Des différences notables et des points communs coexistent au sein des pays du BRIC |
Zhang Maorong, chercheur de l'Institut des Etudes économiques internationales, relevant de l'Institut des Relations internationales contemporaines de Chine Les pays du BRIC – à savoir le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine – sont, à l'heure actuelle, les quatre plus vigoureuses économies du monde. Elles jouent un rôle de plus en plus important dans l'économie mondiale. Points communs Les quatre économies possèdent des points communs. Le point commun le plus marquant est leur rapide développement économique. Répartie sur 1/4 du territoire mondial, la population totale des pays du BRIC représente 42 % de la population mondiale. Selon les statistiques, les réserves de devises étrangères des économies émergentes, y compris celles des pays du BRIC, ont continué à augmenter au cours de ces dernières années, représentant 3/4 des réserves mondiales. La Chine, l'Inde et la Russie possèdent d'importantes réserves de devises étrangères. La Chine connait depuis plus de 30 ans un développement économique prodigieux. L'économie indienne a également connu une remarquable croissance au cours de ces dix dernières années, maintenant un taux annuel compris entre 6 et 7 %. En 2007, son taux de croissance a même atteint les 8,9 %. L'investissement en Chine et en Inde se place désormais juste derrière celui des Etats-Unis. L'économie russe a également connu un développement très rapide au cours de ces huit dernières années, avec un taux de croissance annuel de son PIB de 7,8 % en moyenne. La rapide croissance de sa réserve de devises étrangères a permis à la Russie de rembourser la quasi-totalité des 200 milliards de dollars de dette extérieure, datant de l'époque des administrations soviétiques. Désormais, elle fait de nouveau partie des 10 plus grandes économies mondiales. Par rapport aux trois économies précédemment citées, l'économie brésilienne se développe à un rythme relativement plus lent. Néanmoins, son taux de croissance économique a atteint les 4,4 % en 2007. Goldman Sachs prévoit qu'en 2009 le taux de croissance de l'économie mondiale ne sera que de 0,6 %. Le taux de croissance des pays développés devrait, quant à lui, chuter à 1,2 % alors que celui des pays du BRIC devrait atteindre les 4,7 %. Les pays du BRIC représentent désormais 15 % du PIB mondial, dans la mesure où leur taux moyen de croissance économique est deux fois plus élevé que celui des Etats-Unis, tandis qu'il surpasse d'un tiers celui des pays du G7. Les pays du BRIC sont les seules économies à pouvoir augmenter la demande mondiale. Selon Goldman Sachs, le taux de croissance de la demande domestique des pays développés devrait de nouveau atteindre les 1,2 % en 2010, alors que celui des pays du BRIC s'élèvera à 7,2 %, en grande partie grâce au plan de relance de la Chine. Par conséquent, les économies du BRIC seront les moteurs de la demande mondiale de 2009 à 2011. Le PIB total des pays du BRIC représentera 20 % du PIB mondial d'ici 2010 et probablement plus de 50 % d'ici 2050. La rapide croissance économique des pays du BRIC est allée de pair avec la croissance des marchés de consommation. Les conditions de vie de la population dans les quatre pays ont beaucoup améliorées et ses besoins de consommation ont fortement augmenté. De plus en plus de riches apparaissent dans les quatre pays, déclenchant une demande croissante en produits hauts de gamme et en services financiers. Les économistes prédisent que la classe moyenne dans les pays du BRIC comptera 800 millions d'individus d'ici 2050, soit plus que les classes moyennes du Japon, de l'Europe occidentale et des Etats-Unis réunies. Dès lors, les quatre économies joueront des rôles importants dans les domaines de l'énergie, des ressources naturelles, des marchés financiers, devenant les plus grands marchés de consommation du monde. Les pays du BRIC ont dû jouer un rôle plus important sur la scène internationale lors de la crise économique, originaire des pays développés. Etant moins touchés, les pays du BRIC devraient sortir plus vite de la crise que les autres économies. Par conséquent, ils doivent faire des efforts pour pousser en avant le développement économique mondial. La crise financière constitue, en fait, une excellente opportunité pour les pays du BRIC, leur permettant de s'élever à un plus haut niveau. Par exemple, la Chine et l'Inde sont parvenues à maintenir une bonne croissance économique, devenant les forces de stabilisation de l'économie mondiale. Grâce à son plan de relance économique de 4 000 milliards de yuans (586 milliards d'US dollars), la Chine devrait être le premier pays à sortir de la crise économique, permettant ainsi à l'Asie de s'extirper de la tourmente financière. Selon les économistes, la contribution de la Chine à la croissance économique mondiale en 2009 devrait osciller entre 50 % et 70 %. Les pays du BRIC seront également confrontés à des défis communs dans la période de l'après-crise financière. Bien que la récession économique aux Etats-Unis et en Europe offre une opportunité aux marchés émergents, il est toujours difficile pour les membres du BRIC de devenir des leaders de l'économie mondiale dans la mesure où leur structure économique demeure défectueuse. Leur principale priorité est de diminuer leur dépendance vis-à-vis de l'économie américaine, cette dernière risque sérieusement d'avoir un impact sur leur capacité à sortir de la crise et sur leur prospérité future. La solution préconisée par les pays du BRIC est de stimuler la demande intérieure. La crise financière a accéléré l'ouverture des quatre économies, mais leur capacité à résister à l'impact des forces externes n'a pas, pour autant, augmenté. La Russie et le Brésil ont échoué à cet égard. La capacité de la Chine à résister à la pression est également très limitée, vu qu'il est encore en plein processus de réforme de sa politique monétaire et de son système financier. Même si la marchandisation de l'Inde a réalisé quelques progrès, la durabilité de son développement industriel ne peut être garantie, parce que son environnement d'investissement demeure insatisfaisant. Par ailleurs, de nombreux investisseurs étrangers se sont soudainement retirés des quatre pays du BRIC en raison de la crise financière, provoquant une importante chute des investissements commerciaux étrangers, des taux de croissance économique ainsi qu'une augmentation du chômage. Par conséquent, les pays du BRIC sont également confrontés aux risques d'une perte de confiance et d'un malaise social. |
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