Regard sur la politique diplomatique du gouvernement Obama envers la Chine |
Quatre thèmes dignes de vigilance Premièrement, les problèmes économiques et commerciaux. A l'heure actuelle, l'environnement économique des deux pays affronte bon nombre d'épreuves : M. Obama sera chargé de redresser l'économie, de stimuler le marché de l'emploi et d'améliorer les moyens d'existence du peuple ; la Chine est préoccupée par l'emploi des étudiants sortants, le retour des travailleurs migrants vers leur ville natale, la stimulation de l'économie et l'élargissement des besoins intérieurs. Le fait que la préoccupation se penche sur les problèmes intérieurs de chacun des deux pays influera inévitablement le commerce bilatéral, contraignant dans une certaine mesure leur flexibilité politique respective. L'équipe Obama présente à la Chine une liste de requêtes, parmi lesquelles l'achat de davantage des dettes nationales du Trésor américain, l'augmentation de la contribution au Fonds monétaire international (FMI), et le renforcement de la coordination des deux pays sur le plan de la réforme du système financier. En vertu de sa situation économique et politique actuelle, il n'est pas réaliste que la Chine puisse satisfaire à toutes les requêtes de son interlocuteur, ce qui influera plus ou moins sur l'attitude envers la Chine de l'équipe Obama. Récemment, les Etats-Unis ont eu maille à partir avec la Chine au sujet de la revalorisation du RMB, ce qui a profondément révélé l'attitude américaine. Le Parti démocrate représente les intérêts des cols bleus, des plus démunis, ainsi que ceux des ouvriers de l'industrie manufacturière et des hautes technologies, etc., dont les intérêts sont fragilisés ou ne sont pas bien protégés dans le commerce avec la Chine. Déçus par le dialogue économique stratégique lancé par Henry Paulson qui selon eux n'a pas exercé une vraie pression sur la Chine, et insatisfaits par le parti pris de la préservation des intérêts des grands empires financiers et des pontes du capitalisme mondial du gouvernement Bush, ceux-ci imposeront davantage de pression à leur nouveau président. Hormis le taux de change du RMB, la sécurité alimentaire, la protection de la propriété intellectuelle sur le plan international, l'ouverture du marché financier, la délocalisation des industries, le problème du traitement des travailleurs chinois seront une partie des thèmes brandis par le Parti démocrate, parce que par là, ce dernier pourrait non seulement satisfaire des « combattants des doits de l'homme », mais aussi dévaloriser la compétitivité des produits chinois et s'impliquer dans les affaires de la Chine sur le plan de la stabilité sociale et politique. Deuxièmement, les problèmes diplomatiques. Les efforts en matière diplomatique sont également une mission urgente pour le gouvernement Obama, tout comme le redressement de l'économie. Le retrait des troupes en Irak et l'augmentation du contingent militaire en Afghanistan sont certaines affaires des plus pressantes ; le raffermissement des relations Etats-Unis-UE et américano-russes seront des décisions stratégiques ; la question de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et de l'Iran constitue une condition préalable importante. En apparence, le fer de lance de ces problèmes n'est pas dirigé contre la Chine, mais les Etats-Unis espèrent toujours que la Chine puisse jouer un rôle « constructif » pour être digne d'« un grand pays responsable ». La possibilité et l'ampleur avec laquelle la Chine pourrait partager les risques et les fardeaux diplomatiques que le gouvernement Obama pourrait subir lors de son redressement de l'économie, seront dans une certaine mesure des facteurs importants pour le gouvernement Obama dans l'élaboration de ses politiques des relations américano-chinoises à long terme. Selon ces considérations, le gouvernement Obama poserait certainement de nouvelles requêtes à la Chine. Par exemple, pour le problème de l'Afghanistan, il est possible que le gouvernement Obama espère que la Chine puisse envoyer des troupes ou offrir une aide financière ; sur le problème du Pakistan, il espère que la Chine puisse déployer un rôle clé, voire agir en médiateur du conflit du Cachemire. Cependant, cela ne signifie pas qu'il relâchera ses critiques contre la Chine sur le problème des « pays délicats » comme le Soudan, le Zimbabwe et la Birmanie. Ainsi, il est manifeste que l'on ne puisse être que très peu optimiste des relations sino-américaines sur ce volet. Troisièmement, la question du Tibet et de Taiwan. Le Parti démocrate porte toujours une grande attention à la question du Tibet. Relativement, le risque du problème de Taiwan a plus ou moins diminué, mais cela résulte notamment de l'essor des relations entre les deux rives du détroit de Taiwan, au lieu de la dégradation des relations entre les Etats-Unis et Taiwan. En fait, l'attitude des Etats-Unis sur des problèmes, tels que la vente des armes à Taiwan et le soutien de l'adhésion de Taiwan à des organisations internationales, reste inchangée. En cas de traitement non approprié ou du manque de compréhension entre les deux pays sur les questions du Tibet et de Taiwan, le choc apporté aux relations sino-américaines sera non négligeable. Quatrièmement, terminons sur le problème relatif aux droits de l'homme et sur l'idéologie. Le problème sur l'idéologie qui semble faire figure de parent pauvre, se manifeste au contraire seulement sous des formes un peu différentes. Ayant l'intention de rétablir la position dominante et l'image internationale des Etats-Unis, M. Obama essaiera par tous les moyens possibles de sauvegarder le système, le modèle et la voie de développement américaine. Malgré les soucis intérieurs et les difficultés extérieures, les Etats-Unis renforcent davantage leur volonté de s'en tenir à leurs propres valeurs fondamentales. Dans ce cas-là, les conflits potentiels entre les deux pays en cette matière pourraient ne pas diminuer. (Traduit par Wang Wenjie)
Beijing Information |