Contre vents et marées |
Bon génie Une épée de Damoclès pesait encore sur sa nouvelle vie. Ces dernières années, elle dut surmonter des épreuves dont beaucoup ne pouvaient entrevoir l'ampleur. Au quotidien, elle doit s'accommoder vaille qui vaille de ses doigts ankylosés, de son hémiplégie et de l'atrophie de ses ossatures tubulaires. « J'aime relever les défis, et je me suis peu à peu habituée à compter sur mes propres forces », poursuivit-elle. Une grande partie de son inspiration provient de l'acteur américain Christopher Reeve, qu'elle considère comme un modèle. « Sa paralysie était bien plus étendue que la mienne. Il ne capitulait jamais, malgré son handicap » estima-t-elle. « C'était un véritable surhomme. Bien qu'il ne puisse se déplacer sans un appareil respiratoire, cela ne le dissuadait pas pour ses divers discours et initiatives afin de récolter de l'argent pour des bonnes causes », surenchérit-elle. Elle essaya de suivre le sillage du célèbre acteur, en consacrant toute son énergie à la récolte de fonds pour d'autres anciens athlètes handicapés et en créant le Fonds pour les Athlètes Chinois et le Fonds de sécurité de l'étoile olympique. L'intégralité des montants fut reversée pour les Jeux paralympiques de Beijing. « J'ai une naturelle empathie pour ces sportifs et je souhaite être davantage à leur service » a-t-elle souhaité. Ses efforts furent récompensés par sa nomination en tant qu'ambassadrice de bonne volonté de la Fondation sportive de Chine, accompagnée du champion olympique Liu Xiang et du détenteur du titre mondial de ping-pong Deng Yaping. Cette année, alors qu'un séisme dévastateur se produisait dans la province du Sichuan, Mme Sang passa une nuit blanche. « Victime d'un accident tragique, je me sens proche des sinistrés du séisme », a-t-elle reconnu. Sur son espace personnel en ligne, la journaliste répertoria de nombreux contacts téléphoniques et les sites d'organisations caritatives, tels que celui de la Croix rouge chinoise. « Si chaque personne qui visite mon espace personnel peut mettre le pied à l'étrier, la douleur des sinistrés en sera fortement atténuée », a-t-elle analysé. La communication avec ses admirateurs donna aussi du fil à retordre à la chroniqueuse sportive, qui doit pour ce faire utiliser un dispositif relié à ses mains. « Lorsque je fis mes premiers pas à l'université, j'étais incapable de faire quoi que ce soit, y compris d'écrire, c'est pourquoi j'ai du apprendre de nouvelles techniques. Malheureusement, le stylo me glissait très souvent des mains », avoua-t-elle. Il y a six ans, lorsque qu'elle se spécialisa dans le journalisme à l'Université de Pékin, elle s'exerça à la transcription des notes de ses camarades, afin d'améliorer l'agilité de ses mains. « Mes camarades étaient stupéfaits de l'épaisseur de mon carnet noirci de commentaires », reconnut-elle non sans fierté. Au cours de son année de formation au sein de l'équipe nationale de gymnastique, Sang était l'une des élèves les plus assidues. La roue tourna en sa faveur. Elle accéda à la troisième marche lors de sa première participation au Championnat national de gymnastique. Les années qui suivirent furent marquées par une progression constante, jusqu'à ce qu'elle fasse main basse sur le Championnat trois ans plus tard. Cependant, le sort a foudroyé en plein vol ses espoirs de titres olympiques et mondiaux, ce qui avorta un bon début de carrière. « Chaque personne caresse le rêve des Jeux olympiques, il en va de même pour les personnes handicapées. Ils briguent également de bons résultats lors de la compétition avec d'autres athlètes sur une base équitable. Les Jeux paralympiques sont une scène idéale pour qu'ils puissent poursuivre cette ambition. » nous a-t-elle témoigné. « Jeux olympiques et paralympiques incarnent un même idéal, celui de donner des chances à qui que ce soit de participer » a-t-elle renchéri. La sportive a toujours tiré une grande fierté de son lien particulier avec les Jeux olympiques. Sept années auparavant elle fut sélectionnée ambassadrice de la candidature de la capitale chinoise aux Jeux olympiques. En outre, elle fut l'une des porteuses de la flamme pour les Olympiades grecques et chinoises. Sa dernière distinction médiatique, fut sa nomination en tant qu'ambassadrice de bonne volonté des Jeux paralympiques. Seule ombre au tableau, Sang Lan fit part des désagréments qui subsistent dans les lieux publics tels que les aéroports et les hôtels. « Je n'évoque pas uniquement des désagréments personnels, ceux-ci touchent également ma famille et mes amis, cependant la ville de Beijing a réalisé des progrès sensibles ces dernières années » a-t-elle nuancé. Ambassadrice des Jeux olympiques, cette dernière a promis de faire progresser le nombre d'installations plus accessibles aux personnes handicapées.
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