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Publié le 17/09/2008
Une scène pour briller

Le chorégraphe des cérémonies des Jeux Paralympiques met la vie au cœur d'un spectacle des plus émouvants.

Tang Yuankai

Avec ses feux d'artifice, le grondement de ses tambours et ses chorégraphies impressionnantes, la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Beijing aura réussi à condenser en quelques heures l'histoire millénaire de la Chine, marquant vivement l'esprit des gens à travers le monde.

Cet événement est un merveilleux chapitre de plus dans la vie de Zhang Yimou, metteur en scène des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux Olympiques. Dans l'ombre de son succès se trouve également le metteur en scène adjoint, Zhang Jigang, à qui l'on donnera plus tard, lors des cérémonies des Jeux Paralympiques, la chance de faire briller tout son talent.

Zhang s'est en effet vu confier la mise en scène des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux Paralympiques. S'exprimant avant la cérémonie d'ouverture du 06 septembre, il confiait sa volonté de dépeindre la perception qu'ont les êtres humains de la vie et de l'univers, et décrivait la cérémonie de clôture comme très interactive. Il ajouta que les deux cérémonies auraient chacune leurs moments d'émotion et rivaliseraient de beauté avec la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.

« La vie sera célébrée à travers trois éléments que sont le ciel, la terre et les hommes », précisait-il encore. Ces trois éléments se reflètent d'ailleurs dans les emblèmes choisis pour symboliser les Jeux Paralympiques.

Ainsi, l'un des moments forts de la cérémonie d'ouverture fut une danse en langage des signes intitulée « Ode aux étoiles », interprétée par des centaines de jeunes filles muettes ou atteintes de surdité.

L'œuvre la plus célèbre de Zhang, la Guanyin aux mille mains (déesse de la pitié), fut interprétée par 21 danseuses sourdes. Les jeunes filles étaient placées sur un rang, l'une derrière l'autre ; pendant que la première danseuse tenait le rôle de la Guanyin, face au public, les autres jouaient derrière elle le rôle de ses bras

Les gestes des jeunes filles devaient être parfaitement synchronisés et précis afin de produire l'effet recherché qui était celui d'un Bouddha aux mille mains. L'aspect délicat résidait dans le fait que les artistes ne pouvaient pas danser au rythme de la musique puisqu'elles ne pouvaient l'entendre. Un guide caché en coulisse dirigea donc la performance en utilisant le langage des signes. Zhang expliquait que les danseuses devaient ressentir la musique et exprimer la beauté et la bonté du Bouddha avec leurs mains, et plus important encore, avec leurs cœurs.

Zhang a travaillé avec l'aide de professeurs de langage des signes lors des répétitions. « Les professeurs de langage des signes m'ont permis de décrire les émotions véhiculées par la musique aux danseuses, qui ont ainsi pu les exprimer sur leurs visages », expliquait Zhang. « J'ai également dû leur expliquer quand et comment respirer entre leurs mouvements. »

Zhang travaille depuis environ douze ans avec des artistes handicapés. En 1994, il fut le metteur en scène de la cérémonie d'ouverture des Jeux d'Extrême-Orient et du Pacifique Sud pour les athlètes handicapés. Il a depuis mis en scène de grands spectacles interprétés par les handicapés et produit plusieurs programmes passionnants.

« Au début, j'étais un peu nerveux et inquiet à l'idée de les blesser involontairement », confie Zhang. Mais il s'est rendu compte quelque temps après, qu'une communication sincère lui avait vite permis de créer des liens d'amitié avec les artistes. Zhang est aujourd'hui le vice-président du Comité des arts spéciaux de Chine et le directeur artistique de toujours de la Troupe des Artistes handicapés de Chine.

En tant que metteur en scène des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux Olympiques et Paralympiques, Zhang a été un homme très occupé. Ces deux dernières années, il a assisté à un millier de réunions sur ce sujet et souvent travaillé sans relâche du matin au soir.

Le chemin qui mena Zhang aux JO fut long. Après avoir obtenu son diplôme de l'Académie de danse de Beijing, en 1990, il resta dans l'école en tant que professeur au sein du département de chorégraphie. En 1992, il rejoignit la Troupe de danse et de chant du Département de politique générale de l'Armée populaire de libération. Il a jusqu'à présent chorégraphié plus de 360 spectacles, avec pour la plupart des représentations dans plus de 60 pays ou régions. Certains spectacles lui ont d'ailleurs permis de remporter des récompenses, dont le clown d'or gagné lors du Festival international du cirque.

« Je ne reprendrai jamais l'œuvre des autres ni ma propre œuvre », expliquait Zhang lors d'un discours prononcé à l'Université de Pékin. « A mes yeux, si l'art n'est jamais parfait, il est toutefois presque parfait. »



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