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Publié le 18/09/2009
Mieux vaut rechercher la coopération mutuelle que de donner des coups de massue sous le couvert de « l'anti-dumping »

La Chine a déposé une plainte officielle contre les Etats-Unis auprès de l'OMC, sur l'imposition par Washington des droits de douane supplémentaires sur les pneus importés de la Chine.

Le 17 août 2009, Yao Jian, porte-parole du ministère chinois du Commerce, a déclaré qu'au cours du premier semestre de l'année, la Chine avait fait l'objet de 60 enquêtes commerciales, telles que « l'enquête anti-dumping et anti-subvention », « les mesures de protection » et « la protection spéciale ». Le nombre de procédures a enregistré une hausse de 11 % sur un an. D'après un reportage de l'agence de presse américaine Bloomberg, le nombre d'enquêtes anti-dumping lancées par l'UE contre la Chine a dépassé ceux des autres pays. Dans un article du quotidien malaisien, The Star, on pouvait également lire que, concernant la norme des émissions de gaz à effet de serre, le protectionnisme commercial des pays développés s'était intensifié.

« L'anti-dumping » n'est qu'un prétexte

Depuis la fin du mois de juillet, en trois semaines seulement, l'UE a lancé 5 procédures anti-dumping à l'encontre de la Chine. Au cours de la première moitié de l'année, l'UE a lancé successivement 2 enquêtes anti-dumping, 3 sanctions commerciales et 3 mesures anti-dumping contre la Chine. La taxe anti-dumping pour les bougies exportées par la Chine s'est élevée à 60 %. Cette affaire a eu lieu juste une semaine après la clôture du Sommet financier du G20 à Londres. Par conséquent, lutter contre le protectionnisme commercial, proclamé au sommet, est devenu un véritable mot d'ordre.

Depuis plusieurs années, l'UE n'a cessé de lancer des mesures anti-dumping contre la Chine. Les statistiques du ministère chinois du Commerce montrent que depuis sa première enquête anti-dumping contre la Chine en 1979, l'UE a lancé plus de 140 procédures anti-dumping à l'encontre de la Chine, devenant le membre de l'OMC qui a organisé le plus grand nombre d'enquêtes anti-dumping. Depuis l'impact de la crise financière internationale, ce genre d'actions continue  d'augmenter.

Les Etats-Unis n'ont pas tardé à recourir à des mesures de protection spéciale à l'encontre de la Chine. Les Etats-Unis et l'UE ont exercé à tour de rôle une pression sur le commerce extérieur chinois comme s'ils avaient convenu, ce qui était à la fois prévisible et imprévisible. Le principal prétexte évoqué n'est rien d'autre que l'imperfection de l'économie de marché de la Chine. Jusqu'à présent, l'UE n'a pas pu présenter de preuves convaincantes pour justifier l'accusation de dumping.

« Le protectionnisme commercial » est la cause interne

Eviter la concurrence grâce au protectionnisme commercial a toujours été la méthode utilisée par les pays occidentaux. D'après l'évaluation de la Banque mondiale, depuis la crise financière, sur les 89 mesures destinées à limiter le libre-échange mondial, 23 proviennent du G20. Le Wall Street Journal a précisément indiqué que « la tendance protectionniste de l'UE était de plus en plus préoccupante ». Le Figaro a, quant à lui, qualifié ces actions comme l'« avance cachée du protectionnisme ».

Poursuivre et intercepter les produits chinois n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. L'Inde est également victime de ce type de procédure. Le 3 août, la Chambre de Commerce et d'Industrie a déclaré que l'UE avait à maintes reprises pratiqué la barrière non douanière pour les secteurs indiens de l'exportation. Auparavant, la Thaïlande avait interpellé l'UE à l'OMC, car elle était mécontente de la limitation anti-dumping sur l'exportation du maïs sucré. L'UE a également imposé une taxe anti-dumping sur les chaussures exportées par le Vietnam. Certaines entreprises européennes ont également dénoncé ces « actes illégaux ». Même l'Europe et les Etats-Unis, deux grandes économies majeures, se lancent des reproches mutuels. L'UE a porté plainte contre les règlements sur l'achat des produits et des services américains, inscrit dans le plan de relance économique des Etats-Unis, mais la Maison blanche a rappelé à l'Europe de ne pas promouvoir le protectionnisme sous le couvert des droits de douane sur les émissions de gaz à effet de serre.

Plutôt que de recourir au protectionnisme commercial, l'UE devrait reconnaître le plus tôt possible à la Chine le statut d'économie de marché, tout comme l'a espéré l'Espagne, qui sera présidence tournante de l'UE l'année prochaine.

Le commerce ouvert est une réponse au problème

Pendant la dépression économique des années 1930, les politiques protectionnistes des Etats-Unis ont plongé le monde occidental, y compris l'Europe, dans une grave misère économique. L'histoire a confirmé que le protectionnisme commercial était un « poison » qui commençait par nuire aux autres avant de se nuire à lui-même. « Une minorité d'entreprises de production européennes sont parvenues à s'en sortir, mais une majorité de détaillants ont subi de lourdes pertes », a déclaré M. Gray, porte-parole de l'association des détaillants de Grande-Bretagne. Au début de l'année, le premier ministre britannique, Gordon Brown, a également déclaré que les mesures protectionnistes prises par un pays produiraient une réaction en chaîne dans les autres pays, et entraîneraient la diminution du volume commercial et la croissance du taux de chômage.

Personne ne sort gagnant du protectionnisme commercial. Le commerce ouvert et la réponse à la crise sont les principes de base de la résolution du problème. En mars dernier, les dirigeants européens ont fait la promesse de respecter l'ouverture commerciale lors du Sommet de l'UE, du Sommet de Londres et du Sommet sino-européen. L'ANASE a publié une déclaration lors de la 14e conférence au sommet, selon laquelle tous les pays doivent fermement s'opposer au protectionnisme commercial. En 2007, 1 028 économistes américains ont publié une lettre conjointe afin d'inciter le Congrès américain à abandonner tous les plans concernant l'élévation du protectionnisme commercial. « Lutter contre le protectionnisme commercial est aujourd'hui plus que jamais nécessaire », a déclaré le ministre britannique des Finances, Alistair Darling. Le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück, a quant à lui déclaré : « Nous devons nous efforcer de ne pas répéter l'histoire de la grande dépression économique. » Telle est l'attitude à adopter face à la menace de la crise financière.

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