Entretien du Premier ministre Wen Jiabao avec le magazine Science (1) |
Le Premier ministre chinois M. Wen Jiabao a accordé le 30 septembre un entretien à Bruce Alberts, rédacteur en chef du magazine américain Science, au sein du complexe résidentiel de Zhongnanhai. Le ministre de la Santé M. Chen Zhu ainsi que le vice-ministre des Sciences et des technologies, M. Li Xueyong, assistèrent également à cet entretien. Science fut formé en 1880, bénéficiant du soutien de Thomas Edison. Il s'agit de l'une des revues académiques les plus prestigieuses et la mieux distribuée au monde. Son lectorat est plus important que celui de tout autre journal de cette catégorie, ce qui lui permet de jouir d'une réputation sans failles auprès de la communauté scientifique mondiale. Biochimiste réputé, M. Alberts fut le président de l'Académie américaine des sciences. Il enseigne désormais à l'Université de Californie, dans la ville de San Francisco et occupe le poste de rédacteur en chef de Science depuis le début du mois de mars. Le texte suivant est une transcription de cet entretien : Wen Jiabao: Je me réjouis d'avoir l'occasion de discuter avec vous. Si vous le permettez, je souhaiterais avant toute chose vous faire partager quelque chose en avant-propos. Si je n'avais pas poursuivi de carrière politique, je pense que je serais devenu un bon scientifique. En tant qu'homme politique, j'ai suivi de près les avancées des sciences et des technologies au fil des dernières décennies. J'estime qu'un bon dirigeant devrait également posséder une bonne maîtrise des sciences. Vous venez ici en tant qu'ami, c'est pourquoi nous pourrons avoir une discussion à cœur ouvert. Mettez-vous à l'aise. Soyez libre de me poser les questions que vous voudrez. Nous pouvons également entamer des discussions. Bruce Alberts: Je suis ravi d'être ici. Je souhaiterais tout d'abord vous féliciter pour le succès de votre mission spatiale (le lancement du vaisseau spatial Shenzhou VII le 25 septembre). Cela est le fruit de votre dur labeur dans le domaine des sciences et des technologies depuis de nombreuses années. Nous venons de publier un essai en provenance de Chine qui atteste du fait que vos plantations transgéniques de coton ont permis de réduire le recours aux pesticides, pas seulement pour le coton mais également pour les autres cultures aux environs. Wen: Il y a dix ans, notre pays ne maîtrisait pas la technologie transgénique pour les plantations de coton. A cette époque, le charançon du cotonnier survivait même immergé de pesticides. Depuis que nous avons initié les projets d'ingénierie transgénique, les plantations ont non seulement accru leurs capacités de résistance au charançon mais encore ont parallèlement vu leur rendement s'accroître. Par conséquent, je suis un fervent partisan de la poursuite de nos grands efforts pour le développement de l'ingénierie transgénique. Les récentes pénuries alimentaires à travers le monde ont également consolidé ma conviction [de l'intérêt de développer de telles technologies]. |