Controverse et inquiétude

Reflet des sondages et recueils d'opinions publiques dans la presse, la plupart des parents acceptent ce règlement, car la course de fond fait partie des activités de sélection à l'entrée aux cycles supérieurs, le programme jouant ainsi un rôle de bonus sur le résultat des examens.

Cependant, des parents d'élèves des écoles primaires et secondaires du deuxième cycle s'érigent contre cette mesure, qu'ils jugent inacceptable. Un parent d'un lycéen exprima sans détour son mécontentement dans la presse, remettant en question la logique qui voudrait que ces jeunes courent chaque jour, alors qu'ils préparent leur examen d'entrée à l'université.

Son inquiétude fut relayée par le parent d'un élève d'école primaire : « Après avoir transpirés lors de la course de fond, les vêtements des élèves resteront humides, qu'allons nous faire si nos enfants s'enrhument ? De plus, après des exercices sportifs intensifs, j'ai bien peur que l'attention de nos enfants ne se relâche lors des cours suivants. »

Si les témoignages des professeurs montrent qu'ils sont persuadés que ces exercices physiques aideront à maintenir les jeunes en forme, ceux-ci s'inquiètent quant à la sécurité de ceux-ci. En effet, malgré leur prise de conscience de la réduction graduelle des capacités physiques des élèves, ils émettent quelques réserves sur la matérialisation du règlement, et partagent principalement une inquiétude quant aux accidents potentiels.

« En fait, les capacités physiques des élèves de primaire, des collégiens et lycéens sont tellement médiocres qu'ils peinent à venir à bout d'une course de fond d'un km. Si des accidents surviennent, tel que des blessures ou morts subites, les responsabilités seront endossées à la fois par l'école et l'équipe enseignante », signe le directeur d'une école secondaire de l'arrondissement de Jiangan, à Wuhan (chef-lieu de la province du Hubei).

Carences au niveau des terrains de sport

Hormis les inquiétudes relatives aux accidents éventuels, le manque d'emplacements constitue un grand souci pour les enseignants. Dans certaines écoles primaires et secondaires de la capitale chinoise, il est notamment interdit aux élèves de jouer au basket-ball en l'absence du directeur de l'établissement. Une heure après la dernière sonnerie, les élèves sont priés de quitter l'enceinte scolaire et ne peuvent pas par ce fait pratiquer des sports sur le terrain de l'école. Par conséquent, le Ministère de l'Éducation a émis le 9 octobre un document supplémentaire, où figure le paragraphe suivant : « En réfléchissant au déséquilibre des conditions d'accès des terrains de sport entre les différentes écoles, nous prévoyons de répartir les courses de fond à différentes plages horaires. Les élèves pourront non seulement courir sur les terrains de sport, mais également emprunter des parcours sinueux dans des zones moins étendues, ou courir autour des bâtiments de l'école. Si l'école ne dispose pas de réels emplacements, on peut développer des activités sportives adaptées aux conditions réelles ».

Un éditorial relativement critique du Quotidien du Peuple à cet égard a indiqué que si certaines villes disposent de centres de remise en forme et de places publiques bien éclairées, peu d'efforts ont été consacrés à la création d'espaces de jeux. Pis encore, dans certaines régions, les terrains de sport des écoles avaient été détruits, au lieu de construire davantage d'installations sportives ouvertes au public. Ce problème s'aggrave davantage dans les villes où le nombre des élèves augmente rapidement alors que la construction d'installations sportives piétine, voire recule.

« Au lieu de songer à l'importance ou non de faire participer les élèves à des courses de fond, nous devrions nous attacher à leur fournir les installations facilitant l'exercice sportif », a conclu l'article. (Traduit par Wang Wenjie)

Beijing Information