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Publié le 27/08/2008
Crise dans le Caucase

Des liens agités

Bien que le conflit concerne principalement la Géorgie et la Russie, celui-ci a également une incidence sur les relations entre la Russie, les Etats-Unis, l'Union européenne et l'Ukraine. D'autre part, du fait que la situation ait alimenté la comparaison avec celle du Kosovo—au début de l'année, le président russe Vladimir Poutine critiqua les Etats-Unis et l'Europe pour leur soutien à l'indépendance du Kosovo et leur opposition à celle de l'Ossétie du Sud—des conflits régionaux qui en apparence nourrissent une similitude de plus en plus importante.

La première répercussion du conflit en Ossétie du Sud est la tension des relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la Russie. Le mois qui vient de s'écouler a vu une interaction particulièrement manifeste entre Washington et Tbilissi. Au mois de juillet, la Secrétaire d'Etat américaine Condoleeza Rice s'est rendue en Géorgie où les deux pays se sont livrés à des exercices militaires conjoints. Elle est retournée dans ce pays du Caucase le 15 août, appelant à un retrait complet et immédiat de la Russie. Simultanément, les Etats-Unis ont permis à la Géorgie d'officier le retrait de 2000 de ses soldats envoyés en Irak afin de pallier à la pénurie de soldats sur son territoire. Au regard du soutien indéfectible de la Maison Blanche pour la Géorgie, la Russie ne peut qu'y voir une manœuvre non désintéressée. Dès lors, si les Etats-Unis instiguent la Russie à retirer ses forces de maintien de la paix d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, la Russie y opposerait un refus catégorique. Les Etats-Unis aident désormais la Géorgie en leur fournissant une aide humanitaire d'urgence, tandis que la Russie redoute que parmi cette aide figure des livraisons d'armes. A l'aune de ces facteurs, l'inquiétude quant à l'évolution des conflits entre la Géorgie et l'Ossétie du Sud, la Géorgie et l'Abkhazie vers une querelle directe ou indirecte entre les Etats-Unis et la Russie est légitime.

D'un autre côté, les relations entre la Russie et l'Union européenne sont devenues plus délicates. L'Union européenne a pris le partie de la Géorgie et des Etats-Unis, en adoptant une position diplomatique lui permettant d'adopter des concessions afin d'éviter tout problème. Les dirigeants français et allemands ont concédé une visite urgente en Russie les 12 et 14 août, avec pour principal objectif de parvenir à un cessez-le-feu, préparant le terrain pour l'Union européenne et l'OSCE pour l'organisation de missions de maintien de la paix au niveau régional. Le président polonais M. Lech Alexander Kaczyński s'est déplacé à Tbilissi pour exprimer sa sympathie et son soutien à la Géorgie. Le président ukrainien Victor Iouchtchenko a exprimé que son pays refuserait de donner la latitude à la Flotte russe de Mer noire, qui possède un bail dans les ports ukrainiens, d'envoyer des navires de guerre en direction de la Géorgie. Qui plus est, si la Flotte russe souhaitait quitter le port, celle-ci devrait présenter une demande 72 heures à l'avance.

La situation en Géorgie présente également un défi pour le droit international. L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie cherchent leur indépendance ou à rejoindre la Fédération de Russie. Cela mettra non seulement en péril la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Géorgie, mais violera également l'Acte final d'Helsinki, un accord datant de 1975 qui garantissait la sécurité et la stabilité de l'Europe à la suite de la Seconde guerre mondiale. En vertu de cet Acte tous les pays signataires s'engagent à respecter les frontières existantes.

A l'aube de 2008, le Kosovo déclara son indépendance de la Serbie. Les Etats-Unis et les principaux pays européens se déclarèrent favorables à cette initiative, tandis que M. Poutine la condamna sévèrement en l'assimilant à un dangereux précédent qui encouragerait les mouvements séparatistes à travers le monde et renverserait l'ordre internationale post-Guerre froide. L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie soutinrent que le « modèle du Kosovo » pouvait s'appliquer à d'autres zones du monde, et se dirigèrent davantage vers l'indépendance, en menant actuellement les grandes puissances telles que la Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne vers leur conflit.

La communauté internationale est confrontée à de graves problèmes dérivés des conflits militaires, dont les manières de résoudre les différends séparatistes qui opposent la Géorgie et ses régions rebelles, d'atténuer ou de trouver une issue à des conflits stratégiques entre la Géorgie, la Russie, les Etats-Unis et l'Union européenne, de faire exercer la législation internationale tout en respectant le droit des peuples à disposer d'eux mêmes. Les parties concernées devraient trouver des solutions appropriées avec le temps.

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