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Publié le 13/02/2009
A double tranchant : les additifs alimentaires dans l'agroalimentaire

------Idées reçues sur les composants alimentaires

Compte tenu de l'usage irrationnel des additifs alimentaires par certains producteurs, bon nombre de consommateurs sont très sensibles aux composants de leurs nourritures. L'abus d'adjuvant nuit non seulement à la santé du peuple, mais ternit fortement l'image des colorants et conservateurs.

Feng Jianhua

Ces dernières années, une série d'évènements liés à la sécurité alimentaire ponctuent l'actualité chinoise, dont le lait contaminé à la mélamine et les produits contenant du colorant rouge Sudan I, qui ont mobilisé l'attention de l'ensemble de la population.

Cependant, Wang Zhutian, directeur adjoint du Bureau du centre de contrôle et de prévention des maladies et de la sécurité alimentaire de Chine, indique que les additifs alimentaires servent de boucs émissaires. En effet, la mélamine et le Sudan I sont explicitement interdits en tant que compléments et colorants alimentaires.

« Dès l'apparition de certains scandales, on assiste toujours à une levée de boucliers contre les additifs alimentaires, ceux-ci jouent par contre un rôle indispensable dans notre vie quotidienne », a montré M.Wang. « En leur absence, plus de biscuits et de nouilles instantanées dans les rayonnages des magasins ; sans les pigments, les bonbons auraient une couleur terne. »

« Ils sont omniprésents dans nos repas au quotidien », a exprimé Ji Heli, professeur en technologie des arômes en fragrance à l'Institut des technologies de Shanghai. « Par exemple, pour la production d'un pain, on utilisera peut-être des dizaines de colorants ou rehausseurs de goût. On consomme 80 à 90 sortes d'additifs alimentaires en moyenne par jour. »

Vague de prise de conscience chez les consommateurs

Ces produits firent leur entrée sur la table des Chinois au début des années 1980. Leur première application dans l'industrie agroalimentaire chinoise portait sur le rehaussage du goût, de la couleur et de la structure diététique des aliments, ceux-ci jouaient souvent le rôle d'agent conservateur. Au gré des avancées socioéconomiques, certains additifs tels que la vitamine C, les minéraux et acides aminés améliorèrent la qualité nutritive et salutaire des aliments.

« La considération relative à la sécurité alimentaire s'approfondit progressivement et il est tout à fait salutaire que la population s'interroge sur les répercussions des additifs sur la santé. La première préoccupation portait sur la contamination éventuelle par des polluants traditionnels tels que les pesticides et métaux lourds, avant de cibler les sources de pollution biologique. Finalement, la sécurité des additifs alimentaires est devenue un souci commun. Cela manifeste que le peuple est mieux sensibilisé aux questions de santé », a remarqué Wang Zhutian.

« Par rapport à la Chine, les pays développés possèdent un niveau de vie plus élevé, une industrie agroalimentaire plus avancée, et une plus large gamme d'additifs alimentaires », a présenté Qi Qingzhong, secrétaire général de l'Association des additifs et des ingrédients alimentaires de Chine. « A quoi bon se ronger les sangs pour l'usage des additifs en conformité avec les normes nationales ? Au contraire, certains adjuvants garantissent même la sécurité alimentaire. »

D'après Wang Zhutian, environ 2 000 colorants, conservateurs et rehausseurs de goût ont obtenu en Chine l'autorisation des services sanitaires d'Etat, dont la moitié sont des arômes. Dans bon nombre de pays, les arômes n'entrent pas dans la même législation que les additifs alimentaires. En fait, hormis les arômes, la Chine n'autorise que l'emploi de 300 additifs ayant 22 fonctions. Rétrospectivement, on prend conscience que cette proportion reste peu élevée en comparaison avec d'autres pays. On compte notamment à peu près 4 000 additifs alimentaires autorisés aux Etats-Unis.

Avec l'essor de l'industrie agroalimentaire, un grand marché s'est formé en Chine autour des additifs alimentaires, réalisant en 2007 un volume de production de 5,24 millions de tonnes et un chiffre d'affaires de 52,9 milliards de yuans (6,006 milliards d'euros).

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