Le ministre chinois des Affaires étrangères a exposé la position de la Chine sur plusieurs questions majeures lors de la conférence de presse en marge de la session annuelle de l'Assemblée populaire nationale, dans la matinée du 7 mars, au Grand Palais du Peuple.

En réponse à ceux qui accusent la Chine de devenir « intransigeante », Yang Jiechi a déclaré : « nous nous en tenons à nos principes, ce qui n'a rien à voir avec une quelconque intransigeance ». Notre diplomatie a toujours eu pour mission de défendre la souveraineté, la sécurité et le développement des intérêts de la Chine, afin de promouvoir la paix et le développement du monde, a-t-il souligné. « Il est injuste de taxer d'intransigeance la Chine, qui sauvegarde ses intérêts fondamentaux et sa dignité, et de considérer comme allant de soi ce qui empiète sur les intérêts d'un autre pays », a-t-il observé.

Le ministre chinois a déclaré que les relations entre la Chine et les pays africains étaient entrées dans une phase de « développement sain », et seraient toujours plus « fructueuses » dans le futur.

A propos des relations sino-américaines, le ministre chinois des Affaires étrangères a indiqué que la Chine n'était nullement responsable des difficultés que l'on connaissait actuellement. Il a demandé aux Etats-Unis de prendre au sérieux la position chinoise, et de respecter ses intérêts fondamentaux et ses principales préoccupations. « Les Etats-Unis doivent traiter d'une matière appropriée les questions sensibles concernant la Chine, et œuvrer main dans la main pour que nos relations retrouvent le chemin d'un développement stable », a-t-il souligné. « Une relation bilatérale solide ne concerne pas uniquement les intérêts des deux pays et de leurs peuples, elle est également favorable à la paix, à la stabilité et au développement de la région et du monde ». 

« La Chine attache une grande importance à ses relations avec les Etats-Unis, et nous nous sommes engagés de longue date à promouvoir une relation sino-américaine positive, coopérative et globale », a-t-il ajouté. Selon Yang Jiechi, un nombre croissant de pays ont pris conscience de l'impasse que constituait aujourd'hui une attitude de guerre froide. S'entraider comme les passagers d'un même bateau, chercher à réaliser des bénéfices mutuels, et gagner ensemble face aux défis mondiaux sont devenus le seul moyen de survie et de développement.

Sur la question du nucléaire iranien, Yang Jiechi a appelé toutes les parties concernées à poursuivre les négociations, et à utiliser leur intelligence politique pour trouver une solution globale, rationnelle et juste.

Concernant les relations sino-russes, le ministre chinois a indiqué que le partenariat stratégique de coordination constituait un modèle pour les relations internationales, en particulier pour les relations entre grandes puissances. Les relations sino-russes sont aujourd'hui mûres, stables, saines et pleines de vitalité. Le président Hu Jintao et d'autres dirigeants chinois, comme le président du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale Wu Bangguo et le Premier ministre Wen Jiabao, rencontreront séparément leurs homologues russes cette année, a révélé Yang Jiechi. Le vice-président Xi Jinping se rendra en visite officielle en Russie dans le courant du mois à l'invitation du Premier ministre russe Vladimir Poutine, et assistera à la cérémonie d'ouverture de l'Année de la langue chinoise en Russie. « Cette année, les rencontres de haut niveau entre les deux pays vont renouveler et dynamiser nos relations », a indiqué Yang Jiechi. 

L'oléoduc Chine-Russie sera achevé avant la fin de l'année et opérationnel dès l'an prochain, a fait savoir Yang Jiechi. Selon lui, les relations sino-russes sont l'une des priorités de la diplomatie chinoise, et existe un grand potentiel de coopération et de développement. Les deux pays ont signé une série d'accord portant sur l'énergie, le pétrole, le gaz naturel, le charbon, l'électricité, le nucléaire et les chemins de fer à grande vitesse, a-t-il précisé.

La Chine considère avec grand intérêt ses relations avec l'Union européenne (UE), a déclaré le ministre chinois. L'UE joue toujours un très grand rôle sur la scène internationale, et ce rôle sera « de plus en plus important. » Il a indiqué que la Chine attachait de l'importance non seulement à ses relations avec l'UE dans son ensemble, mais aussi à celles avec chacun des membres de l'UE.

Le ministre chinois a indiqué que la Chine coopérerait avec les autres pays concernés pour permettre au sommet du G20 de jouer « un rôle encore plus important et concret », afin de promouvoir la gouvernance de l'économie mondiale. Selon lui, le mécanisme du G20 a joué un rôle majeur dans la lutte contre la crise financière internationale, et il est considéré comme un cadre de discussion important pour la coopération économique internationale. « Nous nous félicitons de ce que notre voisin, la République de Corée, organise le sommet du G20 à la fin de cette année et qu'avant celui-ci, un autre sommet soit organisé au Canada », a-t-il indiqué.

Le ministre chinois souhaite que la communauté internationale fasse de la réforme des institutions financières internationales une priorité. « Nous devons œuvrer ensemble pour faciliter la reprise et la croissance de l'économie internationale, et résoudre le déséquilibre du développement économique international », a-t-il fait remarquer, ajoutant que tous les pays devaient renforcer leur coordination sur les mesures macro-économiques, et organiser des discussions sur la stratégie de lutte contre la crise, ce qui nécessite la coordination des mesures. « Nous devons coopérer pour nous opposer au protectionnisme et faciliter un accord complet et équilibré lors des négociations du cycle de Doha », a-t-il ajouté.

Les relations entre la Chine et le Japon disposent d'un grand potentiel et d'opportunités de développement. Les deux parties doivent prendre des mesures concrètes pour développer des relations stratégiques mutuellement bénéfiques, a déclaré le ministre chinois.

Yang Jiechi a déclaré qu'il était « agréable » d'envisager une possible reprise des pourparlers à six, les parties concernées adhérant à l'objectif de dénucléarisation de la péninsule coréenne. « L'année dernière, les pourparlers ont connu des rebondissements. Il est agréable de constater que personne n'a renoncé à l'objectif de dénucléarisation », a affirmé Yang Jiechi. « De plus, aucun n'a abandonné ce mécanisme efficace et multilatéral, et tous contribuent à la reprise des pourparlers », a-t-il poursuivi.

Beijing Information