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Publié le 16/11/2009
Nous sommes en train d'« avaler » nos lacs

Feng Yongfeng 

Un lac qui souffre de la pollution et de l'eutrophisation.(kepu.net)

La 13e Conférence mondiale sur les lacs s'est tenue à Wuhan du 1er au 5 novembre. Lors de cette rencontre entre spécialistes et responsables de l'environnement, certains ont attribué la disparition graduelle des lacs chinois à la mauvaise habitude qu'ont les habitants locaux de déverser leurs ordures ménagères dans la nature.

Malgré cela, les déchets sont loin d'être les seuls responsables de cette dégradation environnementale.

En effet, la première cause de la mort des lacs est la pollution. Autrement dit, les diverses substances polluantes rejetées empoisonnent les lacs, les rendant malades et fétides.

On s'est finalement rendu compte que la pénurie d'eau était à l'origine de la disparition des lacs et que cette pénurie d'eau serait due, quant à elle, à trois causes.

La première cause est le remblayage des lacs. A Wuhan, par exemple, environ 66 % des lacs ont été remblayés. Dans la capitale du pays qui ne cesse de s'accroître pour créer un « Grand Beijing », les étendues d'eau, même les plus petites comme les étangs, deviennent de plus en plus rares. La plupart d'entre elles ont été remblayées, non pas avec de la terre, mais avec des ordures ménagères et des déchets industriels.

La zone lacustre entièrement urbanisée et gravement polluée.(xinhuanet.com)

La deuxième cause est la construction quantitative de réservoirs d'eau. En 60 ans, on a construit plus de 80 000 réservoirs dans l'ensemble du pays. Au lieu de devenir des « lacs artificiels » comme ce qu'avaient prévu les spécialistes, ces réservoirs interceptent l'eau à l'amont et conduisent au tarissement à l'aval. C'est notamment le cas du Fleuve Jaune. Quand de multiples réservoirs puisent dans un fleuve, les lacs avoisinants se réduisent et tarissent. Le système fluvial est alors abîmé. Sans l'approvisionnement du fleuve, les lacs ne peuvent que dépérir.

La troisième cause est l'urbanisation. Les villes sont devenues de véritables aspirateurs d'eau. Pour pallier la pénurie d'eau dans certaines villes, les administrateurs ont directement recours aux fleuves. Ainsi, des projets ambitieux ont été conçus pour transférer l'eau des régions riches en ressources fluviales dans les régions victimes de pénurie d'eau. Le projet titanesque du transfert des eaux sud-nord a mis à l'épreuve le fleuve Hanjiang (à Wuhan) qui devra approvisionner le fleuve Weihe (fleuve qui traverse le Shaanxi). En « urbanisant » ces eaux vivantes et libres dans la nature, les fleuves se transforment en lacs, et les lacs en vapeur d'eau. Le processus de l'appauvrissement en eau et de la disparition des lacs est enclenché.

Selon certains, la disparition des lacs serait due au changement climatique du monde. De nombreux lacs qui vivent aujourd'hui pourraient mourir demain. Malgré cela, l'impact climatique est beaucoup moins fort en comparaison avec l'effet accumulé des trois causes susmentionnées et la négligence de 1,3 milliard d'habitants. De toute façon, ni les ordures ni le changement climatique ne peuvent tuer les lacs. Le seul capable d'« avaler » ces perles bleues, c'est l'Homme !

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