Zeng Peiyan à la tête du « super » think tank chinois |
Le 20 mars, dans le grand hall du China World Hotel à Beijing, une cérémonie s'est déroulée pour célébrer la fondation du Centre international des échanges économiques de Chine, un nouveau groupe de réflexion chinois. Comptant dans ses rangs une pléiade d'éminents analystes politiques et économiques, ce centre sera le plus influent dans son domaine. Des membres super influents Le Conseil d'administration du nouveau centre est dirigé par M. Zeng Peiyan, ex-vice-premier ministre du Conseil des Affaires d'Etat de Chine. A l'âge de 71 ans, Zeng a été invité à sortir de sa retraite pour tenir la barre du think tank « suprême » du pays. M. Wei Jianguo, ex-vice-ministre du Commerce, est nommé secrétaire général du centre. En plus d'un ex-vice-premier ministre et d'un ex-vice-ministre, les autres membres de ce centre ne sont pas moins illustres. M. Zheng Xinli, directeur adjoint du Bureau d'études politiques du CC du PCC, se trouve au poste de vice-président permanent du Conseil d'administration. Parmi les 8 vice-présidents exécutifs et les 10 vice-présidents, se trouvent M. Zhang Xiaoqiang, directeur adjoint de la Commission nationale pour le développement et la réforme, M. Zhang Yutai, directeur du Centre d'études du développement du Conseil des Affaires d'Etat, M. Li Yining, célèbre économiste, M. Qian Yingyi, recteur du SEM de l'Université de Qinghua (Ecole du management économique de Qinghua), M. Jiang Jiemin, P.D.G. de l'entreprise CNPC, M. Chen Yuan, président du conseil d'administration de la Banque chinoise du développement, etc. Un puissant soutien Le Centre international des échanges économiques de Chine est un organisme à but non lucratif, avec au total plus de 100 chercheurs permanents et une plate-forme d'études ouverte qui peut mobiliser encore davantage d'experts. Selon certaine source, il a été créé sous l'instruction personnelle du Premier ministre Wen Jiabao, En novembre dernier, M. Wen avait souligné l'importance d'une consultation plus large qu'auparavant dans la prise scientifique et démocratique des décisions gouvernementales, faisant lire son intention de créer un nouveau laboratoire d'idées efficace. D'après lui, l'expérience d'un petit nombre d'experts n'arrive pas à aider le gouvernement à prendre des décisions correctes surtout dans un contexte économique aussi compliqué qu'aujourd'hui. Le nouveau centre a annexé deux anciens think tanks, soit le Centre international de la coopération et le Centre de consultation sur la politique d'ouverture, rattachés tous deux à la Commission nationale pour le développement et la réforme. Une fois créé, le centre a répertorié 19 sujets d'étude pour l'année 2009, dont la possibilité d'un deuxième impact de la crise financière, la création d'un nouvel ordre financier international, la coopération économique stratégique sino-américaine, les relations sino-japonaises mutuellement bénéfiques, la coopération énergétique Chine-Russie et Chine-Asie centrale, le rôle des groupes de réflexion dans la prise de décisions gouvernementales. Le résultat du processus de l'époque Depuis la dernière décennie, l'environnement international ne cesse de se compliquer. Il est de plus en plus difficile pour les gouvernements de prendre des décisions macro-économiques. Les think tanks rencontrent un défi sans précédent. Des erreurs dans leurs analyses et prévisions sur la tendance de développement ont nuit à leur réputation. En Chine par exemple, un célèbre expert avait présagé à la fin de 2007 que le taux d'inflation de 4 % serait l'extrême limite que l'économie chinoise pouvait supporter et que la macro-économie du pays serait stable. Seulement deux mois plus tard, l'IPC mensuel s'est élevé à 8,7 %, un record depuis 10 ans. Mais six mois plus tard, la montée de l'IPC a considérablement ralenti pour revenir à 1,2 % en décembre 2008. En juillet 2008, quand le cours international du pétrole s'est élevé à 147 dollars le baril, les think tanks chinois dans le milieu des énergies ont prédit d'une seule voix que ce prix continuerait à augmenter pour atteindre 200 dollars. Cinq mois plus tard, le marché international semblait vouloir se moquer de ces experts « naïfs » avec un cours de 35 dollars le baril. Après l'explosion du raz de marée financier, le monde entier se trouve dans une situation ambiguë. L'avenir de l'économie devient incertain. En Chine, la capacité des think tanks est remise en cause. Selon le dernier dicton populaire, « quand les experts ouvrent la bouche, on ne peut s'empêcher de rire.» Lors des dernières sessions de l'APN et du Comité national de la CCPPC, ces laboratoires d'idées ont fait l'objet de critiques. Leurs erreurs ont révélé non seulement le manque de qualifications de certains groupes de réflexion, mais aussi un mode de financement problématique. Les think tanks actuels sont financés soit par certains ministères à qui ils se rattachent, soit par de grandes entreprises. De ce fait, ils ne peuvent ni dire le contraire de ce que leurs ministères de tutelle pensent; ni nuire aux intérêts de leurs mécènes, perdant ainsi leur indépendance. Pour répondre aux nouvelles exigences de la situation économique et sociale compliquée, il faut réformer le système actuel en créant un tout nouveau club d'experts semi-gouvernemental et de haut niveau. Le Centre international des échanges économiques de Chine est considéré comme le premier essai de la transition du système des groupes de réflexion chinois. Dans un tel contexte, de grands espoirs sont placés sur lui.
Beijing Information
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