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Zhang Zhiping Récemment en Chine, plus de 6 000 enfants en bas-âge et bébés ont développé des calculs rénaux en raison du lait en poudre contaminé à la mélamine. Ce scandale, au cœur duquel se situe la marque célèbre Sanlu, a suscité une grande attention publique sur la sécurité alimentaire et a conduit de nombreuses personnes à examiner des solutions efficaces. Selon l’agence de presse Xinhua, la contamination du lait en poudre a révélé de manière formelle les lacunes de la méthode de Kjeldahl, utilisée pour le dosage de l’azote, qui avait été adoptée par les services d’inspection de la qualité des produits laitiers dans l’ensemble du pays. Cette méthode ne permet pas de déterminer si le fort taux en protéine des échantillons prélevés est d’ordre naturel ou lié à l’ajout de produits chimiques toxiques, tels que la mélamine. Les services gouvernementaux concernés travaillent actuellement sur l’élaboration d’une méthode normalisée qui permette de diagnostiquer la présence de mélamine dans les aliments. Cette initiative pourrait aider à restaurer la confiance des consommateurs quant à la sécurité alimentaire. Cependant, il convient de garder à l’esprit que l’amélioration de la sécurité alimentaire implique des démarches autrement plus complexes que le renouvellement des normes de sécurité à la suite d’accidents. En effet, si ce phénomène accompagne toujours l’occurrence d’accidents, de graves lacunes subsistent assurément dans le système de garantie de la sécurité alimentaire. Les nouvelles normes et des critères d’inspection plus stricts devraient prochainement faire leur apparition, ce qui permettra d’éradiquer la présence de mélamine dans les produits laitiers et tout autres produits alimentaires. Autre enjeu : Comment prévenir la contamination d’autres matières toxiques qui ne figurent pas sur la liste actuelle ? Au regard de la croissance époustouflante de la Chine ces dernières décennies, les progrès socio-éthiques ont été plus timides. Une multitude d'entreprises, créées ou bien établies lors des premières années de réforme, marquées par un sous-développement de l’environnement de marché, ne sont pas parvenues à inculquer une éthique d’entreprise saine, pas plus que le sens des responsabilités. Par l’entretien du cercle vicieux du « culte de l’argent », elles ont fait tout leur possible pour maximiser leurs profits aux dépens des intérêts publics. L’intolérable scandale du lait en poudre en est la parfaite illustration. Les produits laitiers à la mélamine ont porté atteinte à la santé des enfants, un des groupes les plus vulnérables de notre société, ce qui a eu une incidence sur toute la nation. Dans l’optique de perfectionner l’état de la sécurité alimentaire en Chine, les autorités pertinentes doivent prendre des mesures vigoureuses afin de contraindre les entreprises à pratiquer une stricte autodiscipline et les superviser, afin qu’elles bâtissent une nouvelle éthique d’entreprise. Plus important encore, le système de garantie de la sécurité alimentaire à présent appliqué en Chine doit être perfectionné afin de certifier que les producteurs agroalimentaires fassent l’objet d’une surveillance incontestable. Au-delà du renforcement des textes législatifs actuels, l’organisme de contrôle de la qualité devra mettre l’accent sur l’observation des lacunes éventuelles au cœur du système de supervision, dans le but d’écarter tout risque pouvant porter atteinte à la santé publique, avant que ceux-ci ne se déclarent. A cet effet, la Chine nécessite non seulement la mise à jour permanente de normes de qualité mais également d’accompagner ce dispositif par un mécanisme d’évaluation préalable des risques de santé et une perspective de « tolérance zéro » afin de parer à tout risque éventuel. Peu de temps après l’éclosion de l’affaire de contamination du lait en poudre, le gouvernement chinois a abrogé un règlement qui exemptait les grandes marques agroalimentaires d’inspections de qualité, car cette mesure s’est révélée être un facteur d’affaiblissement de la portée de l’arsenal de lutte pour la protection de la qualité alimentaire. L'industrie laitière chinoise traverse actuellement une crise profonde. Malgré les énormes pertes évaluées, le gouvernement de concert avec les protagonistes de l’industrie, doit examiner les causes de ce scandale et en tirer les leçons, plutôt que de recourir à la gestion des crises en dernier recours. C’est uniquement en empruntant cette voie que le gouvernement et l'industrie laitière pourront efficacement restaurer la confiance des consommateurs quant à nos produits laitiers, notre marché et la réglementation gouvernementale. (Traduit par Jin Duoyou)
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