà de 2012, et à tenir leur promesse sur le soutien financier et technologique au service des PVD. Ce n'est que de cette manière que le processus de coopération internationale sur le climat pourra poursuivre sa dynamique, et obtenir des résultats positifs. Beijing Information |