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Publié le 21/01/2009
Regard sur la politique diplomatique du gouvernement Obama envers la Chine

Bien que des nuances soient inévitables après l'investiture de Barack Obama, le cadre général des relations sino-américaines ne devrait pas changer.

Yuan Peng (Directeur du département des Etudes américaines de l'Institut de recherche des relations internationales modernes de Chine)

Depuis l'établissement des liens diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis, les relations sino-américaines sont presque unanimement reconnues pour leurs remous et leur instabilité. De Ronald Wilson Reagan, George H. W. Bush, à Bill Clinton, George. W. Bush, les relations sino-américaines ballottaient toujours avec l'apparition du nouveau président américain. Cependant, à l'aune de la dernière campagne présidentielle, des signes révèlent quelques particularités : les relations sino-américaines ne sont plus un sujet brûlant, ni la principale préoccupation. En outre, presque la totalité des candidats prennent en considération l'importance des relations américano-chinoises et la nécessité de la stabilité des relations avec la Chine. Sur ce point, la plupart des analystes se retrouvent sur l'idée que le cadre général des relations sino-américaines ne devrait pas connaître de changements radicaux.

Quatre facteurs de stabilité pour l'environnement général

Premièrement, trois décennies suite à la normalisation des relations diplomatiques, les relations sino-américaines bénéficient déjà d'un certain socle qui semble indestructible. Le positionnement stratégique des relations entre les deux pays a en quelque sorte évolué du rôle « ni ami ni ennemi » à celui de « partenaires constructifs » et d'« intérêts partagés » ; leur relations politiques sont devenues complètes et profondes, non plus sur le modèle « intergouvernemental » ; leurs relations commerciales ont témoigné d'un véritable appui réciproque, l'envergure annuelle du commerce atteignant aujourd'hui 350 milliards de dollars ; leur coopération relative à sécurité militaire restent encore en phase de tâtonnement, par le biais des discussions sur des problèmes d'importance tels que le problème nucléaire dans la péninsule coréenne et en Iran, ainsi que la lutte contre le terrorisme et l'« indépendance de Taiwan ». En somme, les relations sino-américaines sont stables et mûres dans l'ensemble.

Deuxièmement, le cadre et l'orientation générale de la politique liée à la Chine du gouvernement Bush sont généralement approuvés par les deux partis américains. Les critiques du parti démocrate et de l'équipe Obama se centrent principalement sur la lutte contre le terrorisme, la guerre en Irak, et la politique étrangère liée à la Russie et l'Union européenne. Rares sont les avis divergents quant à la politique du gouvernement Bush pour la région Asie-Pacifique, en particulier celle à l'intention de la Chine. Au regard des cercles de réflexion formés par Barack Obama dans les domaines de la sécurité et de l'économie, les premières politiques du nouveau gouvernement devraient mettre l'accent sur les sujets suivants : revigorer l'économie, s'occuper des épineux problèmes en Irak, prendre à bras le corps les sujets de l'Afghanistan et du Pakistan, restaurer les relations entre les Etats-Unis et l'UE, rétablir les relations Etats-Unis-Russie… La politique envers la Chine ne figure plus sur l'ordre des priorités.

Troisièmement, l'« attitude envers la Chine » du camp Obama semble rationnelle et pragmatique. Barack Obama, Joe Biden et Hillary Clinton ne semblent pas faire preuve d'extrémisme envers la Chine. En plus, dans son équipe de travail chargé de l'Asie subsistent de nombreux sinologues, et la plupart d'entre eux sont objectifs et réalistes.

Quatrièmement, les relations sino-américaines maintiennent dans tous les cas un grand élan de développement. Dans le domaine financier, les Etats-Unis accueillent l'investissement des capitaux, la coopération stratégique et l'harmonisation politique de la part de Chine, et la Chine espère que les Etats-Unis peuvent maintenir la stabilité, surmonter les difficultés et éviter de pratiquer le protectionnisme commercial. Les occasions de coopérer sont nombreuses et de grande envergure ; sur le plan de la sécurité, Obama fait face à un enchevêtrement de complications, celui-ci espère collaborer à la résolution de bon nombre de sujets brûlants ; en matière des sujets de discussion mondiaux, tels que le changement climatique, la préservation de l'énergie et la lutte contre le Sida, les deux pays bénéficient d'un vaste espace de collaboration. Par ailleurs, la coopération sino-américaine sera vivement appréciée par la communauté internationale.

Autre phénomène remarquable : après la Guerre froide, presque tous les nouveaux présidents américains montraient, dès leur investiture, une attitude intransigeante envers la Chine, mais revenaient un ou deux ans plus tard à la raison et au pragmatisme, rempli d'une attitude positive pour développer les relations entre les deux pays. Mais cette fois-ci, l'équipe Obama semble faire preuve d'une attitude relativement positive. En outre, les cercles stratégiques et l'opinion publique américaine démontrent un comportement inhabituel visant à consolider les relations sino-américaines, ce qui renforce l'optimisme de bon nombre de gens à ce sujet.

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