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Publié le 31/10/2008
La perspective de l'économie chinoise reste optimiste

Au moment où le ralentissement de l'économie planétaire est de plus en plus manifeste, l'économie chinoise rejoindrait-elle les rangs des pays touchés par la récession mondiale ? Le journaliste du Quotidien du peuple a interviewé Albert Keidel, chercheur supérieur de la Fondation Carnegie pour la Paix internationale des États-Unis, et spécialiste en économie chinoise.

Q. : Dans la situation actuelle, comment estimez-vous les possibilités de la Chine d'éviter la récession économique malgré l'influence de l'économie planétaire ?

A.Keidel : Honnêtement, l'économie chinoise fait face à plusieurs problèmes, mais dans une certaine mesure, elle peut éviter l'influence négative entraînée par la récession économique mondiale. En 2007, le taux de croissance du PIB chinois avait atteint 11,9 %, dont 9 à 10 % provenaient de la demande intérieure durable, et le reste, de la croissance de la balance favorable dans le commerce extérieur. Si l'on fait la déduction du facteur d'inflation, c'était un très haut taux de croissance qui ne pourrait pas durer. Si la balance favorable de la Chine dans le commerce extérieur n'augmente plus, en restant au niveau de 2007, son PIB pourrait aussi avoir une augmentation de 9,5 % sur la base de l'augmentation de la demande intérieure durable et stable, c'est un taux de croissance durable. La baisse mesurée de l'IPC en août pourrait être une réaction face à la bonne récolte agricole chinoise de l'année. Si tel est le cas, le prix des produits alimentaires de l'an prochain sera très bas. Si l'IPC n'est plus le souci principal, les décideurs économiques peuvent stimuler les investissements dans le but d'augmenter la sortie des produits, et à satisfaire la demande intérieure, ce serait une possibilité. Bien que l'économie planétaire fonctionne au ralenti, nombreuses sont les raisons qui nous permettent de conserver un certain optimisme quant à la perspective de la croissance économique chinoise.

Q. : Dans ce contexte de mondialisation économique, le ralentissement ou la récession économique mondiale influence certainement la Chine. Face à cette influence l'économie chinoise peut-elle prendre un nouveau tournant ?

A.Keidel : Le ralentissement de l'économie mondiale conjugue des aspects à la fois négatifs et positifs pour l'économie chinoise. D'une part, la Chine est obligée de réajuster la structure industrielle des exportations des régions côtières, en particulier des secteurs et régions s'appuyant fortement sur les mains-d'œuvre bon marché produisant des produits de moindre qualité. Du fait de l'élévation du coût de la main-d'œuvre chinoise, ces secteurs et régions étaient assez faibles ces dernières années. D'autre part, si l'économie mondiale s'affaiblit excessivement, elle mènera nécessairement à la baisse des prix à l'importation du pétrole brut, des produits d'acier et des autres matières premières. Au moment où la demande intérieure chinoise soutient encore le PIB d'une croissance rapide de 8 % à 9 %, cela aidera le pays à contrôler le coût de production et l'inflation.

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