Parole d'expert : la Chine est capable de réduire de 45 % ses émissions de CO2 d'ici 2020 |
Liu Yunyun, correspondant de Beijing Review à Washington
Selon une enquête menée par des experts de l'Institut mondial des Ressources (WRI), la Chine constitue un modèle pour le reste du monde en matière d'économies d'énergie et de réduction des émissions de carbone. Les diverses politiques qu'elle a mises en place pour lutter contre le changement climatique ont porté leurs fruits. La Chine est tout à fait capable de réduire de 40 à 45 % son intensité carbonique d'ici 2020, par rapport à 2005.
D'après Deborah Seligsohn, haute conseillère chargée du changement climatique, de l'énergie et de la protection environnementale au WRI, le gouvernement chinois met un grand accent sur le changement climatique en intégrant ses objectifs de réduction des émissions dans le 12e Plan quinquennal. « Si la Chine maintient une croissance annuelle de 8 %, elle n'aura aucune difficulté à réaliser son objectif de réduction des émissions. Si son PIB augmente encore plus, elle le réalisera même en avance. Car le progrès industriel promouvra la rénovation technique dans la réduction des gaz à effet de serre », a-t-elle justifié.
« Mais, cela veut dire en même temps que si la croissance ne dépasse pas les 6 %, l'objectif des 45 % ne pourra être atteint, parce que le ralentissement du développement conduira à des problèmes comme le chômage, et ébranlera la détermination du gouvernement dans la lutte contre le changement climatique », a-t-elle ajouté.
Pour Julian L. Wong, chercheur sur l'énergie et les politiques climatiques du Centre pour le Progrès américain, bien que la réalisation de l'objectif chinois ne pose pas de problème, le financement du gouvernement chinois dans la recherche technologique doit être augmenté. Par exemple, les Etats-Unis consacrent 3% de leur PIB à la rénovation technique, et le Japon 4 %, alors qu'en Chine, ce chiffre n'est que de 1,5 %.
Toujours d'après Julian Wong, ce fossé dans l'investissement technique entre la Chine et les Etats-Unis sera comblé dans peu de temps. « La Chine a construit 56 zones nationales de hautes technologies, fait unique dans le monde », a-t-il constaté, « par ailleurs, les banques chinoises soutiennent les entreprises dans la réduction des émissions de carbone. Les recherches sur le changement climatique et la réduction de carbone bénéficient d'emprunts à taux préférentiel. Les Etats-Unis feraient bien de s'en inspirer », a souligné M. Wong.
Actuellement en Chine, les deux préoccupations majeures sont le risque de surproduction dans l'éolien et le solaire, et le risque de la dépendance aux subventions des entreprises. Pour Julian Wong, cette situation est incontournable au cours du développement de l'industrie des énergies propres. Pour l'instant, le réseau électrique chinois n'arrive pas encore à offrir un accès compatible à l'électricité éolienne ou solaire, dont le prix reste élevé. Les subventions s'avèrent donc nécessaires. « Une fois que le réseau électrique intelligent sera établi, l'actuelle capacité de production dans le domaine des énergies propres sera fortement insuffisante », a prévu M. Wong.
Beijing Information
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