Un an après l'application d'une série de mesures visant à stimuler son économie, la Chine a presque réalisé son objectif économique annuel. Après avoir connu une hausse continue du PIB de 8 % en 2009, quels sont les nouveaux défis à relever dans le développement de l'économie chinoise ? Les économistes chinois débattent vigoureusement des mesures d'appui macroéconomiques à mettre en place.

Lors du séminaire portant sur « Le développement durable de l'économie post-crise financière mondiale », des participants ont échangé leurs points de vue sur les perspectives économiques et les politiques macroéconomiques chinoises.

Li Yang : comment optimiser la structure des investissements

D'après Li Yang, vice-président de l'Académie des Sciences sociales de Chine, le réajustement de la structure économique chinoise est un dossier important et récurrent. Et cette régulation commence par l'optimisation structurelle des investissements.

M. Li Yang prend la parole lors du séminaire

Selon M.Li, la consommation et l'exportation du pays ne manifestent pas encore de signes de reprise à moyen terme. Les bas revenus des citoyens engendrent une baisse de la consommation, ce qui pose la question du réajustement du système de répartition national. La tâche s'avère ardue à court terme. Avant le redressement de l'économie mondiale, les exportations ne pourront maintenir une croissance rapide, comme ce qu'on a obtenu ces dernières années. Dans ce cas, l'élargissement des investissements constitue le meilleur outil pour stimuler l'économie.

Comment optimiser la structure des investissements ? Li Yang expose quatre solutions possibles. Premièrement, donner la priorité à la création d'emploi. Actuellement, si bon nombre d'indices économiques sont optimaux, ceux de l'emploi sont pessimistes. Le gouvernement devrait donc débloquer davantage de fonds dans les PME afin d'améliorer la situation de l'emploi.

Deuxièmement, les investissements devraient être fonction de la structure industrielle et des disparités régionales. En Chine, le stade de développement des régions n'est pas uniforme. Il s'agit donc de concevoir une planification générale tenant compte des spécificités régionales, telles que celles du Centre et du Nord-est, ainsi que l'exploitation de la région de l'Ouest.

La troisième solution consiste en une amélioration de la structure générale des investissements. Hormis les investissements gouvernementaux, il faut développer ceux du secteur privé.

Quatrièmement, il faut revoir la structure des financements, cela en soutenant les mesures favorables au développement des financements directs, et à la reconversion des dettes en actions.

Chen Dongqi : les quatre points essentiels en matière de gestion macroéconomique pour l'avenir.

Selon Chen Dongqi, directeur adjoint de l'Institut de recherche macroéconomique de la Commission nationale du développement et de la réforme, après une croissance rapide en 2009, l'économie chinoise se développera plus vite encore en 2010.

S'agissant des objectifs de gestion macroéconomique, M.Chen a présenté quatre points essentiels.

Premièrement, combiner une croissance rapide et durable avec une inflation raisonnable et équilibrée. Attacher davantage d'importance à la qualité de la croissance, ainsi qu'à la maximisation des profits microéconomiques. Cesser de sous-estimer les risques extérieurs, qui ne cessent d'augmenter, ainsi que l'inflation, menace potentielle pour l'économie chinoise.

Deuxièmement, faire face à l'augmentation des coûts. L'anticipation d'une future hausse rapide de la croissance économique mondiale tirera les prix des matériaux vers le haut. Par exemple, la hausse du prix du baril élèvera assurément le coût de la croissance économique. De plus, le protectionnisme récurrent, le développement de l'économie à faible émission de carbone et l'augmentation des prix de l'immobilier en Chine élèvera le coût de production des entreprises chinoises. Dans ce cas, il faudra appliquer une réforme du système afin d'absorber ces hausses.

Troisièmement, poursuivre les politiques destinées à stimuler l'économie. L'an prochain, la poursuite de ces politiques macroéconomiques conditionnera non seulement les politiques financières et monétaires, mais aussi les politiques plus concrètes, comme celles destinées à stimuler l'économie, à augmenter les revenus du peuple et à améliorer la consommation.