Difficile mise en application des espaces non-fumeurs en Chine |
La Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac (Framework Convention on Tobacco Control) sera mise en application complète en 2011 en Chine. Il s'agit d'une épreuve particulièrement difficile pour la Chine, qui affronte actuellement beaucoup de problèmes et difficultés dans ce domaine. Lan Xinzhen La récente hausse de la taxe sur le tabac n'a eu aucune répercussion sur Zhou Chengli, fumeur invétéré depuis plusieurs dizaines d'années. A 63 ans, il ne peut pas se passer un seul jour de cigarettes. Au début du mois de juin, le Ministère des Finances et l'Administration nationale des Affaires fiscales ont publié une annonce sur le rajustement de la taxe sur les produits tabagiques. Cette mesure prévoit d'élever le taux d'imposition des différents chaînons de la production du tabac : de 45 % à 56 % pour les cigarettes dont le prix de la cartouche dépasse 100 yuans ; de 30 % à 36 % pour les cigarettes dont le prix de la cartouche est inférieur à 100 yuans, et de 25 % à 36 % pour les cigares. Ils ont également décidé d'ajouter une taxe sur la vente en gros de cigares, lui imposant un taux de 5 %. Cependant, cette mesure a eu très peu de répercussions sur le prix de la vente au détail des cigarettes. Ainsi, Zhou Chengli a pu continuer à acheter sa marque de cigarette préférée, Zhongnanhai, dont le prix n'a pas bougé. En effet, au cours de ces dernières années, l'Association pour la Lutte antitabac de Chine avait proposé d'élever la taxe sur le tabac, afin d'augmenter le prix des produits tabagiques. Selon elle, il s'agit d'une des manières les plus efficaces pour réduire le nombre de fumeurs, en particulier parmi les consommateurs sensibles aux prix, tels que les jeunes. Créée en 1990, cette association à but non lucratif est composée de personnes qui se consacrent bénévolement à la lutte antitabac. En raison de la faible hausse de la taxe sur le tabac qui n'a pas entraîné l'augmentation des prix des cigarettes, une grande partie de la population considère que cette mesure vise purement à augmenter les revenus fiscaux, au lieu de réduire le nombre de fumeurs. Selon Jia Kang, directeur du département des recherches scientifiques relevant du Ministère des Finances, la hausse de la taxe sur le tabac doit exercer une influence sur les consommateurs, sinon elle n'aura aucune signification. Des progrès peu sensibles Selon les documents du Ministère de la Santé et de l'Association pour la Lutte antitabac de Chine, la Chine compte plus de 350 millions de fumeurs (en moyenne une personne sur trois fume). Le nombre des jeunes fumeurs a atteint les 180 millions, et le nombre des fumeurs passifs s'élève à 540 millions. Chaque année, 5,4 millions de personnes dans le monde meurent des suites de maladies liées au tabac. Ce chiffre est d'un million en Chine, dépassant le nombre total des personnes qui décèdent du Sida, de la tuberculose, des accidents de la circulation et du suicide. Il représente 12 % du nombre total des décès en Chine. Le gouvernement chinois accorde une importance particulière à la lutte antitabac. Il soutient activement et participe aux pourparlers ainsi qu'à l'élaboration de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, précédemment citée. Le 9 janvier 2006, la Convention a été mise en vigueur en Chine, et au cours des deux dernières années, le gouvernement chinois a progressivement élargi la portée et la puissance de la lutte antitabac. Bien que l'avancée du travail sur le contrôle des espaces fumeurs ait pris du retard en Chine, la volonté de légiférer sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics est une tendance irréversible, qui a obtenu le consensus du peuple. Le gouvernement chinois a l'intention d'élaborer une loi antitabac. En effet, il n'existe pas encore de loi nationale dans ce domaine en Chine. |