Priorité au groupe

La culture traditionnelle chinoise, imprégnée d'humanisme, considère beaucoup l'homme. Or, on ne veut pas dire ici les individus, mais les relations humaines. Lorsque la culture traditionnelle chinoise mentionne l'homme, elle insère ce dernier dans certaines relations éthiques, la charge de certaines responsabilités éthiques dans ces relations éthiques. Ainsi, les qualités personnelles et la réalisation des valeurs personnelles sont étroitement liées par les rapports entre l'homme et autrui. Le souverain et ses sujets, le père et le fils, les époux, les frères, les amis, ces cinq types de relations humaines représentant respectivement des relations politiques, familiales et sociales, correspondent aux qualités de fidélité, de bienveillance et de justice et de bonne foi et se coordonnent mutuellement. L'homme ne vit pas pour lui-même, mais pour des relations humaines heureuses.

Parallèlement, la culture traditionnelle chinoise accorde une grande importance au traitement des relations entre le groupe et l'individu, soulignant que les intérêts du groupe sont supérieurs à ceux de l'individu. Les premiers sont publics, tandis que les seconds sont privés. Ainsi, les Chinois sentent au fond de leur cœur la responsabilité de s'intéresser aux affaires de l'État et du monde. Mencius (372 - 289 av. notre ère), Fan Zhongyan (989-1052), et Gu Yanwu (1613-1682), ont tous tenu des propos semblables. Ce concept du monde est à l'origine de la pensée culturelle des lettrés d'antan qui considéraient les affaires de l'Etat comme les leurs en surpassant le familialisme et le localisme. Cette culture idéologique situe la conscience de la responsabilité de l'individu envers autrui et le groupe et montre l'approche des valeurs qui consiste à défendre les intérêts généraux au sacrifice des intérêts individuels. Selon ce concept des valeurs, les intérêts de l'État et de la nation priment sur tout.