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Publié le 14/01/2009
Bilan des relations sino-européennes en 2008

Les relations sino-européennes font partie des relations bilatérales internationales les plus importantes. Alors que le monde devient de plus en plus complexe et diversifié, que celui-ci est confronté à de nombreux défis, l'évolution des relations sino-européennes possède une grande importance sur le plan international. Comment se caractérisent les relations sino-européennes en 2008 ? Comment évolueront-elles à l'avenir ? Feng Zhongping, directeur de la section des Etudes européennes de l'Institut chinois des relations internationales contemporaines, a accordé un entretien à un journaliste de l'agence de presse Xinhua pour aborder ce sujet.

Agence de presse Xinhua : Les relations sino-européennes sont très importantes. Au mois d'octobre 2008, lors de sa rencontre avec M. Barosso, président de la Commission européenne, le président Hu Jintao a déclaré ses souhaits de renforcer la communication et la coordination avec l'UE, afin de faire face ensemble à la crise financière mondiale et de maintenir la stabilité du marché financier international. D'après vous, comment renforcer la coopération dans le cadre de cette lutte contre la crise économique ?

Feng Zhongping : Dans le passé, il n'existait pas autant de différends entre la Chine et l'Union européenne. Ces problèmes sont apparus tandis que les relations sino-européennes se renforçaient ces dernières années, ce qui a imprimé une tendance principale à l'évolution des relations des deux parties. Les raisons qui expliquent le renforcement des relations bilatérales sont les suivantes : Premièrement, la Chine a vu son rôle s'accroître sur la scène internationale et l'UE a souhaité établir un partenariat privilégié avec la Chine. Deuxièmement, l'UE a tâché de déployer ses initiatives sur d'autres sujets internationaux, affichant le désir de jouer un rôle plus important. C'est pourquoi, la coopération sino-européenne qui avait autrefois principalement trait à l'économie et au commerce, s'étend désormais à d'autres domaines d'envergure mondiale.

La coopération financière traduit la nouvelle donne et la tendance de l'évolution des relations sino-européennes. A mon avis, le raffermissement de cette coopération dans le combat contre la crise financière possède deux significations : Premièrement, la consolidation de la coopération sino-européenne. La Chine et l'UE font face à une même difficulté, à savoir comment relancer la croissance économique. Elles partagent le même objectif dans leur lutte commune contre la crise financière, par exemple tout d'abord le maintien de la croissance économique. L'UE a lancé une série de plans de sauvetage et de relance économique afin de donner un nouvel élan à son économie. Ces activités conduisent malheureusement à un certain protectionnisme. Au début du mois de décembre, l'Union européenne a lancé certaines mesures anti-dumping contre la Chine, signifiant qu'une vague de protectionnisme commercial a le vent en poupe.

En réalité, le protectionnisme est l'ennemi commun de la Chine et de l'Union européenne, il nous faut à tout prix éviter toute guerre commerciale et tout protectionnisme. Il est assez regrettable que le Sommet du G20 n'ait pas abordé cette question, mais il est possible qu'elle soit inscrite à l'ordre du jour du prochain Sommet du G20 qui aura lieu en avril en Grande-Bretagne.

Deuxièmement, la promotion de la réforme du système financier international actuel. La crise financière a créé une bonne occasion pour la Chine et l'UE de résoudre ce problème. Suite au développement rapide de l'économie mondiale et de l'élan de nouveaux pôles économiques après la guerre froide, le système financier international actuel montre ses limites. La crise financière montre que le G8 laissera progressivement la place au G20 à l'avenir. Le Fonds monétaire international et la Banque Mondiale, deux institutions financières internationales fondées après la Seconde Guerre mondiale, sont sous le contrôle des Etats-Unis et de l'UE. Par tradition, le poste de directeur de la Banque Mondiale est occupé depuis toujours par un Américain et celui du FMI par un Européen. Néanmoins à l'heure actuelle, on peut se rendre compte de l'incapacité de ces deux institutions tout comme celle du G8 à dénouer cette crise.

Contrairement aux Etats-Unis, l'UE est plus encline à procéder à la réforme du système financier international. Les Etats-Unis souhaiteraient conserver leurs pouvoirs et avantages actuels, tandis que l'UE estime que le droit à la parole des Etats-Unis est démesuré. Selon la théorie de la « puissance relative » formulée par le président français Nicolas Sarkozy, aucune puissance ne peut, à elle seule, régir le reste du monde. Cette théorie reconnaît dans une certaine mesure la perte de puissance de l'Europe et l'avènement de nouveaux pôles économiques. Contrairement aux Etats-Unis, l'UE espère intégrer les pays émergents dans le futur système financier international. La Chine a également pris conscience des dérives du système actuel. Pour cette raison, les deux parties doivent déployer activement les efforts pour encourager le retour de la croissance économique et promouvoir la réforme du système financier international.

Hormis la crise financière mondiale, dans quels domaines la Chine et l'UE poursuivront-elles leur coopération ?

Il existe un changement significatif sur le plan de l'évolution des relations sino-européenne. La coopération qui avait autrefois principalement trait au commerce s'est étendue à d'autres domaines.

La Chine et l'UE espèrent établir un environnement mondial stable. Il nous faut redoubler d'efforts, renforcer le dialogue, promouvoir la compréhension et renforcer la confiance mutuelle lorsque nous sommes confrontés à des problèmes internationaux et régionaux. Hormis cela, les deux parties devront renforcer la coopération dans les domaines tels que l'énergie, l'environnement et le climat, ainsi que certains problèmes internationaux comme la lutte contre le terrorisme.

Le 6 décembre dernier, le président français Nicolas Sarkozy a rencontré le dalaï-lama malgré la forte opposition de la Chine, ce qui a découlé sur l'annulation du 11e Sommet Chine-Europe. D'après vous, quelles seront les répercussions de cet évènement sur les relations sino-européennes ?

Ce problème est étroitement lié aux changements de la politique au sein de l'Union européenne et au réajustement de sa politique envers la Chine qui se manifestent sur deux aspects : premièrement, la position de la Chine aux yeux de l'UE a changé. Selon eux, la Chine est non seulement un partenaire, mais également un concurrent.

Deuxièmement, si le facteur du concept de valeur est devenu de plus en plus important en matière de communication sino-européenne, c'est certainement le concept de valeur occidentale qui domine. D'après le président français, celui-ci a décidé de revenir sur les politiques appliquées à l'époque de son prédécesseur, Jacques Chirac, qui accordaient trop d'importance aux intérêts économiques au détriment de la promotion des valeurs occidentales. Le fait que la chancelière allemande, Angela Merkel et M. Sarkozy aient tenu à rencontrer le dalaï-lama témoigne des changements survenus dans leur politique envers la Chine.

Il ne fait pas de doute que l'annulation du Sommet Chine-Europe soit imputée à M. Sarkozy, mais quelles seront les retombées de cette rencontre sur les relations sino-européennes ? A mon avis, la coopération et le dialogue constructif ont été sabotés par l'action de M. Sarkozy. Son attitude a causé du tort aux relations sino-françaises, mais également aux relations sino-européennes.

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