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Publié le 23/04/2008
Belle-mère et bru dans la même maison sont-elles comme deux chats dans un sac ?

La série télévisée « 双面胶 » (Shuang mian jiao, littéralement adhésif double face) diffusée au terme de l'année 2007, s'est attiré les avis partagés des téléspectateurs, ce qui a provoqué un débat houleux relatif aux épineuses relations entre belles-mères et belles-filles en Chine et à l'énorme fossé qui sépare les différentes générations.

Adoptant comme toile de fond les relations délicates entre belle-mère et bru, cette série tisse l'histoire tragique d'une famille à Shanghai : Hu Lijuan, jeune shangaïenne pleine d'esprit, reçut tout ce qu'une fille puisse espérer de ses parents. Après avoir décroché son diplôme universitaire, elle convola avec Li Yaping, éphèbe originaire de la province du Heilongjiang (Nord-Est du pays), menant désormais ses activités professionnelles dans la Perle de l'Orient. En employant le pécule des généreux géniteurs de la jeune femme, les jeunes mariés acquirent un appartement et mènent une vie aisée et sans encombre. Jusqu'au jour où cette sérénité matrimoniale fut brisée par l'arrivée des ascendants septentrionaux du conjoint dans leur ville de résidence. Les racines traditionnelles qui peuplent l'esprit de la belle-mère la condamnent à dédaigner le mode de vie de Hu ; la tension s'exacerbe ... jusqu'à atteindre son paroxysme : la zizanie familiale.

Bien que d'aucuns soulignèrent la facture critiquable du feuilleton, la plupart des auditeurs ne rechignent pas à estimer qu'il s'agit d'une œuvre agissant comme un miroir de la société, et qu'ils peuvent retrouver une part d'« eux-mêmes » dans cette production télévisée.

« Au premier abord, je pensais qu'il s'agirait d'une comédie, l'intrigue progressant, le chagrin m'a progressivement envahi. La discorde entre la belle-mère et sa bru est empreinte de réalisme », ont jugé foule d'internautes.

Ces relations au sein de la belle-famille font l'objet d'incessantes discussions dans les familles chinoises, et sont considérées, depuis l'Antiquité, comme le talon d'Achille de la sérénité du mariage, chacun cherchant à se débarrasser de la patate chaude.

A peine une décennie auparavant, deux générations cohabitaient encore sous le toit marital. Parent pauvre de la communauté familiale, la belle-fille n'était pas considérée sur un pied d'égalité par rapport aux beaux-parents, au mari, aux enfants, voire même aux sœurs du mari. Malgré son statut secondaire, il semble que celle-ci n'y trouvait mot à redire.

Ces idées ont été balayées par un vent de modernité. Les personnes nées au lendemain de l'application stricte de la politique du planning familial (en 1978), plus particulièrement la génération post-80, évitent dès les premiers jours de leur idylle la coexistence entre générations. Ceci est l'un des facteurs qui peut expliquer l'engouement du marché immobilier chinois, en dépit de prix bien souvent inaccessibles.

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