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Publié le 23/10/2009
Les cinq mots clés qualifiant la nouvelle ville de Chongqing : agréable, verte, dégagée, paisible et saine

Jin Duoyou

D'après un article publié sur un blog du portail Sina.com (http://blog.sina.com.cn/minecaijing), le prix des logements constitue l'une des trois raisons qui attirent à Chongqing les Chinois désireux de mener une vie paisible. Récemment, le maire adjoint de la municipalité de Chongqing, Huang Qifan, a présagé un bel avenir pour cette ville. Selon lui, le gouvernement régional est en train de prendre des mesures pour contrôler le prix de l'immobilier, ce qui permettra aux familles ordinaires de Chongqing, composées de trois personnes, d'acheter un appartement de 90 m2 en 6 ans et demi et de faire ainsi de Chongqing une ville agréable.

C'est sans aucun doute cette surprenante initiative qui a ensorcelé presque tous les Chinois dans la mesure où, à l'heure actuelle, la plupart d'entre eux doivent travailler très dur pour devenir propriétaires d'un logement. Les habitants de Chongqing mènent une vie plus confortable, car le prix des logements est plus bas que les autres villes du même rang.

Faire de Chongqing une ville « agréable » fait partie des cinq objectifs prévus pour le développement futur de ce centre économique situé sur le cours supérieur du fleuve Yangtsé. Au mois de juillet 2008, la municipalité de Chongqing a publié un plan de développement quinquennal dans lequel a été fixé l'objectif de construire une ville réputée pour cinq qualités : agréable, verte, dégagée, paisible et saine.

Au cours de son développement historique, Chongqing est passée par plusieurs étapes. Importante ville stratégique de la politique de « Construction du troisième front » menée dans les années 1960 et 1970, elle est devenue une jeune municipalité relevant directement de l'autorité centrale avant d'être la première ville pilote de la coordination du développement des régions urbaines et rurales au niveau provincial.

La « Construction du troisième front » : accélérer la vitesse de l'industrialisation de Chongqing

« La Construction du Troisième Front » est une politique stratégique de l'histoire contemporaine de la Chine. Au début des années 1960, face à une situation internationale complexe et afin de préserver la force de la nation, le président Mao Zedong a décidé de déplacer de nombreuses industries lourdes et usines militaires vers l'intérieur des terres, au Sud-ouest et au Nord-ouest. Le gouvernement central de l'époque a alors décidé de construire, en trois ans, une base industrielle de fabrication d'armes classiques ayant pour centre Chongqing.

Selon Tang Runming, directeur de la rédaction et des recherches du Bureau des archives de Chongqing, plus de 200 sociétés et unités importantes ont été délocalisées ou installées dans cette ville. En plus des usines militaires, on trouvait des entreprises de fabrication de matières premières, d'équipements de transport, d'équipements électroniques de communication, ou bien encore d'appareils et d'instruments de mesure. La « Construction du troisième front » qui a duré plus de 10 ans (1964-1980) a exercé une profonde influence sur les différents aspects de Chongqing, tels que l'économie, l'industrie, la construction urbaine ou bien encore les communications, et a accéléré le processus de modernisation de la ville.

Une ville dont le plan économique est supervisé directement par l'État

Après 1978, la mise en application de la politique de réforme et d'ouverture a créé une nouvelle opportunité de développement économique pour le pays. Tandis que les régions côtières du Sud-est ont bénéficié d'avantages consécutifs à la réforme, l'économie de Chongqing, considérée comme le moteur économique du Sud-ouest du pays, a dû faire face à une situation difficile causée par les sujétions qu'impliquait le système politique chinois. Subordonné directement à la province du Sichuan, Chongqing ne disposait pas d'un droit de décision indépendant pour gérer ses affaires économiques.

Afin d'accentuer le rôle de moteur économique de Chongqing dans la région Sud-ouest, le gouvernement central lui a accordé, en février 1983, le droit de décision pour gérer ses affaires économiques au niveau provincial. Dès lors, la municipalité de Chongqing qui fait partie de la province du Sichuan fut directement chargée de verser ses impositions à l'État.

Suite à la mise en application de cette politique préférentielle, la situation économique de Chongqing s'est améliorée. Selon les statistiques, le PNB de Chongqing était de 117,9 milliards de yuans en 1996, soit 11 fois plus qu'en 1983. De plus, la valeur industrielle totale s'élevait à 121,6 milliards de yuans, enregistrant une hausse annuelle de 18,9 %. En treize ans, Chongqing a enregistré un montant total  d'investissements en capital fixe de 32 milliards de yuans.

