Coopération historique entre les deux musées du Palais impérial |
Une même origine culturelle Lors de la cérémonie de bienvenue organisée pour accueillir la délégation continentale, Chou a déclaré qu'il s'agissait d'un premier pas dans le cadre des échanges de reliques culturelles entre les deux rives du détroit de Taiwan, et que les deux parties s'étaient mises d'accord pour faire progresser le niveau de coopération dans le respect et la confiance mutuelle, sans faire intervenir les questions de titres ou quelques problèmes juridiques que ce soit. Selon elle, la culture a le pouvoir de faire vibrer la corde sensible du public et constitue donc le meilleur moyen de communication possible. « Les reliques culturelles de la Cité interdite sont un symbole de la nation chinoise et font partie de notre héritage culturel », a déclaré Zheng à cette occasion. « Seuls les musées de Beijing et Taipei entretiennent une relation aussi proche », a-t-il ajouté. Selon Zheng, lors des soixante dernières années, certaines reliques culturelles conservées à Beijing ont fait l'objet de nombreux prêts pour être exposées à Taiwan, et des chercheurs ont maintenu de part et d'autre un étroit contact universitaire. Toutefois, les récentes visites mutuelles constituent véritablement le premier rendez-vous officiel entre les deux parties. « Ces dernières années, on a pu observer une multiplication des échanges universitaires entre les deux rives du détroit de Taiwan. Les chercheurs ont assisté de part et d'autre à des séminaires organisés par chacune des deux parties, et les deux centres de recherche du musée de Beijing ont accueilli des experts du musée de Taipei en tant que chercheurs invités à titre spécial. Les travaux universitaires réalisés par chacun des deux musées ont en outre été publiés des deux côtés », a déclaré Zheng lors d'une interview accordée au quotidien de Beijing China culture daily newspaper. Il a par ailleurs expliqué que le Musée du Palais impérial de Beijing était en train de réaliser une encyclopédie sur la Cité interdite, mais qu'il leur manquait des informations sur les reliques conservées à Taipei. « Sans ces éléments, le livre sera incomplet », a-t-il expliqué, ajoutant que les recherches universitaires menées conjointement étaient un aspect important de la coopération et des échanges se déroulant entre les deux rives du détroit. « Bien que je me sois déjà rendu au musée de Taipei, à l'instar de nombreux membres du personnel de notre musée, la plupart de ces visites ne répondaient à aucune invitation du musée de Taipei. Nous n'avons pour l'instant jamais organisé d'exposition conjointe », a déclaré Zheng. « L'origine des pièces des deux musées est la même, elles se complètent mutuellement », observe Zheng. Il a notamment cité l'exemple de quelques reliques telles qu'un ensemble de livres dont les volumes sont répartis de part et d'autre. Le rapprochement entre les deux parties apparaît en cela incontournable et la coopération bilatérale permettra d'offrir au peuple chinois un musée du palais impérial présentant des collections complètes. Zheng a également loué les efforts de préservation déployés par le musée de Taipei. « Certaines méthodes de préservation des reliques utilisées par le musée de Taipei sont meilleures que celles employées au sein du musée de Beijing. De plus, d'autres aspects, par exemple l'offre de services, doivent être étudiés par le musée de Beijing », a-t-il ajouté. « Les visites concernant l'échange de reliques culturelles interviennent alors que le climat général des relations bilatérales s'est grandement amélioré, avec l'établissement de “trois liens directs” entre Taiwan et la partie continentale ainsi que les visites des Chinois continentaux sur l'île », écrit Yin Maoxiang, chercheur au sein de l'Institut des études de Taiwan de l'Académie chinoise des sciences sociales, implanté à Beijing, dans son article publié sur le site Internet officiel de l'académie. Il a également observé que les visites réciproques et les nombreux champs de coopération existant entre les deux musées favorisaient la diffusion de la culture traditionnelle chinoise et permettraient un renforcement de l'identité nationale des populations de part et d'autre du détroit. « Les reliques abritées par les deux musées ont une seule et même origine qui est la Cité interdite, et constituent donc toutes à ce titre des trésors de la culture traditionnelle de la nation chinoise », écrit-il encore. « Les collections conservées dans les deux musées ne sont pas seulement des reliques culturelles, elles incarnent les origines les plus profondes de la culture, de l'art et de la philosophie de la Chine, poursuit-il, la valeur culturelle et historique de ces reliques appartient à la nation chinoise dans son ensemble et révèle l'étroite relation affective existant entre les populations vivant sur les deux rives du détroit de Taiwan ». Il a par ailleurs ajouté qu'il était très sage de la part des deux musées de mettre de côté les disputes historiques pour mettre l'accent sur les liens traditionnels et historiques existant entre les reliques, qui représentent à leur tour une part importante des échanges culturels entre les deux parties. « Dans le passé, les contacts bilatéraux se résumaient essentiellement à une communication dans les domaines de l'économie et du commerce, tandis que les échanges culturels demeuraient relativement faibles», a-t-il remarqué, non sans ajouter que cette évolution pourrait permettre de changer tout cela.
Beijing Information
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