Difficile mise en application des espaces non-fumeurs en Chine |
Une situation critique Malgré des efforts, la situation de la lutte antitabac reste critique en Chine. La production et la consommation des produits tabagiques en Chine occupent la première place dans le monde dans huit domaines : la superficie des cultures du tabac, la production du tabac, la croissance de la production du tabac, le volume de production et de vente des cigarettes, la croissance de production des cigarettes, le nombre de fumeurs, la croissance du nombre de fumeurs, et la croissance de la taxe sur le tabac. Beijing est l'une des villes chinoises les plus impliquées dans la lutte antitabac. Le premier mai 2008, les « Règlements sur l'interdiction de fumer dans des lieux publics à Beijing » ont été mis en vigueur. Ces règlements prévoient également l'interdiction de fumer sur les lieux de travail. De plus, ils confèrent aux propriétaires la responsabilité d'exécuter la loi et aux citoyens le droit de dissuader les fumeurs et de refuser d'être des fumeurs passifs. Les comportements allant à l'encontre de ces règlements seront considérés comme délictueux, et seront punis s'ils ne sont pas corrigés. Après la capitale, des villes comme Shanghai, Hangzhou, Shenyang et la province du Ningxia ont également lancé des procédures législatives en ce qui concerne l'interdiction de fumer dans les lieux publics. Le 16 juin 2009, le Centre de recherche sur la santé de Xintan a organisé à Beijing un colloque ayant pour thème l'« Accélération de la création d'un environnement sans tabac ». Ce colloque a invité des spécialistes de la santé publique à analyser les réussites et les échecs de la loi antitabac dans les lieux publics à Beijing, un an après sa mise en application. Selon eux, le plus grand problème réside dans la mise en application insatisfaisante des règlements. Le spécialiste de la santé publique, Zeng Guang, a réalisé une enquête sur les cybercafés. Cette enquête révèle que 21 % des internautes fument dans les cybercafés, et qu'aucun cybercafé n'a créé d'espace réservé aux fumeurs. De plus, peu d'exploitants déconseillent à leurs clients de fumer. En plus des cybercafés, la situation du respect des espaces non-fumeurs dans les écoles et les restaurants est assez mauvaise. Dans certaines écoles, notamment les écoles secondaires, il arrive souvent de voir des enseignants fumer dans les locaux, parfois même des élèves, et, les boutiques situées près des écoles n'hésitent pas à vendre des cigarettes aux adolescents. Un autre grand problème est l'absence de mécanisme et de professionnels chargés du contrôle de la mise en application de la loi. Qui est chargé de faire respecter l'interdiction de fumer sur les lieux de travail et dans les lieux publics ? Qui surveille ceux chargés de faire respecter la loi ? Qui demande des explications en cas d'absence de contrôle ? Comment sanctionner les personnes qui s'obstinent à fumer dans les lieux publics ? Qui sont les exécutants ? Le problème c'est qu'il n'existe pas encore de règlements qui répondent à ces questions. De plus, sans aspect contraignant, la loi et les règlements n'existent que pour la forme. Les spécialistes considèrent que les mesures obligeant à créer des espaces fumeurs ont échoué. Même si de nombreux restaurants à Beijing ont divisé leurs locaux en espace fumeurs et en espace non-fumeurs, il n'existe pas de réelle séparation entre les deux, et la zone non-fumeurs n'est en fait qu'un espace pour fumeurs passifs. Même dans les terminaux de certains aéroports modernes, la porte des espaces fumeurs reste toujours ouverte. La mauvaise volonté des fumeurs aggrave la mise en application du contrôle des espaces fumeurs. De nombreux fumeurs considèrent que fumer permet non seulement de soulager la fatigue et les ennuis, de tonifier l'esprit, de trouver l'inspiration pour écrire, mais également de se faire de nouveaux amis et de faire preuve d'élégance. Certains gouvernements locaux n'exercent qu'une action passive sur le contrôle des espaces fumeurs, car ils considèrent les produits tabagiques comme une source considérable de revenus fiscaux qui contribuent à l'augmentation du PIB. Selon les statistiques du Ministère des Finances, le secteur du tabac a réalisé 449,941 milliards de yuan de taxes et de profits en 2008, une augmentation de 15,73 % par rapport à l'année précédente. Pour que la Convention soit parfaitement appliquée en 2011, la Chine doit réaliser, d'ici les 18 prochains mois, sa promesse, à savoir faire respecter l'interdiction de fumer sur les lieux de travail, dans les lieux publics fermés et les transports en commun. Il lui reste encore un long chemin à parcourir pour surmonter cette épreuve difficile. Beijing Information |