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Publié le 07/08/2009
Le ministre chinois du Commerce signe un article dans le quotidien italien La Repubblica

 
Le ministre du Commerce Chen Deming lors de la 103e Foire de Guangzhou, la plus grande foire commerciale internationale de Chine. 

Dans cet article, le ministre chinois du Commerce assure que « le fait que la Chine s'oppose au protectionnisme n'est absolument pas une façade » et que « la Chine ne s'opposera pas au protectionnisme commercial par le protectionnisme commercial ».

Le 6 juillet 2009, Chen Deming, ministre chinois du Commerce, a publié un article dans le quotidien italien La Repubblica. Il y déclare que la Chine est un important acteur et bénéficiaire de la mondialisation économique. « Si la Chine a déclaré qu'elle s'opposait au protectionnisme, elle ne voulait absolument pas lancer un slogan ou dire une parole en l'air », a-t-il fait remarquer.

« La Chine s'oppose au protectionnisme de manière unanime dans ses déclarations et ses actions. A l'heure actuelle, le niveau général des tarifs douaniers chinois est de 9,8 %, et le taux moyen des tarifs douaniers des produits agricoles atteint 15,2 %, ce qui représente seulement un quart de la moyenne mondiale. De 2002 à 2008, la Chine a importé des marchandises de différents pays du monde pour un montant total de 4 800 milliards de dollars, ce qui représente un taux de croissance annuel de 25,1 %. La part augmentée représentait environ 9 % du volume mondial de la même période, faisant de la Chine le troisième plus grand pays importateur du monde. Fin 2008, le pays avait utilisé plus de 850 milliards de dollars de capitaux étrangers, comptait environ 280 000 entreprises à capitaux étrangers dont la plupart affichaient un bilan excédentaire. Les marques étrangères et les produits importés représentaient respectivement 70 %, 75 %, 75 % et 50 % de la part des marchés chinois de l'automobile, de la téléphonie mobile, des produits cosmétiques et des produits électroménagers, secteurs importants des biens de consommation », a écrit Chen Deming.

« Dans la lutte contre la crise financière, le gouvernement chinois a toujours respecté la stratégie ouverte de réalisation mutuelle de bénéfices et du résultat gagnant-gagnant. Il a renforcé activement et initialement la coopération économique et commerciale avec les différents pays du monde, et a défendu le système commercial multilatéral, ce qui prouve sa détermination à se placer dans le même bateau que les autres pays et à surmonter les difficultés avec eux. Dans son plan de relance économique déjà mis en application, la Chine respecte les dispositions de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en traitant sur un pied d'égalité les produits chinois et étrangers, et en offrant aux entreprises étrangères un grand nombre d'opportunités commerciales. Depuis le début de l'année, la Chine a organisé en Europe et en Amérique Latine plusieurs missions de promotion du commerce et de l'investissement, a accru l'importation et a étendu la coopération en matière d'investissement et de commerce avec les pays concernés. Par ces actions réelles, elle a affiché une position distincte contre le protectionnisme », a poursuivi le ministre Chen.

Le ministre chinois du commerce a cité un exemple en particulier. Récemment, certains médias occidentaux ont affirmé que la Chine allait favoriser, dans son plan de relance économique, « l'achat de marchandises chinoises », accusant ainsi la Chine de faire preuve de protectionnisme. « Il s'agit d'un malentendu », a-t-il expliqué.

« Récemment, certains organismes du gouvernement chinois, en vue de normaliser les actes d'achat gouvernemental, ont réitéré, en vertu de la loi sur l'achat gouvernemental, les dispositions existantes, à savoir que les achats gouvernementaux utilisant des fonds de nature budgétaire doivent concerner en priorité les produits nationaux. Cette stipulation est principalement dirigée contre certaines autorités locales qui méprisent les produits d'origine chinoise dans les achats par adjudication. Les « produits d'origine chinoise» désignent également les produits fabriqués par les entreprises à capitaux étrangers implantées, en vertu de la loi chinoise, en Chine. En réalité, un grand nombre d'investissements concernés par le plan chinois de relance économique sont des investissements sociaux ; de nombreuses entreprises étrangères bénéficient de la politique macroéconomique qui consiste à élargir la demande intérieure. Par exemple, pour accroître la consommation dans les régions rurales, le gouvernement chinois a mis en application une mesure consistant à encourager les paysans à acheter des appareils électroménagers : pour tout appareil électroménager acheté, ces derniers bénéficient d'une subvention financière. Plusieurs produits de marques à capitaux étrangers sont devenus adjudicataires, jouissant de la politique de soutien du gouvernement chinois. Il faut préciser que la Chine n'a pas encore adhéré à l'« Accord de l'OMC sur l'achat gouvernemental». Les prescriptions de l'autorité chinoise susmentionnées ne vont, par conséquent, pas à l'encontre de ses obligations internationales. Le gouvernement chinois est prêt à ouvrir davantage le marché de l'achat gouvernemental sur l'extérieur. Il espère que les membres de l'OMC adopteront une attitude souple et pragmatique, et abaisseront les prix de leurs offres, afin de créer des conditions favorables à l'adhésion le plus vite possible de la Chine à l'« Accord de l'OMC sur l'achat gouvernemental».

Chen Deming a indiqué que la Chine n'avait pas recours au protectionnisme commercial, et qu'au contraire, elle en était la plus grande victime. Il a appuyé ses propos en citant des données statistiques de l'OMC. En 2008, la Chine a fait l'objet de 73 enquêtes d'anti-dumping et de 10 enquêtes d'anti-subvention, représentant respectivement 35 % et 71 % des cas mondiaux, et faisant de la Chine le membre de l'OMC ayant subi le plus grand nombre d'enquêtes commerciales dans le monde. Rien qu'au cours des six premiers mois de 2009, la Chine a fait l'objet de 58 enquêtes d'anti-dumping, d'anti-subvention, de mesures protectionnistes et de mesures de protection spéciale, représentant un montant total de plus de 8 milliards de dollars.

« La Chine ne s'opposera pas au protectionnisme commercial par le protectionnisme commercial. Bien au contraire, nous appelons fortement les pays du monde à respecter la promesse solennelle, réitérée par leurs dirigeants, selon laquelle il faut lutter ensemble contre le protectionnisme commercial. Il ne faut pas laisser le protectionnisme commercial, inutile d'ailleurs, ralentir le processus de la reprise économique mondiale», a-t-il conclu.

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