Le 20 octobre 2008, l'Administration d'Etat des Céréales a déclenché, de concert avec les services concernés, un premier projet d'achat et de stockage provisoire de 16,5 millions de tonnes de céréales. Le 1er décembre, un deuxième projet relatif à 14 millions de tonnes de céréales fut dévoilé. L'Administration d'Etat des Céréales exige de la part des services régionaux afférents d'adopter des mesures actives et d'augmenter le nombre de sites d'achats, pour faciliter la vente des céréales par les ruraux.

En tout état de choses, l'issue à ce problème complexe n'a pas encore été totalement trouvée. « Aujourd'hui, les entrepôts de région sont déjà pleins et ne pourront accueillir davantage de céréales vendues par la population rurale », a reconnu l'agriculteur Yang. « En outre, vu que le prix protégé d'Etat est inférieur au prix souhaité par les paysans, bon nombre de gens rechignent à céder leur production aux services d'Etat. »

Le maïs fait partie des ressources agricoles pour l'alimentation humaine et pour les fourrages animaliers. Depuis le deuxième semestre de 2007 où le cours international des céréales monte en flèche, la Chine a cessé d'autoriser une extension massive des industries de transformation du maïs pour assurer l'approvisionnement en céréales. Parallèlement, certaines entreprises préalablement créées sont également plus ou moins touchées, ce qui provoque un effondrement de la demande du maïs. De plus, dès le début du deuxième semestre de 2008, en raison de l'écroulement des prix des produits porcins et des retombées du scandale de la mélamine sur le secteur laitier, la demande en produits fourragers diminue, ce qui restreint davantage les débouchés de vente du maïs.

Hormis le maïs, la vente du riz et du soja fait aussi chou blanc, le cours du soja frôle désormais dangereusement le coût de ce germe pour les agriculteurs.

Les céréales sont des produits dont la conjoncture sur le marché touche la stabilité sociale. Si l'achat des céréales et les intérêts des agriculteurs ne sont pas protégés, ceux-ci pourraient continuer à manger leur pain noir, d'autant plus que l'influence de la crise financière internationale sur l'économie réelle persiste.

C'est pourquoi, les facteurs qui œuvrent à la chute des prix des céréales subsistent.

Le 24 janvier 2009, la Commission nationale pour le développement et la réforme a annoncé que la politique du prix protégé pour l'achat des produits dans les principales rizicoles serait poursuivie, et que le prix d'achat minimum pour 50 kg de riz connaîtrait une hausse de 13 yuans par rapport à celui de l'année dernière. Cette revalorisation est la plus importante depuis le début de cette politique en 2004.

Selon Chen Xiwen, le gouvernement chinois attache une haute importance au maintien de niveaux rationnels de prix pour les produits agricoles en proposant successivement des mesures effectives.

« Le gouvernement renforcera davantage les divers subsides directs à l'agriculture, afin de réduire le coût de production », a présenté M. Chen. « Actuellement les subsides accordés aux paysans sont principalement utilisés dans quatre domaines : subsides à la plantation de céréales, à l'achat de semences de bonne qualité, à l'achat d'outils et de machines agricoles, et à la réduction des prix des moyens de production. Les subventions qui s'élevaient à 102,9 milliards de yuans en 2008, atteindront 120 milliards de yuans cette année. »

« Le gouvernement continuera de revaloriser le niveau des prix protégés. Pour le moment, on prévoit d'augmenter de 0,22 yuans par kg le prix d'achat minimum, ce qui causera une augmentation de 110 milliards de yuans des dépenses gouvernementales en la matière », a-t-il révélé. « Le gouvernement travaille à la stabilité du prix des produits agricoles. Le rôle du prix d'achat minimum est justement d'éviter la baisse excessive du prix du marché. »

« La Chine améliora la capacité de stockage des céréales par le gouvernement. Si les céréales abondent sur le marché, le prix baissera selon la règle de l'offre et de la demande, et le gouvernement adoptera des mesures pour augmenter le stockage. Par ailleurs, le gouvernement encourage les établissements commerciaux et les entreprises de l'industrie de transformation céréalière à augmenter leur stockage », a-t-il ajouté.

D'après lui, le gouvernement rajustera rationnellement l'import-export des céréales. « Vu la situation actuelle, l'approvisionnement des céréales est abondant à l'intérieur du pays. Ainsi la Chine peut augmenter l'exportation de certaines céréales à un prix rationnel, dans le but de garantir la sécurité céréalière mondiale et l'équilibre entre l'offre et la demande des céréales à l'intérieur du pays », a indiqué le haut responsable.

« Si la situation n'est pas résolue, je pourrais placer une partie de mes terres en jachère », a exprimé Yang Yumin, qui n'a pas encore tranché sur ce point. « En raison de la sécheresse qui sévit dans beaucoup de régions, le volume de production des céréales devrait diminuer cette année, ce qui pourrait provoquer une hausse du prix des céréales et une vague de retour des intermédiaires agricoles dans notre village », a-t-il expliqué.

Beijing Information