Les relations américano-russes sur une pente glissante

En 2008, le gouvernement Bush s'est agrippé à sa politique de limitation de l'expansion de la Russie et de son affaiblissement. Les Etats-Unis ont étendu leur sphère d'influence à deux pas des frontières russes en élargissant l'OTAN vers l'est et en alimentant des « révolutions de couleur » chez certains membres de la Communauté des Etats indépendants (CEI) et en déployant des boucliers anti-missiles en Europe orientale.

La Russie s'est montrée de moins en moins compréhensive face aux initiatives de Washington. La Russie a déclaré la guerre à la Géorgie en août dernier lorsque les forces géorgiennes déclenchèrent une offensive sur l'Ossétie du Sud, une région séparatiste. Après avoir repoussé les troupes géorgiennes en dehors de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, elle reconnut l'indépendance de ces deux régions.

Le pouvoir de la Russie s'est fortifié ces dernières années grâce à ses politiques intérieures et extérieures pragmatiques et sa richesse en ressources énergétiques. Son PIB a dépassé la référence de 1 000 milliards de dollars. Certains experts ont prédit que la Russie deviendrait l'une des cinq premières économies mondiales avec un PIB par habitant dépassant 30 000 USD en 2020. Dans ce contexte favorable, la Russie souhaite récupérer son statut de superpuissance au lieu de céder à la pression américaine. Parallèlement, celle-ci a déployé de nouveaux efforts pour retrouver son influence au Moyen-Orient. Elle a cimenté ses liens avec l'Iran, la Syrie, l'organisation du Hamas et les pays membres du Conseil de coopération du Golfe. La Russie a également pris part aux opérations de reconstruction de l'Irak. Le Président russe Dmitri Medvedev a accueilli chaleureusement le dirigeant libyen Muammar Kadhafi en visite dans son pays du 31 octobre au 2 novembre. Les deux pays signèrent également à cette occasion un accord de coopération sur l'énergie nucléaire à des fins civiles.

Bien que leurs conflits soient manifestes, la Russie et les Etats-Unis sont en situation d'interdépendance. « Nous espérons que nos partenaires, le nouveau gouvernement des Etats-Unis d'Amérique optera pour un choix en faveur de relations à part entière avec la Russie », avait déclaré M. Medvedev dans discours sur l'état de la nation prononcé le 5 novembre. Il avait insisté sur le fait que les Russes ne possèdent pas d'« anti-américanisme intrinsèque » tout en laissant entendre qu'il revenait aux Etats-Unis de prendre l'initiative d'améliorer les relations avec la Russie. Après l'entrée en fonction du nouveau président élu, Barack Obama, en janvier 2009, les Etats-Unis pourraient adapter leur politique relative à la Russie. Ceux-ci pourraient ralentir l'expansion de l'OTAN vers l'est et le déploiement de boucliers anti-missiles en Europe orientale.