Au diable Vauvert : le village de Yushichang, lieu de vie de l'ethnie minoritaire Pumi |
Les plus jeunes reprendront-ils le flambeau ? Au cours de notre entretien, un mot revenait souvent à M.Yang , celui de succession. Cet attachement à sa terre lui a permis d'obtenir le poste de directeur du Musée de la culture de Yushichang, inauguré dans une maison à deux étages érigé sous l'auspice de la fondation Ford. Le rez-de-chaussée du musée servit de bibliothèque publique tandis que le premier étage, autrefois salon de diversement n'est plus ouvert au public, reconverti depuis en séchoir. Yang Dexiu, nièce du solide cinquantenaire, avait commencé à cultiver la terre après avoir interrompu ses études au lycée. Elle participe actuellement à un groupe de musique composée de plusieurs garçons et filles de l'ethnie Pumi sous la direction de Chen Zhe. Lors de ses cinq années de travail à Beijing, elle n'avait foulé ses terres natales qu'à deux ou trois reprises . Sa mère qui garde toujours près d'elle la photo de sa fille, insiste pour que sa fille reste à Beijing. A ses yeux, pour une fille née dans les régions rurales, la probabilité d'obtenir un travail dans la capitale ne dépasse pas 1 %. Son dîner se compose invariablement de riz, de soupe aux légumes et de rares émincés de viande. Seule concession à la routine de ce repas nocturne, le riz est parfois remplacé par de la farine de maïs. Que ce soit pour le chauffage, la consommation d'eau et la cuisine, entre autres... le feu joue un rôle indispensable dans la vie quotidienne de l'ethnie Pumi. Le soir, pas d'exception, les habitants se couchent autour du feu. Le siège en vis-à-vis avec la porte, lors des réunions autour du feu, est toujours vide car il est réservé aux ancêtres, qui jouissent d'un respect sans commune mesure. A Yushichang, les résidents vivent comme au temps jadis dans leurs foyers qui respirent plusieurs siècles d'histoire. Actuellement dans ce hameau, subsistent principalement des personnes âgées qui, dans la journée, taillent une bavette en sirotant un thé autour du feu. La plupart des jeunes font leurs études à l'extérieur ou ont trouvé un travail à Beijing, à l'aide de Chen Zhe. Quant aux jeunes restés dans ce village, ils préfèrent regarder la télévision, seule fenêtre sur la vie urbaine.
Beijing Information
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