L'année olympique renforce les liens sino-helvétiques: interview exclusive de l'Ambassadeur de Suisse en Chine |
Deux architectes suisses renommés, Jacques Herzog ainsi que Pierre de Meuron ont récemment été à l'origine du « Nid d'oiseau », qui est reconnu dans la capitale pour son audace architecturale tout comme pour les prouesses techniques que la construction d'un tel édifice a supposé. Pensez-vous qu'il existe un savoir-faire caractéristique des architectes suisses pour la construction de tels édifices à travers le monde ? Quelles sont les opportunités de développement pour le secteur en Chine ? Comment ceux-ci ont-ils pu surpasser la barrière de la langue, tout comme la barrière culturelle pour superviser la bonne exécution des travaux ? C'est un grand plaisir pour moi que deux architectes suisses aient été choisis pour concevoir le « Bird's Nest » (nid d'oiseau). Ils représentent toute une nouvelle génération d'architectes suisses qui ont su se faire un nom sur la scène internationale de l'architecture. Je ne pense pas que l'on puisse dire qu'il y ait quelque chose de typiquement suisse dans le travail des architectes suisses contemporains, mais il est vrai que beaucoup d'entre eux ont acquis une réputation internationale. Encore une fois, je pense que cela tient à leur éducation. Les trois écoles d'architecture de Suisse – les Écoles Polytechniques Fédérales de Zürich et Lausanne et l'Université de la Suisse italienne à Mendrisio – sont des centres d'excellence dans leur domaine. Ils poursuivent une tradition suisse datant déjà du 15ème siècle.
Les documentaires de production suisse concernant la Chine fleurissent actuellement. Je pense particulièrement au film de Villi Herman (qui sortira à l'automne prochain) qui couvre le travail du photographe Andreas Seibert en Asie, et son travail sur les populations migrantes sur le plan international, plus particulièrement sur les mingong (ouvriers ruraux migrants) de la région de Guangzhou et Shenzhen. Existe-il une sensibilité artistique, un regard particulier des cinéastes suisses concernant la Chine ? Par ailleurs, les sociétés suisses de production cinématographique seront-elles prochainement présentes aux divers festivals du film à Hongkong et à Shanghai les mois prochains ? Comment évaluez-vous leurs perspectives de marché ? Je pense que l'intérêt grandissant des réalisateurs suisses pour la Chine reflète une tendance globale; le pays acquiert de plus en plus de visibilité et attire l'attention non seulement de la Suisse mais du monde entier en général. Ceci est valable aussi bien pour les nouvelles que pour les produits. La combinaison d'une longue histoire et d'une identité culturelle forte d'un côté et d'un essor économique sans précédent qui influence le flux de biens du monde entier de l'autre, fait de la Chine une nation des plus fascinantes. De plus en plus de personnes en Suisse s'intéressent à la Chine, elles apprennent le chinois et viennent ici pour étudier ou travailler. A ma connaissance, il n'y aura pas de film suisse au festival du film de Hong Kong – quant à Shanghai, je ne peux me prononcer alors que les inscriptions sont encore ouverte. Cependant, en 2006, la Suisse avait eu un film en compétition à Hong Kong, “Das Fräulein”, à nouveau présenté par ailleurs du 1er au 23 mars 2008 au festival du cinéma francophone qui a lieu ici à Pékin. Bien que beaucoup de films helvétiques soient bien accueillis dans les festivals de part le monde, la majeure partie d'entre eux sont plutôt de modestes productions. Mais grâce au festival du film de Locarno et de Nyon, la Suisse est devenue une étape importante de la tournée des réalisateurs internationaux, aussi venant de Chine. |