Au fil des années, la Chine a pris une série de mesures pour faire progresser les négociations. Tout d'abord, les dirigeants chinois cherchèrent à restaurer les relations avec l'Inde. En 1970, le chef d'Etat de la Chine, Mao Zedong, rencontra le chargé d'affaires de la République d'Inde en Chine, et mit l'accent sur le fait que les deux parties devaient apaiser les tensions et développer leur amitié. Par la suite, le dirigeant chinois Deng Xiaoping fit remarquer en 1979 que la Chine et l'Inde devaient explorer un terrain d'entente en ménageant les différends et tenter de résoudre ce contentieux frontalier par l'intermédiaire de la négociation pacifique.

Du reste, la Chine a œuvré à la stabilisation de la ligne de contrôle effective. En 1990, les deux parties rappelèrent leurs sentinelles postées sur la section orientale, qui étaient perçus comme trop proches les uns des autres. Dans l'optique de préserver la paix et la stabilité sur la zone frontalière, les deux pays signèrent deux accords en 1993 et 1996 et formèrent des groupes d'experts afin de mettre en application des mesures pratiques.

En définitive, la Chine a joué un rôle actif dans la reprise et les progrès des négociations pacifiques avec l'Inde. Les deux parties entamèrent de nouveau les négociations frontalières en décembre 1981. Sept années plus tard, dans le cadre de la visite du Premier ministre Rajiv Gandhi en Chine, le gouvernement chinois estima que les deux pays devaient développer activement les liens bilatéraux dans d'autres domaines afin de créer une atmosphère et des conditions propices à la résolution de ce contentieux. Ils se mirent d'accord sur le fait d'établir un groupe de travail commun au niveau des ministres adjoints. En juin 2003, le Premier ministre chinois Wen Jiabao et son homologue indien nommèrent à leur tour un représentant pour les travaux de démarcation.

A l'occasion de la visite du Premier ministre chinois en avril 2005, les deux parties paraphèrent un accord sur la résolution politique de ce différend frontalier, en proclamant des lignes directrices et des principes. Dans cet accord, la Chine et l'Inde affirmèrent la volonté d'examiner une solution juste, raisonnable et acceptable par tous sur la base de négociations équitables et amicales.

Ils tombèrent unanimes sur le fait qu'une résolution anticipée de ce différend pourrait servir les intérêts des deux pays et devrait être poursuivie comme objectif stratégique. Ils réitérèrent leur engagement au mécanisme des représentants spéciaux afin de trouver une issue politique à ce sujet, en gardant à l'esprit le contexte des intérêts à long terme et du bilan des relations bilatérales. Avant de parvenir à une issue finale, les deux parties ont approuvé de continuer à réaliser des efforts communs pour préserver la paix et la tranquillité dans la zone frontalière, en conformité avec les accords signés en 1993 et 1996. La Chine et la l'Inde ont également confirmé que le groupe conjoint de travail devrait continuer à œuvrer au plus tôt à la clarification et à la confirmation de la ligne de contrôle effective, tandis que se poursuivent les discussions entre les Représentants Spéciaux.

Par ailleurs, l'accord prévoit que les deux pays mènent à terme l'échange des cartes indiquant leurs perceptions respectives quant à l'alignement intégral de la ligne de contrôle effective en prenant comme socle les paramètres déjà convenus, avec pour objectif de parvenir à une compréhension commune de cet alignement.

Depuis de nombreuses années, la Chine a résolu des différends frontaliers avec ses voisins en gardant toujours à l'esprit l'égalité et la justice. La Chine insiste sur la poursuite des mêmes lignes directrices dans son approche de ce sujet avec l'Inde.

L'intention du gouvernement est de développer des relations stables et à long terme avec l'Inde caractérisées par l'amitié et la coopération mutuelle, ce qui pourra créer des conditions propices à la résolution une fois pour toutes de ce différend frontalier.