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Publié le 15/03/2010
Contrôler les prix du logement au plus vite

En 2010, l'évolution du prix des logements continue à tourmenter la majorité des citoyens chinois. Une enquête révèle que près de la moitié des propositions soumises à la réunion annuelle de la CCPPC concerne le marché immobilier. La pluralité des points de vue est surprenante, mais chacun a sa raison d'être.

Le 2 mars, M. Yin Zhongqing, directeur adjoint du Comité des finances et de l'économie de l'Assemblée populaire nationale, a mis en doute un chiffre du Bureau national des statistiques : en 2009, le prix de logements a augmenté seulement de 1,5% dans 70 villes grandes et moyennes. « En fait, tout le monde a le sentiment que le taux de croissance réel est quasiment le double dans certaines villes. La montée en flèche du prix justifie sans aucun doute l'apparition de la bulle immobilière », estime-t-il. Il a trouvé du soutien chez la plupart des membres de la CCPPC, qui ont indiqué que le contrôle du prix de logement était urgent.

Un jour avant la prise de parole de Yin Zhongqing, M. Huang Wenzai, président du Conseil d'administration du Groupe Star River Property basé à Guangzhou, a catégoriquement nié l'existence de la moindre trace de bulle. A cela s'ajoutait l'opinion de M. Mao Yongting, patron du Groupe Baibuting, l'une des 500 premières entreprises immobilières du pays : « Le prix des logements ne baissera jamais, quelles que soient les attaques. Il faut le soumettre à un contrôle scientifique. De plus, la mentalité du peuple doit être changée. Aujourd'hui, beaucoup de gens n'ayant pas les moyens d'investir dans la pierre en veulent au gouvernement et aux promoteurs. Tout cela est incorrect ».

Dans sa proposition déposée aux deux sessions annuelles de cette année, le Zhigong Dang de Chine (l'un des huit partis démocratiques) a préconisé de consacrer 70% de terrains disponibles à la construction des logements garantis pour tous. « Le plus important, c'est de faire en sorte que chacun ait son appartement, propriétaire ou non ». De plus, M. Yu Lian, PDG du Groupe CCCC (China City Construction Holding Group Company) et membre de la CCPPC, a indiqué que 30 à 40% des résidents pourront résoudre leur problème de logement grâce au projet d'habitation à loyer modéré.

Mais M. Zhang Yubiao, député de l'Assemblée populaire nationale et secrétaire du Comité du Parti du Quartier Nanlingcun dans la ville de Shenzhen, est en total désaccord : « Il faut annuler au plus vite la politique catastrophique des logements sociaux, compte-tenu de la difficulté à identifier les bénéficiaires, parmi lesquels se trouvent en réalité beaucoup de riches ». Selon lui, outre l'abolition des soi-disant « logements abordables », le gouvernement devra exonérer les contribuables de tout impôt sur l'achat de leur premier logement, mais augmenter considérablement les taxes sur leur deuxième logement acheté.

« Actuellement, beaucoup de villes chinoises enregistrent un taux de logement vacant supérieur à 10%, soit le niveau d'alerte international. La meilleure façon d'enrayer les acquisitions de logements à des fins spéculatives est de percevoir l'impôt sur la propriété », dit Sun Jiye, membre de la CCPPC. Cependant, Huang Wenzai lui a répliqué du tac au tac : « Les partisans de cette idée le regretteront le jour où ils auront leur propre appartement. Peu importe la contribution, c'est son utilité qui est importante. A quoi sert-il d'imposer la taxe sur la propriété immobilière ? A éviter la spéculation ? Ce n'est pas nécessaire ».

A peine arrivé à Beijing le 2 mars, Yan Qi, membre de la CCPPC et PDG du Groupe de restauration Taoranju, s'est mis à rédiger sa proposition : « Les banques offrent des taux d'intérêts avantageux, soit une diminution de 30 à 50%, aux acheteurs qui veulent acquérir leur premier logement, tout en resserrant les prêts à des fins d'investissement et de spéculation ». Mais un autre membre venu de la province du Jilin et tenant à garder l'anonymat n'a pas tardé à exprimer son opposition : « Le taux d'intérêt sur les prêts hypothécaires concerne non seulement le gouvernement, mais aussi les banques et les promoteurs immobiliers. Ces derniers, comme les entreprises, ont besoin de prendre leur part du gâteau. Le prix de logement est marqué par la période de transition où se trouve actuellement la Chine ».

Les débats sont vifs. Mais la plupart des participants aux deux sessions annuelles sont sur la même longueur d'onde : plus d'efforts gouvernementaux sont nécessaires pour ramener les prix à un niveau raisonnable.

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