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Publié le 17/07/2008
Cinq contrats retranscrivent fidèlement les souffrances de l'ancien Tibet

Les serfs émancipés ont brûlé des contrats d'échange, ou de vente de serfs.

Quelles étaient les caractéristiques du servage au Tibet ? Quelle était l'étendue des droits de l'homme et de la liberté pour les serfs qui représentaient alors une grande majorité de la population tibétaine ? Le 8 juin 2008, sur son site officiel : http://www.saac.gov.cn, le Bureau national des Archives (BNA) mettait à la disposition des internautes cinq contrats d'échange, ou de vente de serfs avant la libération pacifique du Tibet. Ces engagements écrits constituent une bonne matière pour l'évaluation des souffrances du peuple de l'ancien Tibet.

Le premier de ces documents, datant de 1914, évoque le sort réservé à une mère et ses trois filles qui firent l'objet d'une transaction, alors que leur propriétaire Gykangba, devait éponger ses dettes. Un paragraphe mentionne clairement : « Moi, Gykangba, dans l'impossibilité de rembourser les soldes des militaires empruntés au noble Rampa, dispose de la femme Qoizin Drolma et de ses trois filles (mère et filles) pour l'acquittement de ma dette. Dès ce jour, ces quatre personnes sont à la disposition de Rampa qui devient leur propriétaire légal. En cas de violation de cet engagement, je suis prêt à accepter de plein gré la sanction selon ce contrat. »

Ce document outre la certification du processus d'échange de quelques serfs, permet de refléter la condition des serfs de l'ancien Tibet, qui ne bénéficiaient d'aucune liberté individuelle. Ces serfs furent des simples objets de transaction, comme de vulgaires marchandises. Cela atteste par ailleurs les discriminations économiques dont étaient victimes les serfs, qui avec les esclaves constituaient 95 % de la totalité de la population tibétaine.

Un second document exhumé dans le monastère de Drepung a raconté que le monastère de Drepung échangea quatre serves et leurs descendants du domaine seigneurial de Ludo, placés sous sa juridiction, contre des trois serfs et leur progéniture du domaine seigneurial de Senggoin, qui relevait également de son autorité. Regardons les modalités du contrat : « Comme convenu lors des consultations entre les intermédiaires du domaine seigneurial de Senggong et celui du domaine seigneurial de Ludo : Dorje Wangmo, Drolma Lhazom, Butri et Lhazom, quatre domestiques féminines et leur progéniture résidant dans le domaine seigneurial de Ludo, dépendant du monastère de Drepung, contre trois serviteurs : Baico, Losang et Dorje et leur progéniture résidant dans le domaine seigneurial de Senggong du monastère de Drepung. »

Contra d'échange de serfs.

« A la lecture de ce contrat, nous pouvons évaluer l'ampleur du servage dans l'ancien Tibet, les tâches les plus pénibles étaient confiées aux serfs, qui pouvaient être acquis, vendus ou échangé sans autre forme de procès par les propriétaires terriens. Leur progéniture ne pouvait espérer une émancipation perpétuelle », confia Yang Dongquan, directeur du BNA.

Les archives de la Région autonome du Tibet ont conservé jusqu'à nos jours plusieurs contrats signés avant la réforme démocratique du Tibet, relatifs à l'échange, l'acquisition et la vente des serfs par les seigneurs. Le BNA fit paraître trois autres contrats –– « En 1922, Kaqui Tarawa, propriétaire tibétain, a vendu Kelsang Deje, sa serve, à Khendrung » ; « En 1943, Changsung, propriétaire tibétain, a vendu une famille de six serfs » ; « En 1949, Lha, noble tibétain, a échangé des serfs avec le noble Rampa Gemxi ».

 

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