Le patriote chinois qui a été l'enchérisseur des reliques s'oppose à leur vente |
Le mystérieux acheteur des deux bronzes chinois qui ont été mis aux enchères à la maison de ventes Christie's à Paris la semaine dernière a révélé lundi 2 mars son identité. Il s'agit d'un patriote qui est collectionneur d'art et qui voulait empêcher la vente. Cai Mingchao, 44 ans, a déclaré lors d'une conférence de presse à Beijing qu'il ne paiera pas pour les reliques, et qu'il a fait une fausse offre pour protester contre la vente de reliques chinoises pillées. Les deux bronzes, la tête de lapin et de rat ont été vendus aux enchères pour 14 millions d'euros (20 millions de dollars) chacune à un enchérisseur anonyme au cours de la vente de la collection d'art du styliste français Yves Saint Laurent. M. Cai, qui est également conseiller pour le Fonds du patrimoine national de Chine, voulait récupérer les trésors pillés. "Ce que je veux souligner, c'est que l'argent ne sera pas payé", a-t-il déclaré. Il s'agit des reliques dérobées en 1860 à l'ancien Palais d'été de Beijing. Ce palais a été brûlé après le sac de la coalition anglo-française lors de la Deuxième guerre de l'opium. Il a ajouté qu'il avait agi par patriotisme: "Je crois que tout Chinois aurait agi ainsi dans cette situation. Je n'ai fait qu'agir en fonction de mes responsabilités... C'est une opportunité que j'ai saisi", a-t-il dit. Niu Xianfeng, directeur adjoint du Fonds a décrit M. Cai comme "un citoyen exceptionnel" à la conférence de presse. "C'est une méthode extraordinaire prise dans une situation extraordinaire, qui a réussi à arrêter la vente aux enchères", a dit M. Niu. M. Cai, qui dirige une maison de ventes aux enchères dans la province du Fujian, est mieux connu pour sa passion pour la collecte des pièces antiques qui ont été témoins des grands événements de l'histoire chinoise. En 2006, M. Cai avait fait la une des médias chinois en payant une somme record de 116,6 millions de dollars hongkongais pour un bronze bouddhiste qui datait de la dynastie des Ming (1368-1644) et qui a été mis aux enchères par la maison de vente Sotheby's à Hong Kong, un choc pour les spécialistes de l'art et les connaisseurs. "Ces achats concernent autant le patriotisme que l'amour de l'art", a dit M. Cai en 2007. "Nous voulons seulement que ces trésors chinois reviennent au pays". C'est la réputation de M. Cai qui lui a permis de s'inscrire pour la vente le jour où les bronzes étaient mis aux enchères. D'après le règlement les acheteurs doivent le faire quelques jours avant la vente. |