Récolter les fruits du succès |
Procter & Gamble Cie a décidé d'élargir le champ d'application de son plan d'actionnariat appliqué aux employés, afin que ses salariés chinois puissent pleinement profiter des résultats de l'entreprise. Tan Wei Le 1er avril dernier, couronnant cinq années de préparatifs, Procter & Gamble Cie (P&G), a initié son plan d'actionnariat appliqué aux employés. Ce plan autorise plus de 7 000 de ses employés en Chine à acquérir des actions de l'entreprise et de partager les bénéfices liés à sa croissance. Depuis cette date, les employés chinois de la multinationale des produits d'hygiène et de beauté peuvent acheter des actions de l'entreprise sur les marchés étrangers, au moyen d'un prélèvement de 1 à 5 % sur leurs salaires mensuels. Ils peuvent participer à ce programme de primes de leur propre chef, a indiqué le 4 avril Yang Jianjun, l'un des hauts responsables de P&G China concernés par cette disposition, au journal Economic Observer. Ce journal avait précisé que de P&G, multinationale américaine des produits d'hygiène et de beauté d'usage quotidien, est la première entreprise en Chine à avoir reçu l'autorisation du service d'Etat de contrôle des devises étrangères, qui l'ont habilité à mener ce programme. M. Yang a dévoilé que le principe fondamental de ce plan mondial était d'encourager les employés en dehors des Etats-Unis à récolter les fruits de la progression de l'entreprise. Ce projet de prime par l'actionnariat est devenu l'un des indicateurs des entreprises modernes, au cœur de la concurrence commerciale. Ce plan n'est pas une nouveauté pour P&G, qui l'avait déjà introduit depuis la fin du 19e siècle et fut l'une des premières entreprises américaines à dévoiler un plan d'actionnariat pour ses employés. Les données qui nous ont été fournies par l'entreprise, révèlent que pour un dollar investi dans l'entreprise en décembre 1986, celui-ci valait désormais 67,56 dollars, le 18 avril 2008. Jusqu'à présent dans le cadre du programme mondial de P&G d'actionnariat de ses employés, dans 63 pays, 40 % des employés ont pu tirer parti de cette mesure. Plus de la moitié de ses effectifs à Hongkong et Taiwan détiennent des actions de l'entreprise. Le siège social de l'entreprise, situé aux Etats-Unis, caressait l'idée de voir ses salariés de la partie continentale de la Chine rejoindre ce programme mondial depuis cinq ans déjà. Pour y remédier, l'entreprise sollicita une requête auprès du Bureau national de contrôle des devises étrangères (SAFE). L'approbation de cette requête fut obtenue à la fin de l'année dernière, au prix de cinq années d'efforts, en raison des nombreuses restrictions chinoises sur les spéculations de capitaux étrangers et les investissements sur les places boursières étrangères. P&G parvint en 2007 à obtenir l'accord du gouvernement chinois une part de 4,74 millions de dollars afin que ses employés chinois puissent acquérir des actions de l'entreprise à l'étranger, selon les normes du SAFE. Désormais, la SARL Procter & Gamble, qui siège à Guangzhou, devrait déposer une demande auprès de l'agence du SAFE dans la province du Guangdong, afin de connaître la part qui lui sera allouée pour l'année prochaine. A la suite d'une période de cinq ans d'épargne, les employés qui participeront à ce plan, devront vendre leurs actions et transférer leur pécule et autres recettes, après déduction des impôts vers des comptes en Chine. « Le programme de prime à l'actionnariat de P&G est similaire au programme des investisseurs institutionnels domestiques qualifiés (QDII), qui est conforme aux exigences du service de contrôle des devises étrangères », a précisé Yang. « C'est la raison pour laquelle nous avons obtenu le feu vert de la SAFE ». Les salariés de P&G souscrivent généralement à une action avant de recevoir leur salaire mensuel, a-t-il fait remarquer. Ils décident de la fourchette de leur salaire qui sera allouée à cette prime à l'actionnariat, remplissent un formulaire de candidature et confirment l'achat de ces parts à travers l'intranet de l'entreprise. Le service des ressources humaines recueillera alors l'argent déduit du salaire des employés et demandera au siège de l'entreprise en Chine de transférer l'argent vers le siège social aux Etats-Unis. Ce processus est quasiment le même dans la plupart des pays et régions où P&G est implanté, hormis dans le cas de stipulations spécifiques de la loi locale. « Nos salariés ne sont plus autorisés à acheter ou détenir des actions de l'entreprise s'ils quittent P&G », a fait savoir Yang. « Cependant, ils peuvent revendre les actions qu'ils détiennent avant leur départ ». P&G est l'une des plus grandes productrice mondiale de produits d'hygiène et de beauté d'usage quotidien. Ses effectifs mondiaux s'élèvent à 138 000 employés, et l'entreprise détient des usines et des agences implantées dans plus de 80 pays, elle commercialise également 300 marques dans 160 pays et régions. Cela fait près de deux décennies que l'entreprise exerce ses activités sur le marché chinois ; le chiffre d'affaire annuel dépasse 2 milliards de dollars. Le marché chinois constitue désormais son deuxième plus grand marché régional au niveau international. L'équipe d'employés chinois a rapidement progressé, et de plus en plus de Chinois ont été promus à des postes de gestion au sein de P&G Chine. Jusqu'à ce jour, les salariés chinois représentent plus de 98 % des effectifs totaux de l'entreprise en Chine continentale. « Les employés sont les atouts les plus précieux de P&G », a affirmé Yang, estimant que l'application de ce programme permettra de stabiliser le pôle de talents de l'entreprise en Chine. « L'un des principes les plus importants de ce programme de prime à l'actionnariat est que nous partageons avec les employés les fruits du succès de l'entreprise et de leur permettre de participer à la croissance de l'entreprise afin de récolter ce que nous aurons semé. » |