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Publié le 17/12/2008
Mettre son grain de sel n'était pas indispensable

La plupart des commentateurs occidentaux imputent à la Chine la responsabilité des difficultés actuelles entre l'UE et la Chine. Ils perçoivent le Dalaï-lama comme un guide spirituel qui lutte contre un « génocide culturel » et qui mène le peuple tibétain vers un meilleur avenir. Cette perception simpliste et romantique est tout sauf exacte.

Prétendre que le Dalaï-lama n'est qu'un leader spirituel est trompeur et illusoire. En tant que dirigeant du « gouvernement tibétain en exil » à Dharamsala en Inde, le Dalaï-lama est un personnage politique, qui possède un planning politique. En 1960, lorsque la CIA (Agence centrale de renseignement) organisa des opérations militaires pour combattre l'Armée populaire de libération – la CIA a également financé le Dalaï-lama – son objectif n'était pas de protéger la spiritualité tibétaine, mais de manipuler les Tibétains à des fins politiques et géopolitiques. Le 4 décembre, lors de son discours devant le Parlement européen, le Dalaï-lama a clairement précisé son rôle : « Je me considère comme le libre porte-parole en exil du peuple tibétain ». Il s'agit sans aucun doute d'une déclaration politique. Au cours du même discours, celui-ci ajouta « Bien que je rejette sans détours l'utilisation de la violence, comme moyen dans le cadre de notre lutte, nous avons certainement le droit d'examiner toutes les autres options politiques qui s'offrent à nous ».

Dans le Tibet traditionnel, il n'existait aucune distinction entre la religion et la politique, plus particulièrement depuis le cinquième Dalaï-lama, Lobsang Gyatso (1617-1682). L'Occident doit revoir sa perception historique du Tibet et aller au-delà de la représentation utopique du « Toit du monde ». C'est lors de la République populaire de Chine que les Tibétains se sont libérés de la théocratie. De nombreux défenseurs occidentaux du Dalaï-lama se trouvent dans une contradiction ironique : ils soutiennent la laïcité, la séparation entre les pouvoirs politiques et religieux, mais ils soutiennent le symbole exact d'un système où le pouvoir politique est subordonné au pouvoir religieux.

Le terme de « génocide culturel » qui a été utilisé par le Dalaï-lama en personne – qui est censé décrire les conditions actuelles dans la Région autonome du Tibet est absurde et colporte des accusations sans fondements qui ne peuvent conduire à l'harmonie. Certes le Tibet évolue rapidement, mais ce changement ne correspond pas à un « génocide culturel ». En réalité, la région connaît une modernisation socio-économique qui bénéfice à la majorité de la population. Ce processus et loin d'être parfait, mais il permet aux Tibétains de réinterpréter leurs traditions et de préserver ce qu'il y a de mieux dans leur culture. Un phénomène similaire s'opère dans la Région autonome ouïgour du Xinjiang, où les Ouïgours peuvent employer les avantages de la modernité pour préserver le cœur de leur identité et le partager avec le reste de la Chine, voire le monde.

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