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Publié le 27/08/2008
Crise dans le Caucase

Enchevêtrement de différends

Des conflits à la fois féroces et complexes ont mené à l'affrontement militaire entre la Géorgie et la Russie. Les desseins et intérêts des deux pays sont si diamétralement opposés qu'il ne subsiste qu'une infime possibilité que ces conflits puissent être résolus.

Premièrement les conflits entre la Géorgie et les deux régions séparatistes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, sont particulièrement difficiles à dénouer. Membre des Nations unies, la Géorgie jouit du droit légal de contenir les troubles civils et de protéger la souveraineté du pays tout comme son intégrité territoriale. L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, majoritairement peuplées par des minorités ethniques, possèdent une longue et complexe histoire de querelles avec le gouvernement central. Ces deux régions déclarèrent leur indépendance vis à vis de la Géorgie à l'aube des années 1990, bien qu'elles ne reçurent aucune reconnaissance diplomatique. Au fil du temps, la rhétorique séparatiste prit les traits d'une opposition militaire. Au cours des deux dernières décennies, les gouvernements régionaux ainsi que leur dirigeant alternèrent à de nombreuses reprises, mais ne furent jamais en mesure d'acquérir l'indépendance.

Leur confiance en l'éventualité de se séparer de la Géorgie s'est accrue avec le temps. Les deux gouvernements régionaux ont à peine quelques liens avec le gouvernement géorgien, mais ont conservé des échanges de proximité avec la Russie. Etant donné que la plupart des citoyens des deux régions possèdent des passeports russes, la Russie estime qu'il relève de sa responsabilité de les protéger. Lorsque le conflit qui les opposa à la Géorgie surgit ces derniers mois, bien que la Russie ne reconnaisse pas officiellement leur indépendance, elle se solidarisa avec les deux régions au nom du maintien de la paix et de la protection des citoyens russes. Lorsqu'il rencontra les dirigeants d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie le 14 août pour débattre d'un cessez-le-feu, Medvedev déclara qu'il respecterait toute décision en conformité avec la Charte des Nations unies et l'Acte final d'Helsinki. Il est prévisible que, jouissant du fort soutien de la Russie, les deux régions s'acheminent davantage vers le chemin de l'indépendance. Les tentatives de négociation pacifique de la Géorgie ne trouveront aucun écho dans les deux régions tant que les troupes russes empêcheront la Géorgie de réoccuper ces territoires.

Les intérêts stratégiques de la Russie et de la Géorgie sont également diamétralement opposés. La Géorgie est un petit pays dans la région du Caucase qui bénéficie d'un espace diplomatique restreint, mais qui se situe dans une zone tampon entre deux grandes puissances. M. Saakashvili est arrivé au pouvoir en 2004 avec le soutien des Etats-Unis, après une révolution sans effusion de sang, appelée Révolution rose qui renversa le gouvernement précédent du pouvoir. En échange, il opta pour des politiques diplomatiques qui favorisèrent Washington au détriment de Moscou. Ces initiatives confièrent le destin de la sécurité et de la prospérité de la Géorgie aux seules puissances occidentales, écartant le géant frontalier. La Géorgie fait également partie de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), qui garantirait la protection des puissances occidentales en cas d'invasion. L'adhésion de la Géorgie à l'OTAN menace les intérêts stratégiques et sécuritaires de la Russie, cependant, en élargissant la sphère d'influence des Etats-Unis et de l'OTAN dans la région du Caucase, elle pourrait mener à un conflit entre la Russie et l'OTAN mené par les Etats-Unis.

Lors de la dernière guerre en Ossétie du Sud, il semble que la Géorgie ait tenté d'impliquer les Etats-Unis, l'OTAN et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) afin de restreindre l'accès aux forces russes de maintien de la paix ou de les écarter du pays et de mettre à l'épreuve la réaction de la Russie. Les représailles militaires russes faisaient donc office d'avertissement à l'encontre des initiatives politiques pro-occidentales de M. Saakashvili.

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