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Publié le 07/04/2009
La lutte contre la cigarette ne fait pas un tabac en Chine

La proportion de fumeurs chez le personnel médical masculin en Chine est 20 fois plus élevée que celle observée aux Etats-Unis. Le message « Le tabac nuit à la santé » sur les emballages de cigarettes destinées au marché intérieur est beaucoup moins visible que sur celles des cartouches destinées à l'exportation.

Inviter à fumer est une culture bien enracinée en Chine... Tous ces facteurs négatifs ralentissent la Chine dans sa lutte contre le tabac.

La Chine a rejoint en 2005 la Convention–cadre pour la lutte contre le tabac de l'OMS, qui a pris effet l'année suivante dans le pays, plus grand producteur mondial de tabac et qui abrite le plus grand nombre de fumeurs au monde.

« La Convention nous impose une interdiction totale de fumer dans tous les lieux publics dès 2011. Mais la distance qui sépare notre objectif de la réalité est encore longue. Le temps nous presse », a exprimé Monsieur Wang Longde, président de l'Association chinoise de la médecine préventive.

La Convention interdit toutes formes de publicité et de promotion du tabac ainsi que l'utilisation des marques de cigarettes comme sponsor, qui, hélas, foisonnent dans les médias chinois.

Puissance du tabac.(E-siècle)

Fumer peut causer des maladies cardio-vasculaires, stomatologiques, pulmonaires et respiratoires. Malgré ces conséquences dramatiques, la lutte contre le tabac progresse lentement en Chine. Lors de la 3e Conférence de la Convention–cadre pour la lutte contre le tabac de l'OMS tenue à Durban en Afrique du sud en 2008, le « prix de la cheminée » a été décerné à la Chine.

Profitant de la dernière session de la XIe APN, des délégués pionniers dans la lutte contre le tabac ont appelé à l'accélération du travail législatif dans le domaine, en élaborant le plus tôt possible la « Loi relative à la prévention contre les nuisances du tabac », la « Loi de l'interdiction du tabac dans les lieux publics » et les « Règlements concernant l'interdiction de l'achat de tabac avec l'argent public ». Même si ces lois existaient, leur effet serait bien limité à court terme. Il faudrait attendre 20 à 30 ans pour observer une chute évidente du nombre des fumeurs. Certains proposent même d'imprimer des images d'avertissement choquantes sur l'emballage des paquets de cigarettes, telles que celles de squelettes, de poumons cancéreux ou de langues suppurantes.

Malgré ces propositions radicales, l'on assiste à une réelle levée de boucliers contre ces propositions. Certains fonctionnaires considèrent le secteur du tabac comme un pilier économique et s'opposent à élever le taux d'imposition sur ce produit sous prétexte de la perte des revenus locaux. Mais selon des enquêtes compétentes, la levée de l'impôt sur le tabac ne peut ébranler les finances locales, son seul effet serait de faire diminuer le nombre des fumeurs.

 

En plus, à ceci s'ajoute une coutume traditionnelle qui veut que « inviter à fumer » est un geste amical, et la méconnaissance des ravages du tabac. Selon une enquête menée par le Bureau national du contrôle du tabac, 70% des fumeurs chinois ne connaissent pas les dégâts causés par le tabac. Aucun d'entre eux n'a l'intention de se débarrasser du tabac. Tous trouvent que les cigarettes constituent un cadeau de choix.

Récemment, le ministre chinois de la Santé M. Chen Zhu, a reconnu la complexité de la situation. Pour réaliser les objectifs du contrôle du tabac en Chine, il faut réunir les efforts de toutes les parties dont les milieux législatifs, administratifs, économiques et médiatiques.

Selon des experts, le double statut de la Régie du Tabac forme un obstacle au contrôle du tabac en Chine. Son statut administratif lui confie le rôle de dirigeant de la lutte contre le tabac tandis que son statut commercial lui demande de protéger les intérêts des producteurs de tabac. Ce paradoxe a poussé la Régie du Tabac dans un dilemme.

En 2008, le Centre chinois pour la prévention et le contrôle des maladies, l'Hôpital Xiehe de Pékin ainsi que l' Ecole Bloomberg pour la santé publique attachée à l'Université Johns Hopkins ont lancé conjointement une enquête intitulée « Vers une Chine sans tabac ». Les sondages montrent que la proportion de fumeurs chez le personnel médical masculin en Chine est entre 45% et 55%, tandis que ce chiffre n'est que 3% aux Etats-Unis, et 6% en Grande Bretagne.

« En Chine, on ne peut espérer que les médecins jouent un rôle d'exemple dans la lutte contre le tabac », a dit M. Wang Longde, très déçu.

« En dépit des difficultés, nous avons quand même obtenu des progrès. Des actions ont été lancées pour renverser graduellement la tendance », a constaté avec optimisme M. Ma Li, directeur du Centre chinois des recherches sur la démographie et le développement.

Le 1er mars, avec l'aval des ministères chinois de la Santé et de l'Education, dix associations du personnel de la santé, dix écoles supérieures de sciences médicales ainsi que les hôpitaux rattachées à elles ont initié une action sans tabac chez le personnel médical. Plus de 300 000 personnes ont été concernées, tous promettent de se charger d'aider les patients à renoncer au tabac.

Dans certaines régions, on encourage les tabaculteurs à trouver des produits de remplacement. La culture des fruits et l'élevage qui sont plus rentables que la culture des céréales semblent être un bon choix.

A Pékin, le règlement portant sur l'interdiction du tabac dans les lieux publics a déjà été adopté. Ce règlement est aussi entré dans le processus législatif à Shanghai et à Hangzhou.

 

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