La plus jeune municipalité relevant directement de l'autorité centrale

Dans les années 1990, Chongqing, ville caractérisée par l'industrie lourde et les entreprises militaires, a dû être confronté à d'importants défis. Suite à la réforme des entreprises étatiques lancée à cette période, la ville a vu apparaître des dizaines de milliers d'ouvriers chômeurs et la condition de vie des résidents s'est détériorée.

De plus, la construction du Barrage des Trois Gorges, qui impliquait le déplacement de la population vivant sur les rives du fleuve, a poussé le gouvernement central à rajuster le rôle de Chongqing. Le déplacement et le relogement de ces personnes, dont 70 % vivaient dans la zone administrive du Sichuan et 80 % habitaient dans des districts pauvres, constituaient l'une des plus importantes préoccupations de l'époque. Cependant, la distance entre Chengdu (capitale de la province du Sichuan) et le Barrage des Trois Gorges était longue, ce qui a augmenté les difficultés de gestion. Le rôle de moteur de Chongqing, qui se situe non loin de ce site, permettrait aux personnes défavorisées de cette région de sortir de la pauvreté. Dans ce contexte complexe, l'Assemblée populaire nationale a approuvé, le 14 mars 1997, l'établissement d'une ville relevant directement de l'autorité centrale à Chongqing. Ainsi, la ville de Wanxian, celle de Fuling et la zone de Qianjiang, qui faisaient partie de la province du Sichuan, ont été rattachées à la nouvelle municipalité de Chongqing.

Grâce à l'exploitation de la région économique du fleuve Yangtsé, à la construction du Barrage des Trois Gorges, au déplacement d'une partie de la population et surtout à l'exploitation de la région de l'Ouest, Chongqing s'est, une fois de plus, retrouvée au centre des stratégies nationales réalisées dans le cadre de la modernisation du pays.

Selon Meng Dongfang, vice-directeur de l'Académie des Sciences sociales de Chongqing, en plus de dix ans, 814 700 immigrants se sont installés dans cette ville, dont 139 800 sont originaires d'autres régions. Les infrastructures de la région du Barrage des Trois Gorges ont été perfectionnées. Les entreprises étatiques ont redressé la situation déficitaire. Par ailleurs, Chongqing a mis l'accent sur de nombreux secteurs-clés, tels que l'automobile, la fabrication des équipements, le traitement des matières premières ou bien encore les hautes technologies. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté est passé de 3,66 millions à 650 000.

La coordination du développement urbain et rural : facteur indispensable dans la région du Sud-ouest

En 2007, Chongqing a été désignée première ville pilote de la coordination du développement urbain et rural au niveau provincial, ce qui a apporté à cette ville une nouvelle opportunité de développement.

Chongqing est une ville classique dont la zone urbaine s'est rapidement développée, mais dont la zone rurale est restée assez pauvre. D'après le plan de réforme visant à coordonner les régions urbaines et rurales, Chongqing devrait devenir une ville centrale qui s'étendra sans cesse vers la zone rurale afin de former un espace unitaire dans lequel les délimitations entre les régions rurales et urbaines ne seront pas visibles. Après l'expansion de la ville, les villages auront petit à petit disparu, formant une agglomération de villes, à l'image des régions du delta du fleuve Yangtsé et du fleuve Zhujiang.

Huang Qifan a récemment déclaré qu'auparavant, à Chongqing, la petite région urbaine était fortement en contraste avec la grande zone rurale, alors que maintenant, cette situation s'était, d'ores et déjà, améliorée. Avant de devenir une municipalité relevant directement de l'autorité centrale, le taux d'urbanisation de Chongqing était seulement de 28 %. Désormais, ce chiffre a atteint les 50 %. D'après la planification, le nombre des citadins permanents représentera 70% de la population totale dans dix ans.

D'ici cinq ans, Chongqing lancera un énorme projet d'investissements de 2 000 milliards de yuans, soit presque cinq fois plus que le projet de 411 milliards de yuans de 2007.

Au cours de la dernière décade du mois d'avril, la municipalité de Chongqing a soumis au Conseil des Affaires d'Etat le « Programme de planification globale de la nouvelle zone des deux fleuves de Chongqing ». Ce document propose de construire à Chongqing la troisième nouvelle zone d'essai au niveau national, après celles de Pudong à Shanghai et de Binhai à Tianjin. Une fois approuvée, cette nouvelle zone à la superficie planifiée de 1 000 Km2 représenterait sans aucun doute une nouvelle opportunité de développement pour Chongqing, voire pour toute la région de l'Ouest.

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