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Publié le 11/12/2009
Conférence centrale sur le travail économique : quelles orientations pour 2010 ?

Après l'atteinte de son objectif de maintien de la croissance en 2009, les orientations macro-économiques de la Chine attirent l'attention des médias chinois et étrangers. Suite à la clôture de la conférence centrale sur le travail économique, certains spécialistes chinois ont indiqué que d'importants nouveaux signes émis donnent d'ores et déjà le ton à la politique macro-économique de l'an prochain : maintenir sa continuité et sa stabilité, accélérer la transformation du mode de développement économique, promouvoir l'optimisation structurelle de l'économie en améliorant le niveau de vie du peuple, et mieux régler le moteur de la croissance.

Améliorer la régulation macro-économique

Selon Zhang Liqun, chercheur au département macro-économie du Centre d'études sur le développement relevant du Conseil des affaires d'Etat, cette année, l'économie chinoise a réussi à maintenir sa croissance comme prévu. « C'est sur cette base que la conférence centrale sur le travail économique a établi un objectif plus élevé pour 2010, à savoir continuer à améliorer la régulation macroéconomique, transformer le mode de développement, œuvrer à perfectionner la qualité et l'efficacité de la croissance économique, plus stable et relativement rapide », a-t-il dit.

L'année prochaine, le travail économique consistera à « maintenir la continuité et la stabilité de la politique macroéconomique, à poursuivre une politique financière proactive et une politique monétaire modérément souple, ainsi qu'à s'efforcer de mieux les adapter au nouveau contexte ». « Pour le moment, face aux aléas, mieux vaut continuer à consolider la base de la relance économique. Du côté financier, il est nécessaire d'optimiser la structure des dépenses financières, d'investir davantage dans l'action sociale et pour le bien-être du peuple, et de modérer les investissements gouvernementaux. En ce qui concerne la politique monétaire, la masse monétaire doit augmenter de façon appropriée, et nous devons faire bon usage des divers crédits bancaires accordés au PME », a expliqué M. Zhang.

« Il faut stimuler la dynamique interne du développement économique dans tous les secteurs », un mot d'ordre très apprécié de M. Zhang. « Augmenter les financements venus du marché est très important pour la poursuite de l'augmentation de la demande intérieure, car la croissance durable est impossible sans l'effervescence des investissements et des besoins sur le marché », a-t-il ajouté.

D'après Mei Xinyu, spécialiste du Ministère du Commerce, la politique monétaire doit être maintenue tout en devenant plus ciblée et plus souple. « Il faut suivre de près l'évolution de la situation économique tant en Chine qu'à l'étranger, bien contrôler la vitesse de croissance de la masse monétaire et du crédit, et apporter un plus soutien à de petits maillons socioéconomiques, à l'emploi, à des secteurs stratégiques émergeants, et au transfert industriel ».

Transformer le mode de développement est une tâche primordiale

« Pour cette année, le maintien de la croissance est le travail-clé, alors que pour l'an prochain, c'est la restructuration et le changement de mode de développement », a dit M. Yao Jingyuan, économiste en chef du Bureau d'Etat des statistiques.

Selon Yao, en 2009, le développement économique de la Chine a été confronté à la situation la plus difficile depuis l'entrée dans le nouveau millénaire. « Cette année, l'économie chinoise est la première à repartir, au prix de grands efforts. Face à la crise financière internationale et à en juger par la situation économique intérieure et extérieure, la transformation du mode de développement est de première urgence », a-t-il souligné.

« Le changement devra s'opérer dans trois domaines : au niveau de la production, il faudra assurer le développement conjoint des trois secteurs économiques, et notamment mettre en valeur le rôle du secteur tertiaire, afin de réduire la dépendance au secteur secondaire ; en ce qui concerne la demande, il faudra harmoniser la hausse de la consommation, des investissements et des exportations, et en particulier faire en sorte que la consommation joue un plus grand rôle dans la stimulation de la croissance, au lieu de compter seulement sur le financement et les exportations ; quant au mode de développement, il faudra mettre l'accent sur le progrès technique et la capacité d'innovation, et ne plus s'appuyer uniquement sur l'injection de ressources matérielles », a-t-il analysé.

Selon la conférence centrale sur le travail économique, diverses mesures seront prises au niveau institutionnel, notamment l'amélioration du mécanisme d'évaluation de la qualité du travail des cadres. « Auparavant, le système d'examen professionnel a seulement ciblé la contribution des cadres à l'augmentation de PIB. Maintenant, c'est la qualité de la croissance économique qui devient le premier critère. Cela va pousser les gouvernements locaux à changer le mode de développement économique de leur propre chef », a continué M. Yao.

D'après M. Wang Tongsan, chercheur à l'Académie des Sciences sociales de Chine, la question du développement de la Chine doit indiscutablement être posée. « Au regard de notre action, nous nous rendons compte de la nécessité de transformer le mode de développement économique et de restructurer l'économie nationale. Face à la situation actuelle, il nous est impossible de sortir de l'impasse en continuant à suivre l'ancien chemin », a-t-il exprimé.

Hausse de la consommation : condition sine qua non d'une croissance de la demande intérieure

Selon un communiqué publié à l'issue de la conférence, le gouvernement continuera ses efforts pour stimuler la demande intérieure, en particulier celle des consommateurs. « Il faut promouvoir graduellement l'urbanisation et optimiser la structure industrielle, afin d'accélérer la restructuration économique ».

« Permettre une hausse des salaires des citoyens à faible et moyen revenu, et réduire l'écart entre les villes et les campagnes s'avèrent nécessaire pour relancer la demande domestique. Dans notre pays, la dichotomie zone urbaine zone rurale, principal obstacle au développement, devra absolument être abolie », a indiqué Wang Tongsan.

Pour bien coordonner le développement des villes et des régions rurales, le déplacement des populations paysannes revêt une importance toute particulière. Mais son application ne doit pas se limiter aux grandes métropoles, déjà en proie à des problèmes liés à leur développement. Mieux vaut tourner son regard vers les petites et moyennes agglomérations, leur essor permettant d'absorber les populations rurales excédentaires.

Selon Mei Xinyu, élargir la demande intérieure, notamment les besoins des consommateurs chinois, n'est pas synonyme de rejet de la demande extérieure. « A cause du marasme financier, nos principaux partenaires commerciaux ont modifié leur mode de croissance, engendrant l'affaiblissement de leur demande extérieure. Malgré cela, nous devrons continuer à accroître notre volume d'exportations, afin de mieux équilibrer le développement de notre économie », a-t-il conclu.

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