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Publié le 09/12/2008
La rencontre entre Sarkozy et le dalaï-lama est une "grave erreur", indique un journaliste français

Le gouvernement français a commis une "grave erreur" quand le président Sarkozy a rencontré le dalaï-lama, une décision qui ne reçoit cependant pas le soutien de la majorité du peuple français, a indiqué Abdellah Ouahhabi, qui travaille depuis 30 ans comme réalisateur et producteur de télévision en France, dans une lettre ouverte envoyée au président français.

M. Sarkozy a rencontré samedi dernier le dalaï-lama en Pologne, ce qui a suscité la vive indignation et les fermes objections du gouvernement chinois, qui l'a considéré comme " geste peu judicieux de la partie française ayant interféré de façon scandaleuse dans les affaires internes de la Chine et blessant les sentiments du peuple chinois".

"Il est évident que le président de la République française est maître de son emploi du temps et qu'il a le droit de rencontrer qui il veut, mais cette liberté est soumise à l'intérêt bien compris de la France et des Français", a déclaré M. Ouahhabi dans la lettre, dont l'Agence Xinhua a obtenu la copie.

Selon lui, les intérêts de la France sont non seulement basés sur les échanges commerciaux avec la Chine, mais aussi restent dans des "principes politiques essentiels", raison pour laquelle le Général De Gaulle, fondateur de la 5e République Française, a très tôt établi des relations diplomatique avec la République populaire de la Chine, dans un contexte internationale pourtant très compliqué. Il obéissait bien à des considérations politiques de premier plan: l'indépendance de la France et des relations amicales avec un Etat très important.

Cependant, le président Sarkozy a porté atteinte à ces principes en rencontrant le dalaï-lama, une "créature néo-coloniale fabriquée par les Britanniques, une marionnette prise en mains par la suite par les Etats-Unis pour affaiblir la Chine", a déploré M. Ouahhabi.

"Cet homme (dalaï-lama) n'est pas un chef religieux, mais un chef politique, à la tête d'un gouvernement sécessionniste anti-chinois et ennemi déclaré du Parti communiste chinois qui a créé la République populaire de la Chine et qui l'a menée au niveau scientifique, technologique et économique que nous connaissons", a-t-il affirmé.

Il a également dénoncé les critiques de certains tenants de "la cause tibétaine" envers la Chine concernant les droits de l'homme. "Les protestations des pays développés et riches pour le non respect des droits de l'homme dans les pays en voie de développement sont totalement inadéquates. Elles sont aussi hypocrites: on sait que ces pays riches ont été la cause de l'appauvrissement des pays en voie de développement par le biais de l'esclavagisme, du colonialisme, de l'impérialisme économique par le contrôle des marchés internationaux et par la corruption".

"Et si l'on tient compte de ce point de vue objectif qui lie le niveau des droits de l'homme requis au niveau de vie du pays étudié, alors les pays riches sont très en retard par rapport à beaucoup de pays en développement, et notamment par rapport à la Chine", a-t-il estimé, ajoutant que la France n'a aucune leçon de droits de l'homme à donner à la Chine compte tenu de son niveau économique.

Il a par ailleurs remarqué de nombreux progrès réalisé ces dernières années en Chine dans le respect des droits de l'homme, la région tibétaine en particulier. "Le monde constate que le Tibet est en train de se moderniser, que son économie est en train de se développer, que cette région est désenclavée grâce à une ligne de chemin de fer la plus haute du monde... En premier lieu, c'est cela les droits de l'homme".

"Tout le monde sait que jamais dans son histoire, les habitants de la Chine n'ont jamais cumulé tant de droits économiques, politiques collectifs et politiques individuels que pendant la période actuelle. De plus, tous les observateurs ont pris acte des multiples déclarations et efforts des dirigeants chinois pour améliorer encore la situation au fur et à mesure de l'élévation du niveau de vie et d'instruction de la population", a-t-il souligné, déclarant que "l'argument des droits de l'homme ne justifiait pas que le président de la République française reçoive le dalaï-lama".

En tant que Français, M. Ouahhabi s'est dit "atterré" par la politique irresponsable du président de son pays quand il le voyait recevoir le dalaï-lama, et il a demandé à tous les Chinois de "bien vouloir comprendre que ce geste présidentiel n'est pas accepté par tous les Français".

"Je serais très triste de voir la Chine rabaisser ses relations avec la France pour sanctionner ces agissements irresponsables. J'espère que la prochaine fois, ils réfléchiront à deux fois avant d'agresser un autre peuple ou un autre pays", a-t-il indiqué à la fin de sa lettre, tout en souhaitant que "les peuples français et chinois se retrouveront et leur amitié refleurira".

 

Source: Xinhua



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