Peu avant les JO de Beijing, la Chine a publié en huit langues (chinois, anglais, français, allemand, japonais, russe, espagnol et arabe) le Manifeste olympique, discours prononcé en 1892 à la Sorbonne par Pierre de Coubertin, considéré comme le père de l'Olympiade moderne. La publication de versions multilingues comprenant chacune des six langues officielles de l'ONU du manuscrit de Coubertin comble une lacune de l'histoire olympique.

Le manuscrit de Coubertin fut un discours sans titre en français de quatorze pages. Il sera connu sous le nom de Manifeste olympique.

Dans la soirée du 25 novembre 1892, au cours d'un rassemblement organisé pour célébrer le cinquième anniversaire de la création de la Fédération française de l'athlétisme à la Sorbonne, le baron Pierre de Coubertin prononça un discours dans lequel ce jeune homme de 29 ans défia ouvertement les sociétés européennes où planait l'ombre revancharde à la fin du XIX^e siècle et prôna les sports et la paix mondiale. Il y évoqua aussi le développement du sport moderne en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France et aux Etats-Unis, interpréta profondément les rapports entre le sport, l'Etat et la nation, et appela les Français à redresser l'esprit national à travers les exercices sportifs.

S'il s'agissait uniquement du contenu du discours, ce discours ne resterait pas gravé dans nos cœurs, pas plus que son auteur. Cependant la fin du discours réserva une surprise à ses auditeurs. Alors qu'il n'était peut-être pas satisfait de l'achèvement de son discours, M. de Coubertin raya le dernier paragraphe et en écrivit un nouveau. Dans ce nouveau paragraphe, il formula un rêve : « J'espère que vous m'aiderez comme auparavant. Avec vous, je chercherai sans arrêt à réaliser une grande œuvre utile basée sur les conditions de vie modernes : reconstruire les Jeux Olympiques. » C'était un rêve qu'il tissait depuis la visite en 1890 des vestiges d'Olympie, en Grèce. Ce fut le dernier trait qui apporta une lumière à la renaissance de l'Olympisme moderne.

Mais à ce moment-là, son idée pionnière ne s'attira ni la compréhension ni le soutien du public. Alors qu'il terminait son discours, l'auditorat applaudit avec courtoisie. La plupart des auditeurs ne prirent pas conscience que ce jeune homme avec une moustache en guidon avait la volonté de lutter opiniâtrement pour réaliser son rêve. Deux ans plus tard, avec la proposition et l'effort de Coubertin, le premier congrès olympique eut lieu à Paris. Lors de ce congrès, on créa le Comité international olympique (CIO) et ratifia la première Charte olympique, élaborée par le baron.

En 1896, les premiers Jeux Olympiques modernes se déroulèrent à Athènes. Le feu sacré de l'olympisme éteint depuis plus de 1 000 ans fut rallumé.